samedi 27 avril 2019

Eleanor

Titre : Eleanor
Auteur : Holly Black
Édition : Bayard Jeunesse
Pages : 270
Note : 3 / 5
Zach, Poppy et Alice partagent une passion : les jeux de rôles avec des figurines. Ils ont inventé un monde à eux, peuplé de pirates, de cruelles sirènes, de voleurs de trésors. Ce monde est dirigé par la Sublime Reine, incarnée par une inquiétante poupée de porcelaine qui trône derrière une vitrine chez Poppy et qui semble tout observer à travers ses paupières closes. Or, un jour, un incident pousse Zach à arrêter le jeu. La nuit suivante, la poupée se réveille et se confie à Poppy : Elle a jadis été fabriquée avec les cendres d'une fillette nommée Eleanor, et elle exige d'être enterrée avec les siens, sinon les trois amis ne connaîtront jamais le repos...



Avis de Cyrlight




Le titre de ce roman, Eleanor, est aussi celui d’une mystérieuse poupée qui appartient à la famille de Poppy, l’une des protagonistes. Une nuit, cette dernière entraîne Zach, le narrateur, et Alice, sa meilleure amie, dans une quête destinée à rendre la paix à Eleanor, qui renferme l’âme maudite d’une jeune fille défunte.

Ce roman commence de façon prometteuse, avec trois enfants à l’imagination débordante qui aiment jouer à s’inventer des histoires fantastiques. Tout bascule cependant le jour où le père de Zach décide de jeter ses figurines, poussant celui-ci à cesser de s’amuser avec ses amies.

Cette scène introduit un thème qui se prolongera tout au long du roman : celui du passage à l’âge adulte. Il prendra différentes formes : les premières amours, la perte de l’insouciance, la maturité, les responsabilités, l’indépendance... Le tout amené à travers une quête initiatique qui se marie à la perfection avec le sujet.

Sujet d’ailleurs plutôt bien traité dans son ensemble par l’auteur. J’ai apprécié les divers points qu’elle soulève, comme le père de Zach qui tient à forcer son fils à grandir, ou encore Poppy qui redoute de se retrouver seule, accrochée à ses personnages et à son monde imaginaire pendant que ses amis s’éloigneront irrémédiablement d’elle pour mener leur propre vie, une vie bien plus réelle. Cela confère une dimension très touchante aux protagonistes, et réveillera en n’importe quel lecteur la part d’enfance qui sommeille en lui.

Là où l’histoire est moins réussie, c’est dans son traitement de l’élément principal, la poupée Eleanor. Bien qu’elle soit le déclencheur de la quête des héros, elle est au final plus omniprésente que présente, et les rares scènes dans lesquelles elle est mise en avant ne sont pas vraiment remarquables. Il y avait pourtant tout pour faire frissonner, mais loin d’être effrayant, ce roman peut au mieux être qualifié de glauque. Même les interrogations soulevées par le campement déchiqueté retombent vite à plat.

Quant à la conclusion, je l’ai trouvée clairement expéditive. J’ai commencé à m’inquiéter à une trentaine de pages de la fin du livre, et mes craintes se sont révélées fondées. La quête se clôture en l’espace de quelques paragraphes, ce qui est très disproportionné à la vue du temps qu’il aura fallu pour en arriver là, d’autant que j’ai trouvé certains passages de l’aventure des trois héros plutôt longuets (la descente de la rivière Ohio et ses nombreux termes nautiques très techniques, les jeux dans la bibliothèque...)

Bref, c’est avec un avis très mitigé que je ressors de cette lecture. J’ai vraiment beaucoup aimé la question du passage à l’âge adulte, mais l’histoire en elle-même m’a beaucoup moins emballée. Et si elle se voulait horrifiante, c’est raté.

jeudi 18 avril 2019

Détective Conan T.1

Titre : Détective Conan T.1
Auteur : Gosho Aoyama
Édition : Kana
Pages : 182
Note : 3.5 / 5
Shinichi Kudo est élève de première au lycée Tivedétec. Pour avoir résolu plusieurs enquêtes difficiles, beaucoup le considèrent comme « l'aide la plus précieuse que la police pouvait espérer ». Un jour, alors que Shinichi se baladait avec sa petite amie Ran Mouri, il fait la rencontre d'hommes étranges vêtus de noir. Par curiosité et intuition, Shinichi les suit et comprend que ce sont des maîtres chanteurs. Découvert, on lui fait boire un poison expérimental pour le faire taire et l'effet est inattendu... : il rajeunit. Shinichi, aidé par son voisin le Dr Agasa, inventeur génial et farfelu, décide de partir à la recherche de l'organisation secrète dont il a été victime. Il cache sa véritable identité sous le pseudonyme de Conan Edogawa, et se réfugie chez Ran, dont le père est détective.


Avis de Cyrlight



Dans ce premier tome de Détective Conan, on fait connaissance avec Shinichi Kudo, un jeune lycéen particulièrement intelligent qui aide souvent la police à résoudre des crimes (et sans qui, selon les rumeurs, elle serait totalement perdue). Sa curiosité naturelle lui coûte cependant chère lorsque, en voulant enquêter sur de mystérieux hommes en noir, il est contraint d’ingérer une drogue qui lui rend le corps qu’il avait à six ans.

Comme l’indique le pseudonyme que Shinichi prend en rajeunissant, Conan (en référence à Arthur Conan Doyle), ce manga regorge de clins d’œil à Sherlock Holmes, ne serait-ce que dans la facilité déconcertante du protagoniste à résoudre toutes les énigmes qui s’imposent à lui.

L’histoire ne fait pas dans la dentelle, avec des cadavres décapités et des scènes particulièrement violentes, pourtant elle n’est pas que sombre. Elle dispose aussi de passages plus légers qui prêtent à sourire, notamment lorsque Shinichi, devenu Conan, tente désespérément d’attirer l’attention des adultes. Nul n’a que faire de l’avis d’un enfant, une claque pour lui qui était unanimement sollicité avant cela.

Ayant découvert l’univers de Détective Conan grâce à la série animée, je dois avouer que j’ai eu un peu de mal avec la traduction française de certains noms, et je pense que même au bout d’une centaine de tomes, je ne parviendrai pas à m’habituer à l’inspecteur « Maigret », au lieu de Megure.

Dans l’ensemble, ce manga offre un début prometteur. La résolution des enquêtes évoque peut-être un peu trop Sherlock Holmes, mais l’intrigue générale, celle du rajeunissement de Shinichi et des mystérieux hommes en noir, incite à vouloir connaître la suite.

vendredi 12 avril 2019

Douze minutes avant minuit

Titre : Douze minutes avant minuit
Auteur : Christopher Edge
Édition : Flammarion
Pages : 332
Note : 3 / 5
Londres, 1899.
Tous les soirs, douze minutes avant minuit, un phénomène inquiétant frappe un hôpital psychiatrique : les patients se mettent à écrire frénétiquement d'étranges messages sur des papiers, des murs, et même leur peau.
Pénélope Tredwell, propriétaire à treize ans du célèbre magazine Le frisson illustré, et auteur d'histoires terrifiantes, décide d'enquêter.
Bientôt prise au piège dans une véritable toile d'araignée, Pénélope regarde d'un œil angoissé les minutes s'écouler : chacune d'elles la rapproche du vénéneux complot qui se prépare....


Avis de Cyrlight



Douze minutes avant minuit est un roman de littérature jeunesse qui raconte l’histoire de Penelope Tredwell, auteur à succès d’histoires d’horreur qui se dissimule sous le pseudonyme de Montgomery Flinch. Lors des apparitions publiques de l’écrivain, c’est un acteur qui endosse son rôle, et il ne tarde pas à être convoqué pour résoudre l’étrange affaire qui se déroule dans un asile.

Le livre commence plutôt bien, avec une écriture fluide, le secret de l’héroïne à protéger et surtout une énigme à résoudre. Le seul point qui m’a dérangée dès le début, c’est l’âge de Pénélope. Comment, à treize ans, peut-on être à la fois éditrice, rédactrice-en-chef et surtout écrire des histoires qui feraient pâlir Arthur Conan Doyle (qui est également un personnage du livre) ? Sans parler du talent qu’elle dévoile plus tard, celui d’être aussi une experte en dissection. C’est trop gros pour être crédible.

En dépit de cela, j’ai apprécié que son jeune âge mette en avant la condescendance des adultes, qui l’ignorent la moitié du temps et se montrent odieux avec elle l’autre moitié. Il a va de même avec Alfie, alors que ce sont eux qui, en dépit des obstacles, vont littéralement démêler la toile dans laquelle Londres est engluée.

Le scénario en lui-même est relativement addictif, mais malheureusement très prévisible. On sent venir chaque rebondissement à l’avance, si bien que pour le suspens, on repassera. L’histoire se lit malgré tout, du moins jusqu’à la fin, qui part complètement en quenouille.

Si, jusqu’à un certain point, l’explication concernant la folie des patients de Bedlam pouvait paraître crédible, le dernier rebondissement est complètement tiré par les cheveux (ou par le fil de la toile), et fait perdre tout réalisme à l’histoire.

Attention, spoilers ! Déjà, pourquoi Penny n’a-t-elle pas réagi au moment où le champagne a été servi ? À défaut de convaincre les autres de ne pas boire, elle aurait pu en persuader Monty et son tuteur. Ensuite, que la Veuve Noire soit capable d’hypnotiser toute une foule à l’aide de son poison, c’est une chose, mais que cette foule soit ensuite capable d’envoûter le reste de la ville à travers leurs écrits, cela me semble peu cohérent. Enfin, la connexion plus ou moins télépathique qui relie toutes les victimes du complot me semble également abracadabrante.

D’ailleurs, comment se fait-il que Barrett ait échappé à la folie ? En tant que journaliste, et ne serait-ce même que par curiosité, il aurait dû lire l’un des magazines en même temps que le reste des habitants de Londres. Quant à la défaite de la Veuve Noire, elle est beaucoup trop rapide et facile à mon goût. Fin des spoilers !

Enfin, il est difficile de s’attacher aux personnages. Penny est une Mary-Sue en puissance : elle sait tout, comprend tout et est douée dans tout ce qu’elle entreprend. Même Barrett, qui aurait pu se révéler intéressant, redevient un parfait crétin dans les dernières pages (d’ailleurs, en ce qui le concerne, le hasard fait bien les choses...). Seuls Alfie et Monty sont un peu plus sympathiques que les autres.

Douze minutes avant minuit est donc un roman qui commence bien, mais qui s’enfonce au fil des chapitres dans un scénario de plus en plus moyen et décevant. J’ai vu qu’il y avait une suite, mais à cause de cela, je ne suis pas tentée de la lire.

mardi 9 avril 2019

Le meilleur des mondes

Titre : Le meilleur des mondes
Auteur : Aldous Huxley
Édition : L'Archipoche
Pages : 319
Note : 2.5 / 5

An 2500. Technologie et science remplacent la liberté. Les êtres naissent in vitro, les émotions et les sentiments sont remplacés par des sensations programmées. La société est organisée, hiérarchisée et uniformisée, chaque être, rangé par catégorie, a sa vocation, ses capacités et ses envies, maîtrisées, disciplinées, accomplies. Mais un homme, pourtant est né dans cette société, avec, chose affreuse, un père et une mère et, pire encore, des sentiments et des rêves. Ce "sauvage" peut-il être un danger pour le "monde civilisé" ?



Avis de Cyrlight



Le meilleur des mondes est une uchronie d’Aldous Huxley, qui nous présente une société futuriste où les gens ne naissent plus, mais viennent au monde artificiellement. Les maladies et la vieillesse n’existent plus, et tous sont conditionnés dès l’enfance à éprouver un bonheur artificiel.

Que dire de ce roman ? Bien qu’il soit brillant, je ne l’ai pas vraiment apprécié, et je vais m’efforcer d’expliquer pourquoi.

Commençons par les points positifs, qui me permettent malgré mon ressenti personnel de comprendre pourquoi ce livre est considéré comme un classique du genre. Tout d’abord, l’auteur, à l’époque où il a écrit son œuvre, a fait preuve d’une capacité d’anticipation incroyable, presque terrifiante. Pas seulement vis-à-vis de la technologie, mais également de sa société en elle-même qui, sur certains points, évoque la nôtre actuelle.

Ce roman incite à la réflexion. Quel est le prix à payer pour le bonheur ? Car il est indéniable que la majeure partie de la société décrite dans ce livre est heureuse, mais au détriment de son libre-arbitre, de son individualité... Qu’est-ce qui est le plus important, dans le fond ? Être bien ou être soi ?

Assurément, cette œuvre aiguise les pensées et l’esprit. Qu’est-ce que je lui reproche, dans ce cas ? De m’être ennuyée ferme à la lecture. Aussi remarquable que soit ce livre, je l’ai trouvé assommant et j’ai eu beaucoup de mal à avancer. Rien qu’à la lecture des premiers chapitres, j’ai failli décrocher à maintes reprises, et même par la suite, l’histoire ne décolle jamais vraiment.

Déjà, elle est très répétitive. Heureusement, il y a peu de chance pour que j’entende à nouveau un jour le mot « soma », parce que j’ai cru qu’il allait me rendre folle. Idem pour les filles dites « pneumatiques ». Parenthèse qui n’a rien à voir, mais pour ce qui est de la sexualité, ce livre m’a évoqué Histoire d’O et Roissy, où les filles sont éduquées et mises à la disposition de tout le monde, avec leur consentement.

Alors oui, cette répétition insiste certes sur le conditionnement des gens, mais c’est tellement appuyé que cela en devient vite lassant. Quant aux personnages, je ne crois pas qu’il y en ait un seul de véritablement sympathique. Au début, Bernard paraît intéressant parce qu’il ose aller à contre-courant, mais il n’est finalement même pas cohérent avec lui-même. Il blâme ceux qui considèrent Lenina comme un morceau de viande, mais se réjouit ensuite d’avoir toutes les femmes à ses pieds lorsqu’il acquiert la notoriété. Quant à sa lâcheté et sa vanité, elles finissent par le rendre totalement antipathique.

Idem pour le Sauvage, qui m’a déçue par son attitude. Qu’il condamne la société qu’il découvre est une chose, mais il est dans l’excès inverse. En plus de refuser un bonheur artificiel, il se condamne à l’auto-punition, et même à l’auto-flagellation, à croire qu’il est impossible de trouver un juste milieu entre le bonheur et le malheur.

Mon avis sur ce livre est donc très mitigé. Je pense qu’il mérite d’être lu, ne serait-ce que pour toutes les réflexions qu’il soulève. D’un point de vue philosophique, il mérite le détour, mais d’un point de vue purement littéraire, ce n’est pas une réussite. Si vous préférez quelque chose de plus divertissant, alors je vous le déconseille fortement.

lundi 8 avril 2019

La malédiction des Médicis T.2 : Les lys de sang

Titre : La malédiction des Médicis T.2 : Les lys de sang
Auteur : Patrick Pesnot
Édition : L'Archipoche
Pages : 320
Note : 4 / 5
1512. Les Médicis ont été chassés de Florence. L'héritier de la famille, Cosimo, est élevé par sa mère, loin de la ville du Pape Clément VII. Lorsqu'Alessandro de Médicis, duc de Florence et fils de Pape, est assassiné par son cousin Lorenzaccio, le jeune Cosimo, âgé de 17 ans, est porté au pouvoir par les républicains. Bientôt, cet adolescent ombrageux part à la conquête de Florence et se joue des personnages les plus puissants de la Cité.
C'est le début d'un long règne. Cosimo 1er, Duc puis Grand Duc de Toscane, poursuit l'œuvre de Laurent le Magnifique...


Avis de Cyrlight



Après avoir retracé la glorieuse existence de Lorenzo le Magnifique dans Le prince sans couronne, Patrick Pesnot poursuit sa reconstitution de l’existence des Medici avec Les lys de sang et Cosimo Ier, fer de lance de la branche cadette de l’illustre famille toscane.

À l’instar du premier tome, ce roman est d’une richesse et d’une précision historique incroyable. Peut-être un peu trop, même. Cela ne m’a pas dérangée à la lecture du Prince sans couronne, car je possédais déjà de solides connaissances sur Lorenzo de Medici, mais en l’occurrence, la densité de l’œuvre m’a perdue plus d’une fois. L’auteur y met pourtant du sien en nous rappelant régulièrement quels sont les liens (professionnels ou familiaux) qui lient les personnages entre eux, mais il y en a tant qu’on se sent facilement submergé.

Qui plus est, j’ai été quelque peu déçue par le choix chronologique du romancier, qui a choisi de passer de manière accélérée sur l’exil des Medici et l’ascension (puis la chute) du moine Savonarola, sans parler de Machiavelli, qui est pourtant une célèbre figure de Florence, mais qui n’est cité qu’à travers son œuvre majeure, Le Prince, à laquelle Cosimo se réfère régulièrement.

Il en va de même pour les évènements se déroulant au second plan, tels que les papes qui se succèdent pour la plupart telle une simple liste de noms (« Encore un ! », comme ne manque pas de le souligner le protagoniste lui-même.)

Parlons-en aussi, de ce protagoniste. Même si j’ai conscience qu’il ne s’agit que du reflet d’une réalité historique, il n’y a rien qui m’a séduite chez lui. C’est un homme froid, dur et ambitieux, prêt à tout pour parvenir à ses fins, et même ses activités de mécène ne le rendent pas plus agréable, contrairement à l’illustre Lorenzo qui se démarquait par son charisme et sa bienveillance.

En dépit de cela, Les lys de sang n’en demeurent pas moins un très bon roman qui permet de continuer à se familiariser avec l’histoire des Medici, et accessoirement celles d’Italie et de France, puisqu’il est aussi question de la future reine Caterina. Les défauts énumérés ci-dessus sont davantage des ressentis personnels, qui n’enlèvent rien à la qualité de cette œuvre et au travail remarquable fourni par Patrick Pesnot. Pas un coup de cœur comme le premier tome, mais je le recommande tout de même chaudement.

jeudi 4 avril 2019

Moriarty T.2

Titre : Moriarty T.2
Auteur : Ryôsuke Takeuchi / Hikaru Miyoshi
Édition : Kana
Pages : 204
Note : 4.5 / 5
Rien ne remue plus le coeur humain que la mort.
Alors que l'infanterie se prépare à débarrasser le pays d'un réseau de trafic d'opium, Albert apprend qu'une section spéciale est en passe d'être créée. Peu après, William, à peine arrivé à Londres, est attaqué par de mystérieux individus...
Pour rectifier tout ce qui ne tourne pas rond dans le pays, Moriarty développe une audacieuse stratégie, totalement inouïe : Le téâtre du crime !




Avis de Cyrlight



Dans ce second tome de Moriarty, on retrouve le personnage éponyme et ses frères, toujours prêts à tout pour réformer l’Angleterre et son système de classes, mais on fait également la connaissance d’un « nouveau » venu, qui n’est autre que Sherlock Holmes...

J’avais déjà bien aimé le premier tome du manga, et pourtant cela ne m’a pas empêché de préférer celui-là. Les idéaux profonds et les méthodes obscures des Moriarty s’accompagnent désormais d’une touche d’humour, apportée contre toute attente par le célèbre détective de Baker Street.

Pendant que James redouble d’ingéniosité pour faire tomber un trafic d’opium « par hasard » et s’emploie à transformer Londres en théâtre du crime, Sherlock, sur les conseils de Stanford et sous la colère de Mme Hudson, se met en quête d’un colocataire. Commence alors un défilé comique composé de vagabond et prostituée.

Si la partie du scénario se déroulant du côté de Baker Street est hilarante, on pourra néanmoins lui reprocher son manque d’originalité. En effet, ceux qui, comme moi, connaissent la série Sherlock (BBC) auront un léger goût de déjà-vu, tant les similitudes sont nombreuses.

En ce qui concerne les frères Moriarty, leurs projets sont bien amenés, et ils continuent à œuvrer pour ce qui leur semble être le plus grand bien à l’aide de procédés néanmoins douteux. Le bien et le mal se mélangent dans cette œuvre, qui continue sur ce point à m’évoquer Death Note et les actes discutables de Light Yagami.

Pour conclure, je dirais qu’il s’agit vraiment d’un très bon manga (encore meilleur qu’à ses débuts), et qu’il a le mérite de nous faire rire et réfléchir en même temps. J’attends la suite avec impatience pour voir comment James va faire de Sherlock l’antagoniste de son histoire.


Coup de ♥ 

mardi 2 avril 2019

Sherlock, Lupin & moi T.4 : La cathédrale de la peur

Titre : Sherlock, Lupin & moi T.4 : La cathédrale de la peur
Auteur : Irene Adler
Édition : Albin Michel Jeunesse
Pages : 288
Note : 4 / 5
La famille d'Irene s'est installée en Normandie, à Evreux. Peu de temps après son arrivée, Irene est abordée par une femme étrange, qui lui révèle précipitamment que sa mère est en danger, avant de disparaître.
S'ensuit une série d'évènements tous aussi alarmants, qui laissent Irene, Sherlock et Arsène sur leurs gardes. Leur enquête les mènera dans une crypte secrète, cachée sous les pavés parisiens, sur la piste d'une relique ancienne gardée comme un trésor.
Les secrets de la Ville Lumière n'attendent que notre trio de jeunes détectives !


Avis de Cyrlight



Les trois apprentis enquêteurs reprennent du service dans le quatrième tome de Sherlock, Lupin & moi : La cathédrale de la peur. De retour en France, Irene s’installe à Évreux avec son père et sa mère souffrante quand elle est contactée par une mystérieuse femme, qui semble bien connaître sa génitrice.

Pour être tout à fait franche, et en dépit de la grande affection que je porte à cette saga depuis le début, j’ai été un peu déçue par ce tome. L’intrigue était pourtant prometteuse : une enquête en lien avec les origines d’Irene, un fragment de carte, une relique aux vertus légendaires, une société secrète, des souterrains...

Et rien. C’est là où le bat blesse, justement. Plus l’enquête avance et moins elle est à la hauteur de ce que l’on pouvait espérer. Peut-être me suis-je laissée abuser par le fait que le scénario m’évoquait beaucoup le film Arsène Lupin (2004), avec les cathédrales, la constellation, le trésor caché au bout de l’énigme... Je m’attendais donc à quelque chose de beaucoup plus sombre, or l’antagoniste se révèle dépourvu du moindre charisme, et le dénouement de ce mystère est finalement bien trop simple.

Autre source de déception : les origines d’Irene. Elle n’a jamais caché, dans sa narration, que ses parents n’étaient pas ses parents, et cela fait donc quatre tomes que l’on guettait l’instant où l’on en saurait plus à ce sujet. Or, là encore, on se heurte à un gros rien. Enfin, pas rien du tout, puisque Irene fait enfin la connaissance de sa mère biologique, mais cela ne va pas plus loin. On n’assiste à aucun dialogue, aucune explication... Ce sera sans doute pour les tomes suivants, étant donné qu’il y en a beaucoup de prévus, mais cela nous laisse tout de même sur notre faim.

Il y a tout de même des points positifs à retirer de cette histoire. Le triangle formé par Irene, Sherlock et Lupin s’approfondit, sans pour autant empiéter démesurément sur l’intrigue, la mère d’Arsène fait une apparition plutôt bienvenue, et Horatio se révèle de plus en plus sympathique. J’ai beaucoup aimé ses manigances avec les deux garçons, ainsi que les subtils sous-entendus qu’il ne manque jamais de faire à Irene (ou les livres qu’il lui fournit en cachette).

Autre fait appréciable, les difficultés auxquelles sont confrontés les trois protagonistes, qui nous rappellent à juste titre qu’en dépit de leur intelligence et de leur ingéniosité, ils n’en restent pas moins des enfants. Leur génie est impuissant face à des armes à feu, et la fuite s’avère souvent la meilleure solution.

Enfin, j’ai adoré les clins d’œil à une autre œuvre de Pierdomenico Baccalario, La ville du vent, troisième tome de la saga Century. Au début, j’aurais pu songer à une simple coïncidence avec l’auberge de L’Alchimiste, mais lorsque l’antagoniste se présente sous le nom d’Ermete, je n’ai pu m’empêcher d’esquisser un large sourire.

Un peu déçue par ce tome, donc, mais ne vous méprenez pas : Sherlock, Lupin & moi n’en demeure pas moins une excellente saga, et il me tarde déjà de poursuivre l’aventure en compagnie de ces trois adolescents, afin d’en découvrir (enfin) davantage sur la vraie famille d’Irene.

lundi 1 avril 2019

The Promised Neverland T.3 : En éclats

Titre : The Promised Neverland T.3 : En éclats
Auteur : Kaiu Shirai / Posuka Demisu
Édition : Kazé
Pages : 201
Note : 4.5 / 5


L’étau se resserre autour d'Emma, Norman et Ray : Don et Gilda ont de sérieux doutes sur ce qu'ils leur ont raconté, sœur Krone continue à fouiner et la redoutable Isabella passe à l'action ! La détermination et la perspicacité des trois héros suffiront-elles pour sortir de cette situation désespérée ?!




Avis de Cyrlight



La sombre histoire d’Emma, Ray et Norman se poursuit dans le troisième tome de The Promised Neverland. Ce tome se concentre principalement sur sœur Krone, et apporte son lot de révélations, tandis que Maman, sous ses airs tranquilles, se montre plus redoutable que jamais.

Ce manga est tout bonnement excellent, et il s’améliore au fur et à mesure. Le récit s’enfonce un peu plus dans les ténèbres à chaque nouveau chapitre, et je dois reconnaître que j’ai eu plus d’une fois un nœud à l’estomac. C’est noir, glauque, et d’autant plus horrible que le mal s’oppose à la candeur d’enfants innocents.

Le jour fixé pour l’évasion se rapproche, et sœur Krone décide de tenter le tout pour le tout, privilégiant le fait de renverser Isabella à celui d’arrêter les enfants (même si elle ne serait pas mécontente de réussir d’une pierre deux coups). Grâce à elle, on en apprend davantage sur le monde extérieur, ainsi que sur « eux », même s’il est fort probable que son récit contienne des mensonges.

On en découvre aussi davantage sur le métier de Maman, et une question ne m’a pas quittée tout au long du récit. D’où viennent les enfants ? Depuis le début, ce manga m’évoque vaguement Arena 13, de Joseph Delaney, avec la « barrière » et les effroyables créatures qui se trouvent de l’autre côté, mais en l’occurrence, j’ai songé à une autre saga de cet auteur, L’Épouvanteur et ses Kobalos, qui utilisent les humaines afin de se reproduire.

Aussi affreuse soit-elle, j’adhère complètement à l’atmosphère de cette histoire, et les dernières pages annoncent des heures plus sombres encore pour les protagonistes. Le seul point négatif que j’aurais à reprocher à ce tome est que la date de livraison m’a quelque peu perdue en chemin : d’abord, elle ne bouge pas, puis elle est repoussée, puis un enfant va être livré seul... Cela m’a rendue perplexe, étant donné qu’il a été dit et répété qu’Isabella ne voulait rien changer à ses plans.

En conclusion, The Promised Neverland est vraiment un superbe manga qui nous prend aux tripes, et même s’il m’a fallu attendre le troisième tome pour en être sûre, je dirais que c’est également un coup de cœur. J’ai hâte (mais également peur, à la vue de la révélation finale) de lire la suite.


Coup de ♥