samedi 27 avril 2019

Eleanor

Titre : Eleanor
Auteur : Holly Black
Édition : Bayard Jeunesse
Pages : 270
Note : 3 / 5
Zach, Poppy et Alice partagent une passion : les jeux de rôles avec des figurines. Ils ont inventé un monde à eux, peuplé de pirates, de cruelles sirènes, de voleurs de trésors. Ce monde est dirigé par la Sublime Reine, incarnée par une inquiétante poupée de porcelaine qui trône derrière une vitrine chez Poppy et qui semble tout observer à travers ses paupières closes. Or, un jour, un incident pousse Zach à arrêter le jeu. La nuit suivante, la poupée se réveille et se confie à Poppy : Elle a jadis été fabriquée avec les cendres d'une fillette nommée Eleanor, et elle exige d'être enterrée avec les siens, sinon les trois amis ne connaîtront jamais le repos...



Avis de Cyrlight




Le titre de ce roman, Eleanor, est aussi celui d’une mystérieuse poupée qui appartient à la famille de Poppy, l’une des protagonistes. Une nuit, cette dernière entraîne Zach, le narrateur, et Alice, sa meilleure amie, dans une quête destinée à rendre la paix à Eleanor, qui renferme l’âme maudite d’une jeune fille défunte.

Ce roman commence de façon prometteuse, avec trois enfants à l’imagination débordante qui aiment jouer à s’inventer des histoires fantastiques. Tout bascule cependant le jour où le père de Zach décide de jeter ses figurines, poussant celui-ci à cesser de s’amuser avec ses amies.

Cette scène introduit un thème qui se prolongera tout au long du roman : celui du passage à l’âge adulte. Il prendra différentes formes : les premières amours, la perte de l’insouciance, la maturité, les responsabilités, l’indépendance... Le tout amené à travers une quête initiatique qui se marie à la perfection avec le sujet.

Sujet d’ailleurs plutôt bien traité dans son ensemble par l’auteur. J’ai apprécié les divers points qu’elle soulève, comme le père de Zach qui tient à forcer son fils à grandir, ou encore Poppy qui redoute de se retrouver seule, accrochée à ses personnages et à son monde imaginaire pendant que ses amis s’éloigneront irrémédiablement d’elle pour mener leur propre vie, une vie bien plus réelle. Cela confère une dimension très touchante aux protagonistes, et réveillera en n’importe quel lecteur la part d’enfance qui sommeille en lui.

Là où l’histoire est moins réussie, c’est dans son traitement de l’élément principal, la poupée Eleanor. Bien qu’elle soit le déclencheur de la quête des héros, elle est au final plus omniprésente que présente, et les rares scènes dans lesquelles elle est mise en avant ne sont pas vraiment remarquables. Il y avait pourtant tout pour faire frissonner, mais loin d’être effrayant, ce roman peut au mieux être qualifié de glauque. Même les interrogations soulevées par le campement déchiqueté retombent vite à plat.

Quant à la conclusion, je l’ai trouvée clairement expéditive. J’ai commencé à m’inquiéter à une trentaine de pages de la fin du livre, et mes craintes se sont révélées fondées. La quête se clôture en l’espace de quelques paragraphes, ce qui est très disproportionné à la vue du temps qu’il aura fallu pour en arriver là, d’autant que j’ai trouvé certains passages de l’aventure des trois héros plutôt longuets (la descente de la rivière Ohio et ses nombreux termes nautiques très techniques, les jeux dans la bibliothèque...)

Bref, c’est avec un avis très mitigé que je ressors de cette lecture. J’ai vraiment beaucoup aimé la question du passage à l’âge adulte, mais l’histoire en elle-même m’a beaucoup moins emballée. Et si elle se voulait horrifiante, c’est raté.

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