Auteur : Sarah Lark
Édition : Archipoche
Pages : 800
Note : 2.5 / 5
1907. Gloria, l’arrière-petite-fille de Gwyneira, pionnière venue s’installer en Nouvelle-Zélande au milieu du xixe siècle, vit à Kiward Station, la ferme familiale. Son enfance insouciante prend fin à 12 ans lorsque ses parents, qui ne se sont guère occupés d’elle, décident qu’il est temps pour elle de devenir une lady.
Gloria doit alors renoncer à son île paradisiaque et faire ses adieux à ceux qui l’entourent, en particulier Jack, dont elle est très proche. Destination l’Angleterre et un austère pensionnat. Elle y dépérit. Même la présence de sa cousine Lilian ne parvient pas à la consoler. Son seul rêve : retourner dans son pays, celui du nuage blanc, avec l’espoir secret d’y retrouver Jack…
Aussi, quand elle découvre que ses parents n’ont pas l’intention qu’elle rentre chez elle, Gloria décide-t-elle de prendre sa vie en main. Sans bien en mesurer tous les dangers, elle échafaude un plan… Comment résister à l’appel de la terre natale ?
Avis de Cyrlight
C'est avec Le cri de la terre que se conclut la trilogie du Nuage blanc. Après Gwyneira et Hélène, après Elaine et Kura, nous suivons la toute dernière génération de cette grande famille à travers les personnages de Gloria, Lilian et Jack.
Si les deux premiers tomes avaient des défauts évidents, ils sont encore plus marqués dans ce troisième opus. Un style toujours aussi horripilant en matière de répétition, des personnages secondaires toujours aussi négligés, et surtout un manque d'originalité encore plus flagrant.
Si Le pays du nuage blanc et Le chant des esprits partageaient des intrigues similaires, Le cri de la terre, quoique plus sombre, répète à l'identique le schéma de ses prédécesseurs. Deux héroïnes sont mises en scène, et sur les deux, l'une va s'en sortir relativement bien tout du long (Gwyneira/Kura/Lilian), tandis que l'autre affrontera malheur et douleur avant de connaître une fin plus heureuse (Hélène/Elaine/Gloria).
Jusqu'à présent, la densité de l'œuvre et ses nombreux personnages ne posaient pas de gros problèmes, mais cette fois, tout est plus brouillon. La chronologie est confuse, avec des allers et retours en arrière, et il n'est parfois pas aisé de se repérer dans le temps.
Même l'espace diffère beaucoup. L'histoire, jusqu'ici centrée en Nouvelle-Zélande, s'éparpille aux quatre coins du monde. Si cela permet de mettre en avant une sombre réalité historique (la Première Guerre Mondiale, et plus précisément Gallipoli), le lecteur habitué aux vastes pâturages des Canterbury Plains se sent dépaysé.
Quant aux personnages, ils souffrent toujours d'un manque de profondeur qui fait que l'on peine à s'attacher à eux. Charlotte, par exemple, m'a donné l'impression de n'être là que pour occuper l'intrigue de Jack jusqu'au retour de Gloria, même si ce sentiment a dû être quelque peu renforcer par la quatrième de couverture qui laissait présager une histoire entre ces deux personnages.
En parlant de cette jeune héroïne, d'ailleurs, ses choix ne semblent pas toujours très cohérents. Elle déteste la vie que ses parents lui imposent depuis qu'elle a quitté Kiward Station, mais pour y échapper, elle n'hésite pas à faire le choix de la prostitution, même si c'est d'abord avec un soupçon de naïveté. Ce qui m'a le plus déroutée, c'est que malgré la richesse de sa famille, elle n'a pas, à un seul moment, évoqué la possibilité de leur voler de l'argent ou n'importe quoi d'autre pour négocier une traversée.
Enfin, l'histoire entre Lilian et Ben est mièvre à souhait, digne d'un roman à l'eau de rose. Il n'y avait d'ailleurs aucun suspens de ce côté-là, puisque Sarah Lark a pour fâcheuse habitude de réunir ses personnages par miracle. Jusque-là, ils se retrouvaient par le plus grand des hasards à l'autre bout du pays, mais cette fois, c'est à l'autre bout du globe que réapparaît le soupirant de Lilian, rencontré en Angleterre.
C'est sans regret que s'achève cette trilogie du Nuage Blanc, car si les deux premiers tomes, sans être exempts de défauts, étaient plutôt agréables dans leur ensemble, la trame de celui-ci est attendue, dépourvue d'originalité, avec de plus grosses facilités scénaristiques que les précédents. Il était plus que temps que tout cela se termine !
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