vendredi 23 novembre 2018

L'Épouvanteur T.15 : La résurrection de l'Épouvanteur

Titre : L'Épouvanteur T.15 : La résurrection de l'Épouvanteur
Auteur : Joseph Delaney
Édition : Bayard Jeunesse
Pages : 368
Note : 3.5 / 5
Thomas Ward, le nouvel Épouvanteur, combattait l'obscur dans le Comté avec son apprentie quand il a été appelé loin de chez lui pour une nouvelle bataille : diriger la lutte contre une armée de créatures bestiales qui s'apprêtent à condamner la Terre à un éternel hiver. Les humains n'avaient jamais affronté d'aussi terrifiants guerriers. Mais Tom gît à présent, raide et froid, dans sa tombe. Et ceux qui avaient mis tous leurs espoirs en lui se désespèrent. Qui prendra la tête des troupes, avant que l'armée noire ne les submerge et ne répande la guerre jusque dans le Comté ?



Avis de Cyrlight




Comme le titre le laisse présager, Tom Ward est de retour dans La résurrection de l’Épouvanteur. Toujours accompagné de Jenny et de Grimalkin, il continue sa route vers les terres Kobalos, mais sa mort l’a affaibli et rien ne se passe comme prévu au-delà de la rivière Shanna.

J’avais été moyennement emballée par le précédent tome de cette saga que j’adore pourtant, et si j’ai un peu plus apprécié celui-ci, je ne le classerais pas pour autant parmi mes préférés, car il souffre de la continuité de certains défauts.

La question de la mort de Tom, aussi riche en suspens que celle de Jon Snow dans Game of Thrones, est rapidement résolue dans les premières pages, même s’il en ressentira les conséquences pendant une grande partie du roman. Cet épisode l’incite à douter et à se remettre en question, une introspection intéressante à suivre.

À cause de cela, Grimalkin a plus de mal à le mener à la baguette que précédemment, et doit user de procédés encore moins louables pour le soumettre à sa volonté. Autrefois mon personnage préféré, je n’aime pas ce qu’elle est devenue dans ce nouvel arc. Où est passée la talentueuse guerrière capable de mettre tout le monde à genoux, et qui a déjà semé la terreur parmi les Kobalos dans Le pacte de Sliter ? Ici, elle enchaîne les erreurs, les mauvais jugements et échoue dans plus ou moins tout ce qu’elle entreprend.

Jenny suit toujours son apprentissage auprès de Tom, mais se démarque par son inutilité chronique. J’ai beau essayé de m’habituer à elle, je n’accroche pas du tout à son personnage, si insolent et si condescendant, notamment dans sa façon de traiter les sorcières.

Voilà en ce qui concerne les principaux protagonistes, mais ce tome est surtout celui des come back. Alice fait son grand retour, et même si cela fait plaisir de la retrouver, sa réconciliation avec Tom est trop rapide. Seul point positif, la romance qui débute (enfin) entre eux n’empiète pas trop sur le reste de l’histoire.

J’attendais aussi avec impatience de revoir Sliter... et j’ai été déçue. Il n’apparaît que durant quelques pages, surgit presque comme un cheveu sur la soupe et repart aussitôt. Et Meg... Évidemment, l’auteur a su toucher la corde nostalgique en nous ramenant dans l’atmosphère du Secret de l’Épouvanteur, avec Anglezarke et le grand amour de John Gregory, mais c’est une réapparition qui est très mal gérée. Certes, la boucle de leur histoire est bouclée, mais l’intérêt de la faire revenir pour deux-trois chapitres, où elle passe son absence sous silence et ne sert finalement pas à grand-chose, est excessivement limité.

L’histoire en elle-même est sombre et plaisante à suivre, et l’étendue de la menace Kobalos, qui font des ravages parmi les rangs adverses, pousse à se demander comment les humains vont pouvoir triompher d’eux. Le suspens est, à ce niveau, au rendez-vous. La fin, en revanche, est plutôt expéditive, et l’une des morts en particulier aurait mérité d’être plus dignement traitée, au lieu de quoi elle perd presque tout son impact.

Somme toute, ce tome est un brin meilleur que Thomas Ward l’Épouvanteur, mais demeure tout de même très moyen. La gestion des personnages est devenue la principale faiblesse de cette histoire, que ce soit dans leur emploi ou leur attitude. J’espère sincèrement que la suite rectifiera le tir, même s’il est hélas trop tard pour certains.

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