dimanche 9 juin 2019

Bleue

Titre : Bleue
Auteur : Maja Lunde
Édition : Les Presses de la Cité
Pages : 360
Note : 3 / 5
Norvège, 2017. Depuis son plus jeune âge, Signe a fait passer l'écologie avant tout. Ainsi a-t-elle préféré renoncer à Magnus, dont elle ne partageait pas les idées. Aujourd'hui, elle vit sur un bateau amarré dans un fjord, au plus près de l'eau. Et c'est pour sauver l'eau qu'elle décide à soixante-sept ans d'entreprendre un dernier périple en mer, lorsqu'elle apprend qu'une opération commerciale, autorisée jadis par Magnus, menace son glacier natal. L'heure est venue pour Signe d'affronter son grand amour perdu. Pour cela, elle doit prendre la direction du sud de la France...
France, 2041. La guerre de l'eau bat son plein. Avec Lou, sa fille aînée, David a fui les Pyrénées ravagées par la sécheresse pour retrouver sa femme et leur bébé, dont il a été séparé. Mais les réfugiés climatiques sont bloqués à la frontière, et les ressources commencent à manquer. Un jour, à des kilomètres de la côte, David et Lou trouvent un voilier au beau milieu d'un champ desséché : le bateau de Signe...
Une intrigue sophistiquée et palpitante, au service d'une fable dystopique plus nécessaire que jamais.


Avis de Cyrlight



Bleue est un roman d’anticipation qui alterne entre le présent avec Signe, une militante écologique, et un futur proche, celui de David et sa fille Lou, où la sécheresse s’est abattue sur le monde et où l’eau potable se raréfie de plus en plus.

Ce livre est glaçant, angoissant et nous amène à nous questionner sur l’avenir de la planète, voire à nous demander s’il n’est pas déjà trop tard, si nous n’aurions pas mieux fait de réfléchir avant. Qu’adviendra-t-il de nous, dans vingt ans, si nous nous retrouvons à la place de David, de Lou, de ces réfugiés qui n’ont plus de quoi boire, ni se laver ?

L’histoire se divise en deux parties distinctes, rattachées entre elles par un lien relativement ténu. Je vais commencer par parler de celle de Signe : militante écologique plus ou moins extrémiste, elle n’hésite pas à se brouiller avec son entourage pour défendre ses convictions et faire ce qui lui semble juste, même si c’est en vain.

Son intrigue est intéressante, néanmoins elle m’a vite ennuyée. Le message qu’elle véhicule passe suffisamment vite, tout comme il est possible de comprendre et cerner son personnage sans avoir besoin d’autant d’allers et de retours dans le passé, pourtant on s’y attarde. À cause de cela, j’ai trouvé que le roman piétinait souvent de son côté.

Ce qui m’a le plus dérangée, cependant, ce sont les passages en mer. Autant je suis admirative des connaissances de l’auteur en matière de bateaux, autant j’ai été complètement sortie de l’histoire par cette accumulation de termes techniques, notamment lors de la tempête. J’étais complètement perdue, je ne comprenais pas un traître mot de ce dont il était question et, on ne va pas se mentir, j’ai survolé le reste de la scène, pressée d’en finir avec elle.

Les chapitres avec David et Lou sont plus légers, plus fluides, et je les ai préférés. Toutefois, là où je reproche à l’intrigue de Signe de traîner en longueur, la leur manque de développement. J’aurais aimé en apprendre plus sur les personnages qui les entourent (Francis, Marguerite...), or on ne sait au final quasiment rien d’eux. Pareil pour cette « guerre de l’eau » qui fait rage, mais qui n’est finalement pas tant exploitée que cela.

Quant à la fin, elle est très (trop) ouverte, et j’en ressors avec un léger goût de « tout ça pour ça ». Alors non, je n’aurais pas souhaité une happy end miraculeuse qui n’aurait pas du tout était dans le ton du livre, mais le voyage de Signe que l’on suit en parallèle de la (sur)vie de David et Lou ne sert en fin de compte qu’à leur accorder un bref sursis.

En conclusion, Bleue est un roman perturbant, qui amène à se questionner, à trembler, aussi, pour l’avenir de notre planète. De ce point de vue, il est assurément réussi. Par contre, l’histoire en elle-même ne m’a pas emballée plus que cela. Je me suis ennuyée avec Signe, et même si j’ai préféré les moments avec David et Lou, j’aurais aimé davantage de développement de leur côté. Du bon et du moins bon, donc.

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