mardi 9 avril 2019

Le meilleur des mondes

Titre : Le meilleur des mondes
Auteur : Aldous Huxley
Édition : L'Archipoche
Pages : 319
Note : 2.5 / 5

An 2500. Technologie et science remplacent la liberté. Les êtres naissent in vitro, les émotions et les sentiments sont remplacés par des sensations programmées. La société est organisée, hiérarchisée et uniformisée, chaque être, rangé par catégorie, a sa vocation, ses capacités et ses envies, maîtrisées, disciplinées, accomplies. Mais un homme, pourtant est né dans cette société, avec, chose affreuse, un père et une mère et, pire encore, des sentiments et des rêves. Ce "sauvage" peut-il être un danger pour le "monde civilisé" ?



Avis de Cyrlight



Le meilleur des mondes est une uchronie d’Aldous Huxley, qui nous présente une société futuriste où les gens ne naissent plus, mais viennent au monde artificiellement. Les maladies et la vieillesse n’existent plus, et tous sont conditionnés dès l’enfance à éprouver un bonheur artificiel.

Que dire de ce roman ? Bien qu’il soit brillant, je ne l’ai pas vraiment apprécié, et je vais m’efforcer d’expliquer pourquoi.

Commençons par les points positifs, qui me permettent malgré mon ressenti personnel de comprendre pourquoi ce livre est considéré comme un classique du genre. Tout d’abord, l’auteur, à l’époque où il a écrit son œuvre, a fait preuve d’une capacité d’anticipation incroyable, presque terrifiante. Pas seulement vis-à-vis de la technologie, mais également de sa société en elle-même qui, sur certains points, évoque la nôtre actuelle.

Ce roman incite à la réflexion. Quel est le prix à payer pour le bonheur ? Car il est indéniable que la majeure partie de la société décrite dans ce livre est heureuse, mais au détriment de son libre-arbitre, de son individualité... Qu’est-ce qui est le plus important, dans le fond ? Être bien ou être soi ?

Assurément, cette œuvre aiguise les pensées et l’esprit. Qu’est-ce que je lui reproche, dans ce cas ? De m’être ennuyée ferme à la lecture. Aussi remarquable que soit ce livre, je l’ai trouvé assommant et j’ai eu beaucoup de mal à avancer. Rien qu’à la lecture des premiers chapitres, j’ai failli décrocher à maintes reprises, et même par la suite, l’histoire ne décolle jamais vraiment.

Déjà, elle est très répétitive. Heureusement, il y a peu de chance pour que j’entende à nouveau un jour le mot « soma », parce que j’ai cru qu’il allait me rendre folle. Idem pour les filles dites « pneumatiques ». Parenthèse qui n’a rien à voir, mais pour ce qui est de la sexualité, ce livre m’a évoqué Histoire d’O et Roissy, où les filles sont éduquées et mises à la disposition de tout le monde, avec leur consentement.

Alors oui, cette répétition insiste certes sur le conditionnement des gens, mais c’est tellement appuyé que cela en devient vite lassant. Quant aux personnages, je ne crois pas qu’il y en ait un seul de véritablement sympathique. Au début, Bernard paraît intéressant parce qu’il ose aller à contre-courant, mais il n’est finalement même pas cohérent avec lui-même. Il blâme ceux qui considèrent Lenina comme un morceau de viande, mais se réjouit ensuite d’avoir toutes les femmes à ses pieds lorsqu’il acquiert la notoriété. Quant à sa lâcheté et sa vanité, elles finissent par le rendre totalement antipathique.

Idem pour le Sauvage, qui m’a déçue par son attitude. Qu’il condamne la société qu’il découvre est une chose, mais il est dans l’excès inverse. En plus de refuser un bonheur artificiel, il se condamne à l’auto-punition, et même à l’auto-flagellation, à croire qu’il est impossible de trouver un juste milieu entre le bonheur et le malheur.

Mon avis sur ce livre est donc très mitigé. Je pense qu’il mérite d’être lu, ne serait-ce que pour toutes les réflexions qu’il soulève. D’un point de vue philosophique, il mérite le détour, mais d’un point de vue purement littéraire, ce n’est pas une réussite. Si vous préférez quelque chose de plus divertissant, alors je vous le déconseille fortement.

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