mardi 29 août 2017

Le chant des esprits

Titre : Le chant des esprits
Auteur : Sarah Lark
Édition : Archipoche
Pages : 800
Note : 3 / 5
En 1852, Hélène et Gwyneira ont quitté l’Angleterre pour venir s’installer en Nouvelle-Zélande. Aujourd’hui, au crépuscule d’une vie mouvementée, les deux pionnières, toujours liées par une amitié indéfectible, s’inquiètent pour leurs petites-filles, Elaine et Kura, deux cousines que tout oppose. Belle mais capricieuse, Kura possède une voix magnifique. Portée par la perspective d’une carrière internationale, elle refuse d’assumer son rôle d’héritière de Kiward Station, le domaine familial, pour se consacrer au chant. Lorsque Kura rencontre William, le fiancé d’Elaine, ce dernier tombe aussitôt sous le charme de la jeune métisse. Dès lors, le charme couve…



Avis de Cyrlight




Après avoir suivi les aventures de Gwyneira et d'Hélène dans Le pays du nuage blanc, ce sont à présent celles leurs petites-filles que nous découvrons dans Le chant des esprits, Lainie et Kura.

On ne retrouve pas seulement dans ce second tome la densité du premier, mais également ses qualités et ses défauts. Si les descriptions sont toujours aussi sublimes, les répétitions de l'auteur n'en sont pas moins pesantes. La richesse de l'histoire est encore au rendez-vous, mais conserve les mêmes faiblesses.

Tout comme dans le premier volume (si ce n'est davantage), les personnages secondaires sont négligés : les frères de Lainie sont à peine mentionnés, Jack n'apparaît qu'à de très rares occasions... Il est tout de même agréable de retrouver, même brièvement, les héros du Pays du nuage blanc, sauf peut-être Gwyneira.

Si tous semblent être restés fidèles à eux-mêmes, ce n'est pas son cas. J'ai eu du mal à la cerner tout du long. Comment elle, qui n'a jamais pu aimer Paul en raison de ses origines et qui a toujours paru posséder une certaine fierté, peut-elle s'incliner de la sorte face à la capricieuse Kura ? Comment peut-elle surtout lui porter une telle affection alors que la jeune fille est aussi exécrable que son père ?

L'histoire, bien qu'aussi riche et intéressante que la précédente, manque un peu d'originalité. Certains passages sont très plaisants (notamment la vie de Lainie dans l'établissement de Mme Clarisse, les efforts de Tim pour l'apprivoiser ou encore la réconciliation progressive des deux cousines) et d'autres trop peu développés. Je pense notamment aux retrouvailles entre Zoé et Lainie, desquelles j'attendais beaucoup quand j'ai vu ressurgir la première nommée, mais qui s'achèvent finalement aussi vite qu'elles sont survenues.

Pour rebondir là-dessus, les heureux hasards déjà présents dans le tome 1 le sont également dans celui-ci. Les personnages finissent toujours tôt ou tard par se retrouver au même endroit, au même moment, si bien qu'on voit venir ces éléments de l'intrigue longtemps à l'avance.

L'originalité n'est pas transcendante non plus, puisqu'il est facile de faire de gros parallèles avec Le pays du nuage blanc. L'une des héroïnes contracte un mariage malheureux avec un mari brutal (Hélène/Elaine... Tiens, tiens !), l'un(e) des protagonistes s'enfuit après avoir commis un meurtre (Paul/Elaine), la happy end où tout le monde se retrouve après quelques centaines de pages de pérégrinations...

C'est donc une histoire qui, comme la précédente, se laisse lire plutôt agréablement, mais qui souffre d'un style toujours aussi pesant et de rebondissements attendus. Contrairement au dépaysement, le suspens n'est pas au rendez-vous.

vendredi 25 août 2017

Your name T.1

Titre : Your name T.1
Auteur : Makoto Shinkai et Kotone Ranmaru
Édition : Pika
Pages : 180
Note : 3.5 / 5

Mitsuha, une jeune fille élevée dans une famille traditionnelle, s'ennuie dans ses montagnes natales et voudrait connaître la vie excitante d'une grande ville. À Tokyo, Taki est débordé, entre le lycée, son travail à temps partiel et ses amis. Un jour, Mitsuha rêve qu’elle est un jeune homme à Tokyo, tandis que Taki se voit en rêve dans la peau d’une adolescente du Japon rural… Contre toute attente, leurs rêves respectifs sont devenus réalité : leurs corps se sont échangés et chacun vit la vie de l’autre ! Attirés de façon inexplicable, Mitsuha & Taki vont tout faire pour se retrouver bien que le temps et l’espace semblent les séparer…



Avis de Cyrlight



Dans Your name, nous suivons Mitsuha et Taki, deux adolescents qui ne se connaissent pas, et qui se réveillent pourtant fréquemment dans le corps de l'autre. Au début déstabilisés par cet échange brutal et inattendu, ils s'habituent peu à peu à cette « double vie ».

C'est un manga léger, drôle et intrigant, qui se lit très vite et avec beaucoup de plaisir. Les dessins sont agréables, les protagonistes sympathiques et leur histoire originale. S'il fallait lui trouver un défaut, ce serait qu'elle est un peu confuse, en particulier au début.

Je n'ai pas vu l'œuvre cinématographique éponyme, néanmoins j'ai eu l'occasion de lire un résumé assez complet sur Internet, ce qui m'a permis de m'y retrouver. Sans cela, je pense que j'aurais été perdue dès les premières pages.

Ce premier tome semble se conclure sur une note dramatique, qui contraste avec le ton employé dans le reste du manga et qui invite à vouloir connaître la suite, ainsi que le fin mot de l'histoire. Je poursuivrai l'aventure avec plaisir.

lundi 21 août 2017

Indiana Teller T.2 : Lune d'été


Titre : Indiana Teller T.2 : Lune d'été
Auteur : Sophie Audouin-Mamikonian
Édition : Michel Lafon
Pages : 368
Note : 2.5 / 5
Alors qu Indiana se remet à peine de l'enlèvement de sa mère, le père de sa petite amie Katerina est sauvagement agressé, laissé à moitié mort. Une seule certitude : cette attaque n'est pas d'origine humaine. Le jeune homme est prêt à tout pour découvrir l'auteur de cet ignoble crime. À moins qu il ne s'agisse d'un complot visant à l'éloigner des siens... et à détruire ce qui l'unit à celle qu il aime ? Entre une nouvelle menace vampire et les haines qui déchirent les clans, Indiana a plus que jamais besoin de ses dons de rebrousse-temps pour élucider ces mystères. Saura-t-il maîtriser ce pouvoir capricieux? Et comment protéger Katerina de ces sombres machinations ? Car la nuit, tous les loups sont gris, et un traître pourrait bien se cacher parmi eux...
OSERIEZ-VOUS DÉFIER LES LOIS DU CLAN ?



Avis de Cyrlight



Après avoir achevé le premier tome d'Indiana Teller avec un avis mitigé, mon sentiment n'a pas évolué à la lecture de ce second volume, car ses qualités sont contrebalancées par de nombreux défauts.

Un point positif, tout d'abord, c'est que l'univers se renouvelle en quelque sorte. Si les loups-garous étaient l'espèce centrale de Lune de printemps, ce sont cette fois-ci les Vampires qui sont au cœur de l'intrigue, ce qui offre un peu de fraîcheur et nous permet de découvrir plus profondément une autre facette de l'univers de l'auteur.

Qui dit autre espèce dit aussi autres personnages, avec Annabelle la SangVol (mi-Vampire, mi-humaine) et Chasseuse, ainsi que ses acolytes. Elle se fait remarquer dès son arrivée grâce à sa grande puissance, qui ne laisse pas Axel le semi indifférent. Bien vite, il s'éprend de la jolie créature.

Son histoire d'amour s'ajoute à celle qu'entretiennent Indiana et Katerina. Elles raviront peut-être les amateurs de romance, mais pour ceux qui préfèrent l'action, cela vous fera froncer les sourcils à plus d'une reprise. Les péripéties sont occultées pas la sentimentalité et de nombreux passages manquent de sombrer dans la mièvrerie pure et dure.

Tout s'enchaîne beaucoup trop vite, parfois même un peu trop. Les déductions d'Indiana surviennent généralement comme un cheveu sur la soupe, et il parvient à émettre des théories aussi alambiquées qu'exactes, alors que de telles hypothèses n'ont effleuré personne jusque-là. C'est à croire que les soudaines illuminations du personnage sont le seul moyen qu'a trouvé l'auteur pour amener la suite de l'histoire, couplé au don de rebrousse-temps qui se manifeste toujours au bon moment, pour dévoiler des éléments essentiels (ou qui le deviendront).

À cause de cela, Indiana n'en est que plus agaçant, puisqu'il apparaît comme celui dont tout le monde dépend, et sans qui rien n'avance. Katerina est toujours aussi insupportable et versatile, et les personnages qui se défendaient dans le premier tome ont perdu de leur superbe. Axel s'enfonce lui aussi dans une intrigue à l'eau de rose et Tyler passe d'un adolescent ambigu à un pur psychopathe.

Le récit, pour sa part, souffre de répétitions (en particulier concernant les facultés des loups) et d'incohérences, notamment avec la louve Alpha, tantôt immunisée contre l'hypnose, tantôt capable de se laisser influencer. Les explications sont mal dosées, parfois redondantes, parfois confuses, parfois même les deux.

Pour conclure, je dirais que ce second tome ne vaut ni plus ni moins que le premier. Il est riche en rebondissements, mais le romantisme affecté gâche la plupart du temps le plaisir des scènes d'action. Si l'occasion se présente, je lirai probablement les ouvrages suivants, mais cette saga n'a pour le moment pas éveillé suffisamment d'intérêt en moi pour me donner la volonté de la poursuivre à tout prix.

jeudi 17 août 2017

Ulysse Moore T.2 : La boutique des cartes perdues

Titre : Ulysse Moore T.2 : La boutique des cartes perdues
Auteur : Pierdomenico Baccalario
Édition : Bayard Jeunesse
Pages : 293
Note : 4 / 5
Egypte pharaonique, pays de Pount. Jason, Julia et Rick ont franchi la Porte du Temps. Ils se retrouvent dans la Maison de Vie, une gigantesque bibliothèque aux allures de labyrinthe, dans laquelle sont conservés des papyrus, des parchemins et des tablettes provenant des quatre coins du monde antique. Cette fois, les trois aventuriers sont à la recherche d'une carte mystérieuse. Seul l'étrange propriétaire de la Boutique des Cartes perdues connaît l'indice qui les mettra sur la piste...



Avis de Cyrlight



Comme le laissait suspecter la fin du premier tome, ce second ouvrage d'Ulysse Moore nous offre un dépaysement complet en nous entraînant à travers ses pages en Égypte antique, plus précisément dans le Pays de Pount.

L'immersion est totale, ce qui rend ce roman aussi addictif que son prédécesseur. Au fil des chapitres, j'ai eu l'impression de déambuler dans cette ancienne cité aux côtés de Jason et Rick, placés au cœur de l'intrigue, et de leur nouvelle amie Maruk.

Cette jeune égyptienne, partagée entre la curiosité que lui inspirent ces deux énergumènes surgis des décombres d'un mur et le respect des règles, les suit dans leur quête d'une carte de Kilmore Cove, qui est aussi une course contre la montre, puisque Olivia Newton convoite le même objet.

Si Les clés du temps la désignaient déjà comme l'antagoniste principale, on découvre dans La boutique des cartes perdues toute l'étendue de sa perfidie. Elle est prête à tout pour parvenir à ses fins, qui ne sont pas sans lien avec la Villa Argo et son précédent propriétaire, Ulysse Moore.

Son acolyte, Manfred, est tout aussi retors qu'elle, puisqu'il n'hésite pas à prendre d'assaut la demeure des Covenant, où Nestor et Julia tentent de s'opposer à lui. La jumelle de Jason est un peu moins présente que les deux garçons, dans ce tome-ci, mais elle démontre tout de même sa vaillance et sa loyauté en aidant le jardinier à affronter cet importun.

Les énigmes, quant à elles, sont toujours au rendez-vous, même si l'on peut une fois encore déplorer la facilité déconcertante avec laquelle de jeunes adolescents les résolvent alors que les adultes ont échoué jusque-là. Le Dictionnaire des langages oubliés, sur lequel ils s'appuient, apparaît d'ailleurs plus comme un Manuel des Castors Juniors qu'un recueil de langues antiques, ce qu'il est pourtant censé être.

Malgré ce défaut, c'est toujours avec un réel plaisir que l'on enchaîne les péripéties. Les mystères grandissent et se multiplient, si bien que l'on ne peut réfréner cette impatience de connaître la suite. Les réponses semblent devoir attendre, cependant, car si ce second tome soulève de nouvelles questions, il n'apporte aucune explication.

C'est avec une joie intense que je me plongerai prochainement dans le troisième volume de ce qui s'annonce déjà comme une palpitante saga, en espérant qu'elle continue sur cette lancée si prometteuse. On en redemande !

dimanche 13 août 2017

Divergente T.3 : Au-delà du mur

Titre : Divergente T.3 : Au-delà du mur
Auteur : Veronica Roth
Édition : Pocket Jeunesse
Pages : 528
Note : 1.5 / 5

Différente. Déterminée. Dangereuse. DIVERGENTE.
Le règne des factions a laissé place à une nouvelle dictature. Tris et ses amis refusent de s'y soumettre. Ils doivent s'enfuir.
Mais que trouveront-ils au delà de la clôture ?
Et si tout n'était que mensonge ?







Avis de Cyrlight



Attention, cette chronique contient des spoilers.

Après un excellent premier tome et un second médiocre, Au-delà du mur conclut la saga Divergente par une amère déception. Lors de ma critique de L'insurrection, j'avais émis le souhait que cet ultime volet soit meilleur, mais hélas, ce n'est pas le cas.

Après avoir passé deux romans à suivre la narration de Tris, voici que l'auteur a choisi d'alterner avec Tobias. Si elle précise à chaque début de chapitre qui parle, on a tôt fait de l'oublier tant l'écriture est monocorde. Rien ne distingue les récits de l'un par rapport à ceux de l'autre. En plus de s'exprimer à la première personne, ce qui limite l'identification, l'expression est la même pour Tris et pour Tobias, si bien qu'on s'embrouille facilement.

C'est l'un des défauts majeurs de ce dernier tome, mais c'est loin d'être seul, le pire étant probablement Tris. Si, à force de mensonges et de manipulations, elle était déjà devenue passablement agaçante dans L'insurrection, cela ne fait qu'empirer. Elle sait tout, anticipe tout, réussit tout et a toujours raison. En plus d'être une super-divergente et, désormais, un gène pur, elle est immunisée contre tous les sérums, y compris le plus (littéralement) mortel d'entre eux.

En parlant de mort, la sienne semble beaucoup diviser les lecteurs. Pour ma part, je n'ai rien contre le fait que l'on tue un personnage principal. Au contraire, je préfère encore cela au héros qui s'en sort toujours indemne malgré le danger. Le problème, c'est que celle de Tris tombe presque comme un cheveu sur la soupe. Elle survit à tout, mais elle meurt trop « bêtement ». Moyen de la transformer en martyr ou de nous montrer qu'elle n'est pas invincible, après avoir sous-entendu le contraire pendant un millier de pages et demi ? Dans les deux cas, c'est un échec.

C'est également ce que l'on pourrait dire des révélations qui surviennent dans ce tome. Toute cette histoire autour de l'ADN est si abracadabrante qu'elle paraît difficilement crédible. Et puis, cette idée de pouvoir reprogrammer les mémoires à zéro pour effacer des esprits ce qui arrange le gouvernement est beaucoup trop simple à mon goût, tout cela pour persuader l'humanité que la cause des conflits sont les gènes déficients et leur faire oublier que les guerres existaient déjà bien avant ces manipulations génétiques. Quel intérêt, hormis celui de s'enfoncer un peu plus dans l'erreur ?

Tris est au cœur de cette nouvelle société qu'ils découvrent au Bureau puisqu'elle est divergente (au contraire de Tobias qui, finalement, n'en est pas un), mais personne ne semble se soucier d'Uriah, alors qu'il est pourtant censé être lui aussi un gène pur. Si de nouveaux personnages font leur apparition, les anciens sont presque relégués au second plan. Peter et Caleb, qui ne manquaient pourtant pas d'intérêts, sont complètement délaissés, pour ne pas dire catalogués avec une étiquette « pas gentil » collée dans le dos et remisés dans un placard jusqu'aux derniers chapitres.

Au fil de ma lecture, je n'ai eu qu'une hâte, en finir avec cette trilogie. Non pas que je me sois ennuyée, car ce tome se lit aussi vite et aussi facilement que les précédents, mais parce qu'il valait mieux arrêter le massacre dans les plus brefs délais. Autant le premier volume m'avait emballée, autant j'ai vite eu la confirmation, après le second tome dont j'étais ressortie plus mitigée, qu'une histoire si prometteuse à ses débuts achevait de partir en quenouille.

Cette saga n'a pas été à la hauteur des attentes que je plaçais en elle, ce qui est vraiment dommage. Le premier tome met l'eau à la bouche, mais c'est avec un goût amer que j'ai refermé le dernier, accompagné par un sentiment de gâchis. C'est regrettable, mais c'est ainsi.

jeudi 10 août 2017

Le pays du nuage blanc


Titre : Le pays du nuage blanc
Auteur : Sarah Lark
Édition : Archipoche
Pages : 800
Note : 3 / 5

« Église anglicane de Christchurch (Nouvelle-Zélande) recherche jeunes femmes honorables pour contracter mariage avec messieurs de notre paroisse bénéficiant tous d’une réputation irréprochable. » Londres, 1852. Hélène, préceptrice, décide de répondre à cette annonce et de tenter l’aventure. Sur le bateau qui la mène au Pays du nuage blanc, elle fait la connaissance de Gyneira, une aristocrate désargentée promise à l’héritier d’un magnat de la laine. Ni l’une ni l’autre ne connaissent leur futur époux.



Avis de Cyrlight




Le pays du nuage blanc est une fresque intergénérationnelle, dont le récit commence avec Hélène et Gwyneira, deux jeunes femmes qui s’expatrient en Nouvelle-Zélande pour épouser un homme qu’elles n’ont jamais vu. C’est là-bas que débute véritablement leur histoire, qui s’étalera sur plusieurs décennies.

Il s’agit d’un roman très dense, mais qui n’en est pas moins simple à lire, malgré ses quelques huit cents pages qui pourront rebuter les lecteurs les moins courageux et d’inévitables longueurs.

Il est également très riche, car on y rencontre une pléthore de personnages, de très belles descriptions qui nous transportent dans les Canterbury Plains de ce beau pays du nuage blanc et de nombreux détails ayant trait à la culture maorie, sans parler des multiples thèmes abordés.

Hélas, en raison de cette grande diversité, certains éléments sont trop peu développés. En fonction des besoins du récit, l’auteur n’hésite pas à faire disparaître des personnages, qui réapparaîtront presque par miracle cent ou deux cents pages plus tard, sans qu’ils n’aient été évoqués ou presque entre-temps. Les retrouvailles surviennent souvent au détour d’heureux hasards, et sont par conséquent difficilement crédibles.

Qui plus est, on ne s’attache pas vraiment aux protagonistes, quelles que soient leurs joies ou leurs peines. Il y a une certaine froideur, voire fadeur, dans l’écriture qui, si elle n’est pas dérangeante lors des passages descriptifs ou narratifs, maintient un écart entre eux et le lecteur. C’est d’ailleurs loin d’être le seul défaut de la plume de l’auteur, qui est le point le plus négatif de ce roman.

De toutes mes lectures, je n’ai jamais croisé un style aussi lourd que celui du Pays du nuage blanc. J’ignore s’il faut blâmer Sarah Lark pour cela ou un médiocre travail de traduction, mais les répétitions sont légion. Si, comme moi, vous manquez de patience, vous vous agacerez vite des « à vrai dire » et compagnie qui reviennent toutes les deux à trois pages. C’est vraiment regrettable, car cela gâche une grande partie du plaisir que l’on prend à lire cette œuvre.

Vous l’aurez compris, c’est un avis mitigé que je donne sur ce livre. C’est un récit intéressant, captivant, même, mais qui aurait mérité d’être encore plus développé au lieu de laisser occasionnellement des personnages de côté, et qui souffre surtout une écriture rédhibitoire à force de répétitions.

Si vous aimez les histoires qui se déroulent à l’autre bout du globe ou encore les grandes sagas familiales, vous apprécierez sûrement Le pays du nuage blanc, mais il ne peut rivaliser avec d’autres classiques du genre, comme Les oiseaux se cachent pour mourir, que je recommanderais beaucoup plus chaudement.

dimanche 6 août 2017

Divergente T.2 : L'insurrection

Titre : Divergente T.2 : L'insurrection
Auteur : Veronica Roth
Édition : Pocket Jeunesse
Pages : 528
Note : 2 / 5


Différente. Déterminée. Dangereuse. DIVERGENTE. Le monde de Tris a volé en éclats. La guerre a dressé entre elles les factions qui régissent la société, elle a tué ses parents et fait de ses amis des tueurs. Tris est rongée par le chagrin et la culpabilité. Mais elle est divergente. Plus que tout autre, elle doit choisir son camp. Et se battre pour sauver ce qui peut encore l'être.





Avis de Cyrlight



Si le premier tome de cette saga était plutôt bon, celui-ci est nettement en-dessous. Le problème réside essentiellement dans l’évolution des personnages et des relations qu’ils entretiennent entre eux. Attention, les lignes ci-dessous contiennent des spoilers.

S’il y avait une réelle alchimie entre Tris et Tobias dans Divergente, ils passent cette fois-ci tout le livre à se quereller, et souvent pour des raisons plus qu’idiotes, puisqu’il lui reproche de ne pouvoir lui faire confiance, et elle d’avoir ses secrets, ce qui tourne vite en rond.

Commençons par Tris. Elle est tout simplement insupportable. Elle passe son temps à mentir à tout le monde, et ce avec une facilité déconcertante, alors qu’elle était immédiatement démasquée dès qu’elle tentait de masquer la vérité dans le premier tome. Comme si cela ne suffisait pas, elle est principalement guidée par une pulsion qui peut être qualifiée de suicidaire, bien loin de l’altruiste audacieuse que l’on a connue.

Vient ensuite Quatre/Tobias. Ou plutôt ne vient pas, parce qu’il se démarque par son inutilité chronique. Mis à part se disputer avec Tris, il ne sert presque à rien pendant les deux premiers tiers de l’ouvrage. Tout le charisme qu’il dégageait avant semble s’être envolé et il faut attendre les dernières pages pour qu’il redevienne fidèle à lui-même, ce qui survient trop tardivement.

Les personnages principaux sont ancrés dans leurs prises de position et ne s’en détachent pas, ce qui devient vite lassant. À cause de cela, une grande partie de l’histoire est attendue, et les multiples trahisons de Tris ne se dénombrent même plus.

C’est Caleb qui parvient à causer la surprise, lorsque l’on apprend sa véritable allégeance, mais c’est à peine si l’auteur s’attarde dessus. Quelques lignes lui sont accordées pour justifier ses motivations, qui demeurent relativement sous-développées. Il y aurait pourtant eu matière à dire.

En raison de cette déception engendrée par la plupart des personnages, j’ai réussi à éprouver de la peine pour Eric lors de son exécution. S’il était cruel, monstrueux et un ennemi avéré, il avait au moins le mérite d’être resté fidèle à lui-même, ce qui n’est pas le cas des autres.

Seul Peter obtient une évolution correcte, qui le rend beaucoup plus sympathique aux yeux du lecteur. Il apparaît comme une véritable bouffée d’oxygène lors de la captivité de Tris chez les Érudits et relance l’intérêt que l’on peut porter à l’histoire en s’y présentant comme l’un des éléments les plus intéressants de ce tome (ce qui n’est pas peu dire !).

L’action aurait pu compenser la mauvaise direction prise par les personnages, mais hélas, elle n’est pas plus au rendez-vous. Les rebondissements sont rares et c’est à peine si l’on ressent un seul frisson d’excitation au fil des pages, alors que le combat final du premier tome était riche en émotions.

En conclusion, je dirais que la saga Divergente commençait très bien, mais que cette suite n’a pas été la hauteur de mes attentes. J’espère sincèrement que le troisième et dernier tome saura remonter le niveau à hauteur du premier, sans quoi cela serait pour moi une amère déception.