mercredi 11 avril 2018

Les Nombrils T.7 : Un bonheur presque parfait

Titre : Les Nombrils T.7 : Un bonheur presque parfait
Auteur : Delaf et Dubuc
Édition : Dupuis
Pages : 52
Note : 5 / 5
Pour Vicky, le bonheur est total : ses parents la préfèrent enfin (!) à son insupportable grande sœur Rebecca, elle sort avec James, beau jeune homme promis au plus bel avenir, et le barbecue familial de fin d'été lui permet d'afficher son insolente réussite à la face de tous les voisins. Quant à Jenny, elle connaît un double bonheur : avec le musculeux Jean-Franky, elle a les tablettes de chocolat ; avec le gentil Hugo, elle a les attentions de chaque instant. Karine, elle, a une nouvelle passion et ce n'est pas un garçon : son groupe de musique vient d'être signé par un gros producteur, et son seul léger souci est de remonter le moral à Albin, leader de la formation, qui est en pleine dépression depuis les événements tragiques de l'été (et du tome 6). Mais la vie est cruelle et le bonheur fragile, surtout quand on triche avec ses propres sentiments. Heureusement qu'il reste l'amitié...


Avis de Cyrlight



Comme l'indique le titre de ce septième tome des Nombrils, Un bonheur presque parfait, tout semble aller pour le mieux. Karine s'épanouit avec le groupe des Albinos, Jenny a trouvé son alter-égo masculin en la personne de Jean-Franky, aussi beau que stupide, et Vicky a supplanté sa sœur dans le cœur de ses parents depuis qu'elle fréquente James, le fils des voisins.

Pourquoi « presque », dans ce cas ? Parce qu'en réalité, tout n'est qu'illusion. Albin sombre dans une profonde dépression et néglige son groupe depuis les événements survenus avec Vinko, et lorsqu'il se reprend en main, c'est Karine qui est bouleversée par l'horrible vérité qu'elle découvre au sujet de leur relation, au point de ne plus savoir ce qu'elle désire réellement.

Jenny mène une double-vie et dissimule derrière le couple qu'elle forme avec Jean-Franky sa relation avec Hugo, un adolescent en surpoids dont elle n'estime pas le physique a plus de 2/10, mais dont elle apprécie la gentillesse, la sollicitude et la sincérité.

Vicky, quant à elle, a ce dont elle a toujours rêvé : la reconnaissance de ses parents et l'ascendant sur son aînée Rebecca. James est l'homme parfait aux yeux de sa famille... mais pas aux siens. Après lui avoir fait croire qu'elle partageait ses goûts, elle est obligée de les subir, tout en luttant contre son attirance pour Mégane, la sœur de James.

Même si les thèmes abordés dans ce tome ne sont pas aussi noirs que ceux du précédent (en même temps, difficile de faire pire qu'un serial killer), ils n'en demeurent pas moins très durs : l'homophobie, l'alcoolisme, la pression sociale... Le tout traité avec beaucoup de pédagogie et un sérieux qui réussit l'exploit de cohabiter brillamment avec l'humour.

Les Nombrils ne sont plus la BD caricaturale et hilarante de leurs débuts. Elles sont toujours drôles, certes, mais le drame, qui s'est immiscé petit à petit dans la vie du trio, est désormais omniprésent. La peine se joint aux rires, et Jenny et Vicky, loin des soupirs exaspérés qu'elles arrachaient au début, inspirent maintenant la compassion.

Que dire de plus si ce n'est que cette série est vraiment une pépite ? Je déplore vraiment de voir que des gens abandonnent la lecture après les deux-trois premiers tomes, alors que la suite recèle un véritable trésor de profondeur et d'émotions. Merci à Delaf et Dubuc pour leur chef-d'œuvre.


Coup de ♥

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