Auteur : André Aciman
Édition : Le Livre de Poche
Pages : 320
Note : 4.5 / 5
Elio Perlman se souvient de l’été de ses 17 ans, à la fin des années quatre-vingt. Comme tous les ans, ses parents accueillent dans leur maison sur la côte italienne un jeune universitaire censé assister le père d’Elio, éminent professeur de littérature. Cette année l’invité sera Oliver, dont le charme et l’intelligence sautent aux yeux de tous. Au fil des jours qui passent au bord de la piscine, sur le court de tennis et à table où l’on se laisse aller à des joutes verbales enflammées, Elio se sent de plus en plus attiré par Oliver, tout en séduisant Marzia, la voisine. L’adolescent et le jeune professeur de philosophie s’apprivoisent et se fuient tour à tour, puis la confusion cède la place au désir et à la passion. Quand l’été se termine, Oliver repart aux États-Unis, et le père d’Elio lui fait savoir qu’il est loin de désapprouver cette relation singulière…
Quinze ans plus tard, Elio rend visite à Oliver en Nouvelle-Angleterre. Il est nerveux à l’idée de rencontrer la femme et les enfants de ce dernier, mais les deux hommes comprennent finalement que la mémoire transforme tout, même l’histoire d’un premier grand amour. Quelques années plus tard, ils se rendent ensemble à la maison en Italie où ils se sont aimés et évoquent la mémoire du père d’Elio, décédé depuis.
Quinze ans plus tard, Elio rend visite à Oliver en Nouvelle-Angleterre. Il est nerveux à l’idée de rencontrer la femme et les enfants de ce dernier, mais les deux hommes comprennent finalement que la mémoire transforme tout, même l’histoire d’un premier grand amour. Quelques années plus tard, ils se rendent ensemble à la maison en Italie où ils se sont aimés et évoquent la mémoire du père d’Elio, décédé depuis.
Avis de Cyrlight
Call me by your name, également publié sous le titre Appelle-moi par ton nom ou encore Plus tard ou jamais, est un roman d’André Aciman dans lequel le protagoniste, Elio, retrace l’été de ses dix-sept ans, marqué par son histoire avec Oliver, un étudiant américain hébergé par ses parents pendant six semaines.
Je ne vais pas mâcher mes mots : j’ai eu un énorme coup de cœur pour ce roman. Il n’est pas exempt de défauts, et certains passages m’ont même déplu, comme j’y reviendrai plus bas, mais dans l’ensemble, il m’a bouleversée. J’irais même jusqu’à affirmer que c’est la seule histoire dont Picsou n’est pas le héros qui a réussi à me tirer des larmes.
Le style de l’auteur est excellent, quoique parfois complexe. Il ne faut pas décrocher un seul instant, car la narration suit les pensées d’Elio et les retranscrit parfaitement grâce à un style décousu, où ses réflexions s’enchaînent les unes à la suite des autres avec un réalisme troublant.
Le scénario en lui-même est poignant. Dès le début, on se laisse happer par les regards glissants et les conversations détournées que s’échangent Elio et Oliver. Je crois que ce qui m’a le plus interpellée dans ce roman, c’est à quel point il est facile de s’identifier aux réactions du protagoniste. Ses questionnements, ses ressentis, ses désirs... À maintes reprises, je me suis reconnue à travers cela, alors que ce n’est pourtant pas un personnage qui m’est particulièrement proche.
J’ai eu en revanche plus de mal à accrocher aux personnages secondaires, que j’ai trouvé assez fades dans l’ensemble, à l’exception de l’adorable Vimini, ainsi qu’au milieu dans lequel ils évoluent. Cette maison où tout le monde est toujours le bienvenu, où les gens sont tous plus serviables les uns que les autres... Un cadre de vie si idyllique qu’il en paraît ennuyeux à mes yeux, mais peut-être est-ce précisément le sentiment que l’auteur cherchait à faire passer.
Si l’évolution progressive de la relation entre Elio et Oliver m’a absolument conquise, je n’en dirais pas autant de la troisième partie de l’œuvre, qui m’a assez déroutée. Un euphémisme pour ne pas dire que je l’ai détestée. Je conçois l’importance de ce passage qui expose le couple formé par Elio et Oliver à un autre contexte, plus public, mais cela ne change rien à mon opinion. Les longues explications sur le poème du syndrome de San Clemente, les histoires sur la Thaïlande, les conversations interminables... En fait, et je crois que c’est cela qui m’a déplu, j’ai trouvé Elio et Oliver bien trop écrasés par ce qui se déroule autour d’eux, alors qu’ils étaient jusque-là au cœur même de l’intrigue.
La quatrième partie, en revanche, est superbe. Pendant de nombreuses pages, je me suis questionnée sur la véritable nature des sentiments d’Oliver, qui s’éloigne progressivement d’Elio au point de ne même pas réagir lorsque celui-ci l’appelle par son nom. Finalement, l’auteur joue sur l’ambiguïté, puisqu’on finit par découvrir que cette indifférence n’est qu’une façade, et on ne peut avoir qu’un goût de gâchis en bouche à la pensée de cette « vie parallèle » que les deux protagonistes auraient pu vivre s’ils avaient fait d’autres choix (en particulier Oliver).
Je crois que le roman n’aurait pas pu se terminer de plus belle façon que par la phrase qui le conclut, et qui résume quasiment à elle seule toute l’histoire, celle d’un amour éphémère dont le souvenir a pourtant survécu, aussi fort et aussi intense, aux affres du temps.
Call me by your name, c’est un hymne au désir, une ode à la fois poétique et sensuelle, bien que certains passages soient parfois si crus qu’ils ont réussi à me mettre mal à l’aise. Il flotte aussi entre ces pages un parfum de mélancolie, celui du premier amour, qui nous frappe en plein cœur.
En conclusion, ce livre est un petit bijou qu’il faut lire impérativement. En dépit des points négatifs que j’ai relevés ci-dessus (et qui n’engagent que moi), j’en garderai un souvenir impérissable, car je n’ai lu que peu d’histoires qui m’ont autant touchée que celle-ci.
Je ne vais pas mâcher mes mots : j’ai eu un énorme coup de cœur pour ce roman. Il n’est pas exempt de défauts, et certains passages m’ont même déplu, comme j’y reviendrai plus bas, mais dans l’ensemble, il m’a bouleversée. J’irais même jusqu’à affirmer que c’est la seule histoire dont Picsou n’est pas le héros qui a réussi à me tirer des larmes.
Le style de l’auteur est excellent, quoique parfois complexe. Il ne faut pas décrocher un seul instant, car la narration suit les pensées d’Elio et les retranscrit parfaitement grâce à un style décousu, où ses réflexions s’enchaînent les unes à la suite des autres avec un réalisme troublant.
Le scénario en lui-même est poignant. Dès le début, on se laisse happer par les regards glissants et les conversations détournées que s’échangent Elio et Oliver. Je crois que ce qui m’a le plus interpellée dans ce roman, c’est à quel point il est facile de s’identifier aux réactions du protagoniste. Ses questionnements, ses ressentis, ses désirs... À maintes reprises, je me suis reconnue à travers cela, alors que ce n’est pourtant pas un personnage qui m’est particulièrement proche.
J’ai eu en revanche plus de mal à accrocher aux personnages secondaires, que j’ai trouvé assez fades dans l’ensemble, à l’exception de l’adorable Vimini, ainsi qu’au milieu dans lequel ils évoluent. Cette maison où tout le monde est toujours le bienvenu, où les gens sont tous plus serviables les uns que les autres... Un cadre de vie si idyllique qu’il en paraît ennuyeux à mes yeux, mais peut-être est-ce précisément le sentiment que l’auteur cherchait à faire passer.
Si l’évolution progressive de la relation entre Elio et Oliver m’a absolument conquise, je n’en dirais pas autant de la troisième partie de l’œuvre, qui m’a assez déroutée. Un euphémisme pour ne pas dire que je l’ai détestée. Je conçois l’importance de ce passage qui expose le couple formé par Elio et Oliver à un autre contexte, plus public, mais cela ne change rien à mon opinion. Les longues explications sur le poème du syndrome de San Clemente, les histoires sur la Thaïlande, les conversations interminables... En fait, et je crois que c’est cela qui m’a déplu, j’ai trouvé Elio et Oliver bien trop écrasés par ce qui se déroule autour d’eux, alors qu’ils étaient jusque-là au cœur même de l’intrigue.
La quatrième partie, en revanche, est superbe. Pendant de nombreuses pages, je me suis questionnée sur la véritable nature des sentiments d’Oliver, qui s’éloigne progressivement d’Elio au point de ne même pas réagir lorsque celui-ci l’appelle par son nom. Finalement, l’auteur joue sur l’ambiguïté, puisqu’on finit par découvrir que cette indifférence n’est qu’une façade, et on ne peut avoir qu’un goût de gâchis en bouche à la pensée de cette « vie parallèle » que les deux protagonistes auraient pu vivre s’ils avaient fait d’autres choix (en particulier Oliver).
Je crois que le roman n’aurait pas pu se terminer de plus belle façon que par la phrase qui le conclut, et qui résume quasiment à elle seule toute l’histoire, celle d’un amour éphémère dont le souvenir a pourtant survécu, aussi fort et aussi intense, aux affres du temps.
Call me by your name, c’est un hymne au désir, une ode à la fois poétique et sensuelle, bien que certains passages soient parfois si crus qu’ils ont réussi à me mettre mal à l’aise. Il flotte aussi entre ces pages un parfum de mélancolie, celui du premier amour, qui nous frappe en plein cœur.
En conclusion, ce livre est un petit bijou qu’il faut lire impérativement. En dépit des points négatifs que j’ai relevés ci-dessus (et qui n’engagent que moi), j’en garderai un souvenir impérissable, car je n’ai lu que peu d’histoires qui m’ont autant touchée que celle-ci.
Coup de ♥
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