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samedi 18 mai 2019

Le Théorème des Katherine

Titre : Le Théorème des Katherine
Auteur : John Green
Édition : PKJ
Pages : 360
Note : 3 / 5



Dix-neuf fois Colin est tombé amoureux.
Dix-neuf fois la fille s'appelait Katherine.
Pas Katie, ni Kat, ni Kittie, ni Cathy, et surtout pas Catherine, mais KATHERINE.
Et dix-neuf fois, il s'est fait larguer.






Avis de Cyrlight



Le Théorème des Katherine est un roman de littérature jeunesse, plutôt orienté adolescence, qui met en scène un surdoué du nom de Colin. Ledit Colin a la particularité d’avoir fréquenté dix-neuf filles dans sa vie. Dix-neuf qui l’ont rejeté, et toutes s’appelaient Katherine.

Je suis assez partagée sur ce livre. Autant j’ai adoré Nos étoiles contraires, de John Green, autant celui-ci ne m’a pas particulièrement emballée. Pas que j’ai vraiment un défaut majeur à lui reprocher, c’est plutôt un tout qui fait que je n’ai pas été séduite.

Déjà, j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages. À l’exception de la sémillante Lindsay, Colin et Hassan m’ont laissée de marbre. Colin est un égocentrique condescendant, et Hassan... Il est censé être là pour l’humour, mais je compte sur les doigts d’une main le nombre de fois où il m’aura fait rire.

L’intrigue en elle-même... Mouais. Colin qui sort avec dix-neuf Katherine, pourquoi pas ? Sauf qu’on devine facilement ce qui va se passer dès l’instant où il rencontre Lindsey, si bien que je me demande pourquoi il n’est pas sorti avant de ce cercle inlassable de Katherine, puisqu’il a prouvé qu’il en était capable. Parce qu’il fallait boucler la boucle avec K-I/K-XIX ? Peut-être, mais ça ne me convainc pas.

Au niveau de l’intrigue de Colin, donc, guère de suspens. Le problème, c’est que les intrigues secondaires ne sont finalement que très peu creusées. La relation Katrina/Hassan ? Elle se termine presque aussi vite qu’elle commence. Les problèmes d’Hollis ? Sitôt le pot au roses découvert, il n’en est quasiment plus question.

Je m’attendais à ce que Colin propose de participer à un nouveau jeu télévisé pour remporter de l’argent, qu’ils réfléchissent tous ensemble à une solution pour sauver Gutshot, et en fait... Non. Même l’épilogue est très rapide. Lindsey vit dans le Tennessee, les garçons dans l’Ohio, et on ne sait pas exactement ce qu’il adviendra de leur amitié (et plus si affinités) au terme des vacances.

Au final, l’intrigue principale, celle du Théorème, m’a paru assez superficielle. Sans être un génie en la matière, j’adore les maths, et j’ai été déçue que les calculs de Colin soient si « simples ». Il me semble d’ailleurs qu’il déclare lui-même à un moment avoir associé les variables au hasard, or je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus complexe, de vraiment incompréhensible pour un cerveau lambda, or pour quelqu’un d’aussi intelligent que lui, j’ai trouvé que cela n’allait finalement pas chercher bien loin. Quant aux intrigues secondaires, eh bien... Elles restent irrémédiablement très secondaires.

Déception donc, surtout comparé à l’excellent Nos étoiles contraires. J’espère que j’aurai une meilleure opinion de La face cachée de Margo, qui figure également dans mes envies de lecture.

vendredi 10 mai 2019

Les Orphelins de Kersey

Titre : Les Orphelins de Kersey
Auteur : Leila Meacham
Édition : Charleston
Pages : 556
Note : 3.5 / 5
1979. Catherine Ann est encore une petite fille lorsqu'elle perd ses parents dans un accident de voiture en Californie. Au Texas, chez sa grand-mère, elle fait la connaissance de deux garçons, John et Trey, également orphelins, qui décident de la protéger. Ils forment un trio remarquable, elle la plus belle fille de la région, eux des champions de football américain adulés par leur petite ville du Texas. En grandissant, ils nourrissent le projet de partir tous les trois à l'université. Mais, à la veille d'un match, une mauvaise blague vire à la tragédie. Le trio se déchire et les trois inséparables doivent apprendre à vivre chacun de leur côté. Le passé est-il éteint pour toujours ? Une histoire d'amitié et de triangle amoureux pleine de suspense et de rebondissements.


Avis de Cyrlight



Les Orphelins de Kersey est un roman de Leila Meacham, qui relate la rencontre de trois enfants au Texas, puis de leur vie qui en découle. Cathy, après avoir perdu ses parents, est adoptée par sa grand-mère. Quoique réticents dans un premier temps, Trey et John, les deux stars de football américain du collège, acceptent de la prendre sous leur aile.

Eh bien ! Je crois que je n’avais pas été aussi perplexe au terme d’une lecture depuis que je me suis lancée dans le manga To your eternity... Une fois encore, je serais bien en peine de dire si j’ai véritablement apprécié cette œuvre ou non.

Une chose est certaine, je l’ai préférée au Ranch des trois collines, le seul autre roman de Leila Meacham que j’ai lu à ce jour. Je reprochais à ce dernier d’être un peu trop plat et de s’étirer en longueur, ce qui n’est pas le cas ici. Les Orphelins de Kersey nous tient en haleine jusqu’au bout, car il est rythmé par de nombreuses péripéties.

Qu’est-ce qui me rend si dubitative, alors ? Pour être franche, si j’ai apprécié l’histoire dans son ensemble, je crois que les actes et les ressentis des personnages mis bout à bout me laissent sceptique. Plus d’une fois, j’ai froncé les sourcils, allant même jusqu’à trouver incohérents certains points de l’intrigue.

Déjà, j’ai eu du mal à m’attacher au trio principal. Trey est rapidement présenté comme quelqu’un d’antipathique, et je l’ai détesté dans un premier temps, mais il est au final celui pour qui j’ai ressenti le plus d’empathie. C’est un salaud, oui, et il ne cherche aucunement à le nier. Il finit même par endosser ce rôle de son plein gré.

Au contraire, j’ai détesté l’attitude de Cathy à l’adolescence, celle de ne voir en John qu’un bon copain, alors que Trey, en dépit de son charme évident, accumulait tous les défauts. Je trouve d’ailleurs cela très ironique lorsque, par la suite, elle prétendra ne pas être tombée amoureuse de John « par défaut », alors qu’on peut facilement en déduire que ses sentiments pour lui n’auraient jamais évolué si Trey était resté dans les parages. Qui plus est, elle se réjouit d’apprendre que John est le vrai père de son fils, sans même songer que si tel n’avait pas été le cas, Trey ne l’aurait peut-être jamais abandonnée.

Ce dernier m’a également désemparé plus d’une fois. Puisqu’il était convaincu que John et Cathy l’avaient trahi, pourquoi avoir fait des dons pour les œuvres de John, tout en laissant Cathy et son enfant dans l’embarras ? Pourquoi s’être marié à deux reprises, perdant ainsi une grande fortune dans les divorces, alors qu’il était clairement incapable d’aimer depuis son départ de Kersey ?

En revanche, je n’arrive pas à le blâmer de ne pas avoir révélé la vérité à propos de Will. Après tout, il avait le sentiment d’avoir été poignardé dans le dos, et Cathy elle-même a par la suite renoncé à épouser John pour ne pas le détourner de sa vocation de prêtre. Les personnages ont tous fait des choix, or seuls ceux de Trey semblent être désapprouvés. Cela se confirme d’ailleurs lors du dénouement, puisqu’il paie pour une personne qui avait des mœurs encore plus dissolues que les siennes.

La temporalité mise en place par l’auteur m’a aussi perturbée. On s’attarde longuement sur l’enfance, puis l’adolescence du trio, mais ensuite, des années de vie s’entassent pêle-mêle en l’espace de quelques chapitres. Le pire étant de loin le fiancé que Cathy paraît presque tirer de son chapeau, tout cela pour qu’il disparaisse en mode Remember me (les cinéphiles auront peut-être la référence) dans la foulée.

Quant à la scène de la mort de Trey, je ne me l’explique pas vraiment. J’imagine que la romancière a voulu brouiller les pistes, mais le problème est que, sur l’instant, tout porte véritablement à croire que c’est bien Cathy qui se trouvait au volant de la voiture. En tout cas, j’ai trouvé ce passage maladroit, à la vue de ce que l’on apprend par la suite.

Au final, je dirais que la lecture de ce roman a été agréable. Il est bien écrit, très prenant, et Trey, en dépit de ses défauts et de ses actes, m’a beaucoup touchée. Néanmoins, son contenu m’a laissée dubitative à maintes reprises, raison pour laquelle j’ai tant de mal à avoir un avis bien arrêté sur cette histoire. Je ne peux donc que vous conseiller de la lire pour vous faire votre propre opinion.

mercredi 1 mai 2019

Raison et sentiments

Titre : Raison et sentiments
Auteur : Jane Austen
Édition : Archipoche
Pages : 443
Note : 3 / 5
Injustement privées de leur héritage, Elinor et Marianne Dashwood sont contraintes de quitter le Sussex pour le Devonshire, où elles sont rapidement acceptées par la bourgeoisie locale étriquée et à l'hypocrisie feutrée. L'aînée, Elinor, a dû renoncer à un amour qui semblait partagé, tandis que Marianne s'éprend bien vite du séduisant Willoughby. Si Elinor, qui représente la raison, dissimule ses peines de cœur, sa cadette étale son bonheur au grand jour, incapable de masquer ses sentiments. Jusqu'au jour où Willoughby disparaît... Publié en 1811, Raison et sentiments est considéré comme le premier grand roman anglais du XIXe siècle.



Avis de Cyrlight




Raison et sentiments est une œuvre de la célèbre romancière anglaise Jane Austen. Il met en scène la famille Dashwood, composée d’une mère et de ses trois filles, qui vivent modestement dans un cottage. Les deux aînées, amoureuses, rêvent de mariage avec les élus de leur cœur, mais des complications ne tardent pas à survenir.

Comme toujours avec la plume de Jane Austen, je dirais qu’il faut s’accrocher. Pas que ce soit mal écrit, au contraire, mais son écriture est complexe, avec des phrases très longues et très denses, qui ont de quoi effrayer les lecteurs les moins aguerris.

Il en va d’ailleurs de même pour l’histoire. Sur ce point, cependant, mon avis est peut-être biaisé par le fait que j’ai vu à maintes reprises l’adaptation cinématographie avec Emma Thompson et Kate Winslet. Toujours est-il que j’ai trouvé que le roman se traînait, du moins dans sa première partie.

Cela s’arrange un peu par la suite, notamment à partir du séjour à Londres, et encore davantage à mesure que l’on se rapproche de la fin, car les évènements s’enchaînent (ainsi que les révélations).

Les personnages, comme on en a l’habitude avec Jane Austen, sont très caricaturaux, et leurs défauts majeurs sont exacerbés (l’égoïsme de Fanny, les commérages de Mrs Jennings, l’exubérance de Mrs Palmer, la sournoiserie de Lucy...), si bien qu’il est difficile de s’attacher à eux.

Même Elinor, la principale protagoniste, est si calme et si pondérée qu’on a par moments envie de la piquer avec une fourchette. Marianne, en revanche, est plus exaltée (un peu trop, même), mais sa vivacité est la bienvenue pour contrebalancer la froide raison de sa sœur. J’ai été en revanche déçue de l’inutilité de Margaret, qui se contente de quelques rares mentions, elle qui est davantage mise en avant dans le film.

L’intrigue, quant à elle, suit plus ou moins la même ligne que celle des autres romans de Jane Austen que j’ai pu lire jusque-là (à savoir Orgueil et préjugés et Mansfield Park). Après avoir survécu à des mensonges, des manipulations et des quiproquos, l’amour triomphe et les héroïnes obtiennent leur happy end.

En conclusion, je dirais que ce roman gagne en intérêt au fil de la lecture, mais qu’il est loin de m’avoir autant séduite qu’Orgueil et préjugés. Je l’ai en revanche préféré à Mansfield Park, lequel m’a énormément ennuyée.

mardi 26 mars 2019

The Wicked Deep : La malédiction des Swan Sisters

Titre : The Wicked Deep : La malédiction des Swan Sisters
Auteur : Shea Ernshaw
Édition : Rageot
Pages : 395
Note : 4 / 5
C’est une histoire de vengeance... Il y a près de deux siècles, Marguerite, Aurora et Hazel Swan, trois jeunes femmes belles, libres et indépendantes, furent accusées de sorcellerie par les habitants de la ville de Sparrow. Des pierres accrochées aux chevilles, les trois sœurs furent noyées. Exécutées. Depuis ce jour, chaque année au mois de juin, les sœurs Swan sortent des eaux de la baie pour choisir trois jeunes filles, trois hôtes. Dans le corps de ces adolescentes, Marguerite, Aurora et Hazel reviennent se venger. Et cette année encore, Penny le sait, alors que les touristes afflueront, on retrouvera des cadavres de jeunes hommes sur la plage… Car cette malédiction, rien ne semble pouvoir l’arrêter.


Avis de Cyrlight



The Wicked Deep est un roman de Shea Ernshaw qui met en scène un univers plein de mystères, de magie et surtout de vengeance. Chaque mois de juin, la petite ville de Sparrow est victime d’une terrible malédiction, celle des Swan Sisters. Noyées dans le port deux cents ans plus tôt après avoir été à tort accusées de sorcellerie, elles prennent tous les ans possession du corps de trois adolescentes, qu’elles utilisent pour assassiner de jeunes hommes en guise de représailles.

Dans l’ensemble, ce roman a été une bonne lecture. L’univers écrit par l’auteur est assez sombre, plutôt glauque, même, et surtout tout sauf manichéen, ce qui est une réussite en soi. En effet, il est très difficile de prendre parti dans les évènements qui se produisent à Sparrow.

D’un côté, on a le village, peuplé de gens qui n’apprécient guère les étrangers, et qui se rendent d’abord coupables d’un procès de mascarade à l’époque des Swan Sisters, puis qui sombrent dans la passivité, acceptant sans ciller la malédiction, en dépit des pertes qu’elle cause. Et de l’autre, il y a lesdites Swan Sisters, accusées à tort, certes, mais si arrogantes et si provocantes qu’il est également difficile d’éprouver de l’empathie pour elles. À maintes reprises, j’ai songé, du moins pour Marguerite et Aurora, qu’elles méritaient plus ou moins leur sort.

Hazel est plus ambiguë, plus intéressante. Ses sœurs la tiennent pour responsable de leur mort, mais en réalité, c’est elle qui a souffert de leurs actes. Si elles n’avaient pas intensifié leur réputation de sorcière, peut-être les choses n’auraient-elles pas été si loin.

Quant à Penny, je ne sais pas vraiment quoi penser de son personnage, puisqu’on la connaît finalement assez peu, dans l’ensemble. La révélation la concernant m’a d’ailleurs laissée sceptique. On la sentait pourtant venir, et des indices abondaient dans ce sens, alors que d’autres, paradoxalement, incitaient à croire le contraire, notamment toutes ses pensées intimes tournant autour de son père.

Quant à la fin, j’ai apprécié qu’elle soit mitigée. Pas franchement bonne, mais pas spécialement mauvaise non plus. En revanche, la relation qui se noue entre Bo et Penny ne m’a pas particulièrement plu. Elle a un côté « substitut » assez désagréable, un sentiment que les dernières lignes ne font qu’intensifier.

The Wicked Deep est somme toute une lecture sympathique qui sort de l’ordinaire, même si quelques points concernant l’héroïne ne m’ont pas autant emballée que le reste. Un bon roman, donc, que je suis heureuse d’avoir lu. Merci pour cela à Babelio et aux éditions Rageot.

jeudi 14 mars 2019

Le pays du soleil rouge

Titre : Le pays du soleil rouge
Auteur : Elizabeth Haran
Édition : L'Archipoche
Pages : 552
Note : 2 / 5
Angleterre, 1941. Accusée d’avoir agressé le père d’un de ses élèves, Lara Penrose, une jeune enseignante, choisit pour éviter la prison de partir enseigner en Australie. Quand elle arrive à Shady Camp, bourgade reculée au nord de l’île continent, c’est le choc. D’abord, il n’y a pas d’école. Et puis la région est infestée de crocodiles. Mais Rick va régler le problème. Dès leur première rencontre, Lara est séduite par cet homme, éconduisant le Dr Jerry qui lui faisait jusque-là une cour assidue…
Des paysages exotiques et envoûtants, une héroïne qui doit lutter contre l’adversité pour trouver le bonheur et sa place dans la société… Sont ici réunis tous les ingrédients qui ont contribué au succès des sagas de Tamara McKinley, Sarah Lark ou Colleen McCullough.


Avis de Cyrlight



Le pays du soleil rouge est un roman d’Elizabeth Haran qui débute en Angleterre, où Lara, l’héroïne, est accusée d’une agression qu’elle n’a pas commise. Afin d’échapper à la prison, elle accepte de s’exiler deux années durant en Australie pour y exercer en tant qu’enseignante.

Le roman entre directement dans le vif du sujet. Lara se présente dans les écuries de l’employeur de son père, qui est également le parent de l’un de ses élèves. Homme colérique et exigeant, elle tient à s’entretenir avec lui à propos de son fils, mais il ne veut rien entendre et s’emporte, au point de s’assommer par inadvertance avec un râteau.

Débutent ainsi les ennuis pour Lara, car il prétend qu’elle l’a frappée. Elle est arrêtée par la police et, comble de malchance, cogne accidentellement l’un des agents chargés de l’interroger lorsque la manche de sa veste se déchire, ne faisant qu’aggraver son cas.

Outre le fait que la protagoniste aurait bien besoin d’une patte de lapin ou d’un trèfle à quatre feuilles, on n’a pas vraiment le temps d’apprendre à la connaître, et encore moins à l’apprécier, avant que ses malheurs commencent à s’enchaîner. Pire, la première image donnée d’elle est celle d’une fille relativement superficielle, si bien qu’en dépit de l’injustice dont elle est victime, j’ai eu du mal à éprouver de la compassion pour elle.

Cela s’est toutefois un peu arrangé par la suite. À défaut de vraiment m’attacher à elle, j’ai fini par lui trouver quelques qualités, notamment son professionnalisme en tant qu’enseignante. L’histoire en elle-même prend également une tournure plus intéressante dès l’arrivée de Lara en Australie, avec la mise en avant de la faune et la flore locale, des conditions de vie souvent pénibles dans cette contrée malgré tout fascinante et surtout grâce à la présence des sympathiques villageois de Shady Camp.

Je reprocherai néanmoins à la plume de l’auteur un gros manque de subtilité, qui ne laisse aucune place à l’interprétation. Les émotions des personnages sont beaucoup trop explicites, et même les dialogues sont ponctués d’indications pour souligner ce qu’ils éprouvent au moment où ils s’expriment, alors que c’est la plupart du temps relativement soupçonnable.

Qui plus est, j’ai trouvé ce roman trop plein de bons sentiments. Encore que, dans la première partie, cela donne juste un côté gentillet à l’histoire, mais par la suite, ça tourne au n’importe quoi magistral, et pour cause : tous les morts reviennent à la vie. Sérieusement. Et non, il n’est pas question de zombies, ce qui aurait pourtant pu être presque aussi crédible.

Attention, les lignes suivantes contiennent quelques spoilers. Tout commence avec le bombardement de Darwin. Lara et sa stagiaire sont à ce moment-là séparées de leur ami Colin, ce qui leur vaut de se croire mutuellement décédés. Pourquoi pas ? Cela offre un ressort scénaristique intéressant bienvenu. Puis c’est autour d’un Rick désespéré, parti à Darwin dans l’espoir d’y retrouver sa promise, de retour entre-temps, d’être prétendu mort. Bon... OK. Mais était-il vraiment nécessaire de le faire réapparaître pour ensuite le jeter dans la gueule d’un croco, tout cela pour qu’il s’en sorte une fois de plus par miracle ? Et, comble du comble, était-il franchement utile de faire intervenir la mère de Lara, censée être morte, mais en fait juste amnésique, mais en fait plus du tout ?

À partir de ce moment-là, j’ai eu le sentiment que l’histoire s’enlisait dans un comique de répétition pathétique. J’ai d’ailleurs éclaté d’un rire nerveux lorsqu’on apprend que Syd, présumé avoir explosé avec le bateau à bord duquel il était marin, est lui aussi toujours de ce monde. Parvenue à la fin, je crois que les personnages auraient pu rencontrer des espèces d’animaux éteintes que cela ne m’aurait même plus surprise... Fin des spoilers.

En conclusion, je dirais que le roman est correct dans sa première moitié, mais qu’il sombre ensuite dans une succession de rebondissements aussi répétitifs que tirés par les cheveux. Une grosse déception, à tel point que je ne suis même plus certaine de vouloir lire Étoiles dans le ciel du Sud, du même auteur, qui m’attirait pourtant.

mardi 5 mars 2019

Call me by your name

Titre : Call me by your name
Auteur : André Aciman
Édition : Le Livre de Poche
Pages : 320
Note : 4.5 / 5
Elio Perlman se souvient de l’été de ses 17 ans, à la fin des années quatre-vingt. Comme tous les ans, ses parents accueillent dans leur maison sur la côte italienne un jeune universitaire censé assister le père d’Elio, éminent professeur de littérature. Cette année l’invité sera Oliver, dont le charme et l’intelligence sautent aux yeux de tous. Au fil des jours qui passent au bord de la piscine, sur le court de tennis et à table où l’on se laisse aller à des joutes verbales enflammées, Elio se sent de plus en plus attiré par Oliver, tout en séduisant Marzia, la voisine. L’adolescent et le jeune professeur de philosophie s’apprivoisent et se fuient tour à tour, puis la confusion cède la place au désir et à la passion. Quand l’été se termine, Oliver repart aux États-Unis, et le père d’Elio lui fait savoir qu’il est loin de désapprouver cette relation singulière…
Quinze ans plus tard, Elio rend visite à Oliver en Nouvelle-Angleterre. Il est nerveux à l’idée de rencontrer la femme et les enfants de ce dernier, mais les deux hommes comprennent finalement que la mémoire transforme tout, même l’histoire d’un premier grand amour. Quelques années plus tard, ils se rendent ensemble à la maison en Italie où ils se sont aimés et évoquent la mémoire du père d’Elio, décédé depuis.


Avis de Cyrlight



Call me by your name, également publié sous le titre Appelle-moi par ton nom ou encore Plus tard ou jamais, est un roman d’André Aciman dans lequel le protagoniste, Elio, retrace l’été de ses dix-sept ans, marqué par son histoire avec Oliver, un étudiant américain hébergé par ses parents pendant six semaines.

Je ne vais pas mâcher mes mots : j’ai eu un énorme coup de cœur pour ce roman. Il n’est pas exempt de défauts, et certains passages m’ont même déplu, comme j’y reviendrai plus bas, mais dans l’ensemble, il m’a bouleversée. J’irais même jusqu’à affirmer que c’est la seule histoire dont Picsou n’est pas le héros qui a réussi à me tirer des larmes.

Le style de l’auteur est excellent, quoique parfois complexe. Il ne faut pas décrocher un seul instant, car la narration suit les pensées d’Elio et les retranscrit parfaitement grâce à un style décousu, où ses réflexions s’enchaînent les unes à la suite des autres avec un réalisme troublant.

Le scénario en lui-même est poignant. Dès le début, on se laisse happer par les regards glissants et les conversations détournées que s’échangent Elio et Oliver. Je crois que ce qui m’a le plus interpellée dans ce roman, c’est à quel point il est facile de s’identifier aux réactions du protagoniste. Ses questionnements, ses ressentis, ses désirs... À maintes reprises, je me suis reconnue à travers cela, alors que ce n’est pourtant pas un personnage qui m’est particulièrement proche.

J’ai eu en revanche plus de mal à accrocher aux personnages secondaires, que j’ai trouvé assez fades dans l’ensemble, à l’exception de l’adorable Vimini, ainsi qu’au milieu dans lequel ils évoluent. Cette maison où tout le monde est toujours le bienvenu, où les gens sont tous plus serviables les uns que les autres... Un cadre de vie si idyllique qu’il en paraît ennuyeux à mes yeux, mais peut-être est-ce précisément le sentiment que l’auteur cherchait à faire passer.

Si l’évolution progressive de la relation entre Elio et Oliver m’a absolument conquise, je n’en dirais pas autant de la troisième partie de l’œuvre, qui m’a assez déroutée. Un euphémisme pour ne pas dire que je l’ai détestée. Je conçois l’importance de ce passage qui expose le couple formé par Elio et Oliver à un autre contexte, plus public, mais cela ne change rien à mon opinion. Les longues explications sur le poème du syndrome de San Clemente, les histoires sur la Thaïlande, les conversations interminables... En fait, et je crois que c’est cela qui m’a déplu, j’ai trouvé Elio et Oliver bien trop écrasés par ce qui se déroule autour d’eux, alors qu’ils étaient jusque-là au cœur même de l’intrigue.

La quatrième partie, en revanche, est superbe. Pendant de nombreuses pages, je me suis questionnée sur la véritable nature des sentiments d’Oliver, qui s’éloigne progressivement d’Elio au point de ne même pas réagir lorsque celui-ci l’appelle par son nom. Finalement, l’auteur joue sur l’ambiguïté, puisqu’on finit par découvrir que cette indifférence n’est qu’une façade, et on ne peut avoir qu’un goût de gâchis en bouche à la pensée de cette « vie parallèle » que les deux protagonistes auraient pu vivre s’ils avaient fait d’autres choix (en particulier Oliver).

Je crois que le roman n’aurait pas pu se terminer de plus belle façon que par la phrase qui le conclut, et qui résume quasiment à elle seule toute l’histoire, celle d’un amour éphémère dont le souvenir a pourtant survécu, aussi fort et aussi intense, aux affres du temps.

Call me by your name, c’est un hymne au désir, une ode à la fois poétique et sensuelle, bien que certains passages soient parfois si crus qu’ils ont réussi à me mettre mal à l’aise. Il flotte aussi entre ces pages un parfum de mélancolie, celui du premier amour, qui nous frappe en plein cœur.

En conclusion, ce livre est un petit bijou qu’il faut lire impérativement. En dépit des points négatifs que j’ai relevés ci-dessus (et qui n’engagent que moi), j’en garderai un souvenir impérissable, car je n’ai lu que peu d’histoires qui m’ont autant touchée que celle-ci.


Coup de ♥ 

mercredi 20 février 2019

Le ciel de Darjeeling

Titre : Le ciel de Darjeeling
Auteur : Nicole Vosseler
Édition : L'Archipel
Pages : 427
Note : 3.5 / 5
Tous les rêves mènent en Inde. Tous les mirages aussi...
Cornouailles, 1876. Après la mort de son père, Helena, 16 ans, se retrouve dans la misère. Un jour, un inconnu lui fait une offre. Aussi riche que séduisant, Ian Neville lui propose de l’épouser et d’assurer l’éducation de son jeune frère. Mais il y met une condition : qu’elle accepte de le suivre en Inde, où il gère une vaste plantation de thé au pied de l’Himalaya.
En se donnant à son mystérieux bienfaiteur, la jeune femme a conscience de faire un saut dans l’inconnu. Mais l’espoir de ne manquer de rien, le cadre de vie somptueux de Darjeeling et le charme de son époux ont raison de ses réticences.
Jusqu’au jour où, Ian étant en voyage, Helena reçoit la visite d’un homme qu’elle avait rencontré lors d’un bal en Angleterre. Leurs retrouvailles éveillent en elle des questions sur le passé de Ian, dont celui-ci n’a jamais rien voulu lui dire. Pourquoi ignore-t-elle tout de son ascendance ? Cessera-t-il un jour d’être un étranger à ses yeux ?
Un voyage initiatique et sensuel aux confins de l’Inde millénaire.


Avis de Cyrlight



Le ciel de Darjeeling est un roman de Nicole Vosseler qui nous transporte aux côtés de l’héroïne, Helena, dans l’Inde coloniale du XIXème siècle. Fraîchement mariée à un inconnu qu’elle n’estime guère dans le but de fuir une existence malheureuse et d’assurer l’avenir de son frère, elle va peu à peu découvrir l’univers et les démons d’Ian, son époux.

Merci aux éditions L’Archipel et à Babelio pour ce partenariat lecture. Je n’avais encore jamais eu l’occasion de lire un livre qui se déroule en Inde, et je dois dire qu’à ce niveau, je n’ai pas été déçue. La plume de l’auteur est tout simplement sublime et dépeint merveilleusement ce pays dans un tourbillon de couleurs et de senteurs, qui fait qu’on s’y croirait presque.

Mais, car il y a un mais, ces descriptions, aussi réussies soient-elles, nuisent au bout d’un moment au rythme de l’histoire. En effet, il ne se passe presque rien pendant toute la première partie du roman. On découvre Helena bébé en Grèce, puis ses tourments en Angleterre, avant d’embarquer avec elle pour l’Inde aux côtés d’Ian Neville.

Certes, c’est beau, c’est dépaysant, mais c’est aussi un peu long, ces descriptions de sari, palais ou autre à n’en plus finir, ces fragments de dialogues en hindoustani qui nécessitent une traduction tout de suite derrière... On voit néanmoins que l’auteur maîtrise son sujet, qu’il s’agisse de l’Histoire avec un grand H ou même de la religion et des divinités hindoues, ce qui permet de se familiariser avec la culture locale, mais au détriment de l’intrigue qui s’enlise au milieu de tout cela.

La seconde partie, en revanche, est beaucoup plus riche en action. Son rythme est même presque excessif comparé à la lenteur des deux cent cinquante premières pages, mais au moins, il nous tient en haleine et nous transmet cette image de fuite effrénée dans laquelle les protagonistes sont engagés.

Enfin, la troisième partie est un peu décevante. Elle conclut la boucle beaucoup trop facilement à mon goût, et surtout, à cause de la prédiction du prologue, on voit survenir de loin la révélation finale. C’est trop simple, et je dois avouer que j’en suis ressortie avec une impression de « beaucoup pour pas grand-chose », face à une telle conclusion.

Évoquons à présent les personnages. J’ai beaucoup aimé Mohan, dont la force tranquille inspire à la fois la sécurité et le réconfort. Ian est lui aussi intéressant à suivre, j’ai même trouvé qu’il avait plutôt bon fond, en dépit de la noirceur qui l’habite. En revanche, je n’ai pas du tout accroché à Helena, que j’ai trouvée capricieuse à souhait et toujours prompte à accabler Ian de reproches, le plus souvent sans raison valable, étant donné qu’elle-même ne fait aucun effort vis-à-vis de lui.

Quant aux motivations des protagonistes, elles m’ont plus d’une fois laissée perplexe. Déjà, le fait que Richard décide de suivre une parfaite inconnue, mariée de surcroît, à l’autre bout du monde alors qu’il a seulement discuté avec elle pendant un bal, c’est presque trop romantique pour être crédible. Il faut croire que cette petite lionne sauvage qu’est Helena à un don particulier pour faire succomber les cœurs les plus indomptables, puisque c’est déjà ce qui s’est produit avec Ian peu avant.

Ensuite, la vengeance d’Ian... Je dois dire que je m’attendais à autre chose, ou plutôt à quelque chose de plus légitime. Personne n’est tout blanc ou tout noir dans l’histoire de Winston et Sitara, comme lui-même ne manque d’ailleurs pas d’en faire la remarque au raja, quand il lui signifie que tout le monde est plus ou moins coupable du sort de sa famille. Il en va de même pour la révolte des cipayes, où Anglais et Indiens ont tous commis des actes atroces et tué des innocents.

En conclusion, ce roman bénéficie d’une qualité d’écriture indéniable et de descriptions à couper le souffle, mais qui sont paradoxalement son principal défaut, à cause de la lenteur qu’elles insufflent au récit. Je recommande néanmoins ce roman à tous ceux qui aiment s’évader à travers les pages d’un livre, car le dépaysement est total, ou tout simplement à ceux qui souhaitent découvrir l’Inde, ses mystères, ses trésors et son Histoire.

dimanche 17 février 2019

Blue Spring Ride T.2

Titre : Blue Spring Ride T.2
Auteur : Io Sakisaka
Édition : Kana
Pages : 180
Note : 4 / 5



Une nouvelle année commence. Aidée par Kô, Futaba va prendre son destin en main. Elle décide de s'imposer dans sa nouvelle classe en devenant déléguée. Mais Futaba n'a pas l'esprit d'une meneuse, et nouer une véritable amitié n'est pas si facile...





Avis de Cyrlight



Dans ce second tome de Blue Spring Ride, Futaba décide de prendre les choses en main dans sa nouvelle classe et d’améliorer la situation en se proposant pour être déléguée. Elle est bien vite rejointe par Kô et Yuri, et contre toute attente par Murao et Kominato. Tous ensemble, ils partent pour une semaine de formation.

À l’instar du premier tome, ce manga se poursuit d’une façon très agréable. Les cinq personnages principaux se détachent (six en incluant le professeur Tanaka), et on en apprend plus sur eux, ainsi que sur leur caractère. Ils sont tous très différents les uns des autres, comme ne manque pas de le souligner Futaba, mais réussissent tout de même à former une bonne équipe.

Kô et Futaba réapprennent progressivement à se connaître, pendant que Yuri découvre en même temps que le lecteur les secrets de la belle et mystérieuse Murao. Kominato est quant à lui sympathique, et semble insuffler une bonne ambiance.

L’histoire n’avance pas beaucoup, et la révélation finale est prévisible, mais ce tome permet de s’attacher davantage aux protagonistes, et surtout de se familiariser avec eux, ce qui n’est pas plus mal. On passe vraiment un bon moment en leur compagnie.

Blue Spring Ride est décidément une excellente surprise, et il me tarde de lire les tomes suivants pour découvrir ce qu’il advient de ce petit groupe très hétérogène. Je le recommande !

jeudi 7 février 2019

Blue Spring Ride T.1

Titre : Blue Spring Ride T.1
Auteur : Io Sakisaka
Édition : Kana
Pages : 181
Note : 4 / 5

À son entrée au lycée, Futaba s’est transformée. Douce et féminine au collège, elle devient plus énergique et garçon manqué. La jeune fille veut changer pour ne plus être mise à l’écart par ses camarades. Mais ses nouvelles amitiés sont artificielles et Futaba va bientôt remarquer les limites de son changement de personnalité… Un jeune homme va l’aider à prendre un nouveau départ. Ce garçon ressemble étrangement à son premier amour, serait-ce lui ?




Avis de Cyrlight



Blue Spring Ride est un manga de type shojo, avec pour héroïne une adolescente du nom de Futaba. Amoureuse de Tanaka lorsqu’elle était au collège, elle le retrouve bien plus tard au lycée, alors que tout chez lui a changé (y compris son nom). Il n’est cependant pas le seul, Futaba s’étant également transformée, dans le but de nouer des amitiés et de maintenir les garçons à distance.

Ce premier tome a été une agréable surprise. J’ai passé un sympathique moment de lecture. Même si on retrouve les éléments « classiques » du shojo (héroïne adolescente, cadre scolaire, amies, romance...), celui-ci se démarque des autres que j’ai pu lire avant par les thèmes qu’il aborde.

Il ne se focalise pas sur la relation que Futaba entretient avec Tanaka, mais plutôt sur son rapport avec le reste du monde, en particulier l’image qu’il faut donner pour réussir à se faire accepter. On voit l’hypocrisie de ses camarades, le rejet qui en découle, la volonté de plaire à tout prix (en amitié aussi bien qu’en amour...).

Il est plaisant de suivre l’évolution progressive de Futaba, en grande partie provoquée par Tanaka/Mabuchi qui l’aide, quoique de façon assez dure, à ouvrir les yeux. J’aime également beaucoup Makita, qui en dépit de sa réputation est douce et bienveillante.

Ce manga est vraiment très divertissant, et ce sera avec joie que je retrouverai prochainement tous ces personnages pour découvrir la suite de leur histoire.

mercredi 23 janvier 2019

La Sirène

Titre : La Sirène
Auteur : Kiera Cass
Édition : Robert Laffont
Pages : 352
Note : 2.5 / 5
Une fille au lourd secret.
Le garçon de ses rêves.
Un océan les sépare.
Kahlen est une Sirène, vouée à servir son maître l'Océan en poussant les humains à la noyade. Son arme ? Une voix fatale pour qui a le malheur de l'entendre... et qui l'oblige à se faire passer pour muette lorsqu'elle séjourne sur la terre ferme.
Akinli, lui, est un séduisant jeune homme, qui incarne tout ce dont Kahlen a toujours rêvé.
Alors que leur amour naissant leur fait courir un grave danger, Kahlen est-elle prête à tout risquer pour Akinli ?



Avis de Cyrlight



La Sirène est un roman qui revisite le mythe de ces créatures légendaires. Après un naufrage où elle aurait dû périr, Kahlen est engagée par l’Océan pour les cent années à venir, au cours desquelles elle et ses sœurs sirènes devront l’alimenter en âmes. Elle accomplit sa tâche des décennies durant, mais tout bascule le jour où elle fait la connaissance d’Akinli, un jeune homme qui lui plaît particulièrement.

Je connaissais déjà un peu le style de Kiera Cass à travers La Sélection, dont j’ai lu le premier tome, et c’est avec sensiblement la même impression que je ressors de cet autre roman.

Si la simplicité et la fluidité de l’écriture sont agréables, car elles permettent une lecture sans prise de tête, la facilité du scénario l’est beaucoup moins. C’est une histoire très mièvre, excessivement pleine de bons sentiments, où comme dans La Sélection, tout est assez fade.

Les personnages manquent cruellement de charisme. Kahlen passe son temps à déprimer et à se morfondre sur elle-même, Akinli est l’homme idéal, qui l’aime et l’accepte telle qu’elle est après lui avoir parlé seulement deux fois, ses cousins sont adorables... Quant aux sœurs de Kahlen, elles se limitent quasiment à peindre, faire la fête ou s’occuper des baisses de moral de leur aînée.

Il y avait pourtant quelques bonnes idées, comme la personnification de l’Océan, à la fois aimante, égoïste, bienveillante et dominatrice (accessoirement, le féminin m’a dérangée tout du long, mais sans doute avait-il une consonance plus maternelle que si l’Océan avait été dépeint au masculin), ou encore le passé traumatisant de Padma, qui s’est malheureusement clôturé très vite, et hors intrigue principale.

L’univers en lui-même est très peu creusé. On sait par exemple que l’Océan peut créer des sirènes pour attirer ses proies à Elle, mais pas pourquoi Elle est incapable de couler elle-même des navires (en les projetant sur des récifs, en les piégeant dans une tempête...). Quant aux sirènes, elles mènent une vie beaucoup trop normale, à l’exception de leur mutisme, pour être crédible. Elles louent des maisons aux quatre coins du globe, ont des téléphones portables, font régulièrement du shopping... Mais où prennent-elles l’argent pour cela ? À moins que les toiles vendues par Miaka à ses mécènes financent leur train de vie, la question se pose, pourtant rien dans le texte n’apporte une réponse.

En bref, c’est une histoire gentillette et simplette que nous livre Kiera Cass avec La Sirène. Pas désagréable, mais certainement pas impérissable pour autant. Sitôt lue, sitôt oubliée pour ma part.

samedi 8 décembre 2018

Destins parallèles (elle) T.1

Titre : Destins parallèles (elle) T.1
Auteur : Daisuke Imai
Édition : Komikku
Pages : 192
Note : 3.5 / 5



Destins Parallèles suit la romance entre deux personnes ressentie selon deux points de vue différents : celui de l'homme et celui de la femme. Celui-ci se concentre sur la vision de Chihiro.







Avis de Cyrlight



On retrouve l’univers et l’histoire de Destins parallèles, mais cette fois sous un autre point de vue, celui de Chihiro, une jeune fille timide et réservée, dont la grand-mère vend le miroir à un garçon bien particulier, sans avoir conscience des répercussions que cela va avoir sur la vie des personnages.

Avoir commencé ma lecture par le tome centré sur Yukichi m’a permis de comprendre tous les tenants et aboutissants de ses actes, et de ne pas le méjuger pour son attitude envers Chihiro.

J’ai néanmoins préféré ce manga raconté du point de vue de la jeune fille, que je trouve plus douce et attachante que Yukichi, qui ne m’avait guère séduite en tant que personnage.

La qualité des dessins me plaît toujours très moyennement, mais je suppose que je finirai par m’y habituer. Du moins, quand je lirai la suite, car si j’ai mieux aimé l’histoire de Chihiro que celle de Yukichi (malgré leur parallèle), c’est loin d’être un coup de cœur. Je ne précipiterai pas sur le tome suivant, j’attendrai plutôt qu’il me tombe entre les mains, d’une façon ou d’une autre.

lundi 12 novembre 2018

Les Nombrils T.8 : Ex, drague et rock'n'roll !

Titre : Les Nombrils T.8 : Ex, drague et rock'n'roll !
Auteur : Delaf et Dubuc
Édition : Dupuis
Pages : 48
Note : 4 / 5
Célébrité, foules en délire, studios d'enregistrement... c'est ça maintenant, la vie quotidienne de Karine. Il est loin le temps où tout le monde la considérait comme une victime ! Mais devenir une vedette ne vient pas sans son lot de difficultés...
Jenny et Vicky, de leur côté, vivent des moments plus tumultueux. La famille de Vicky a explosé, et son père a emmenagé avec... la mère de Jenny ! Les ex-amies devenues ennemies vont donc devoir partager la même chambre. Vicky en veut à Jenny qu'elle tient pour responsable de la situation, alors que Jenny a la tête ailleurs : elle est secrètement amoureuse d'Hugo. Une reine de beauté comme elle, amoureuse d'un gros moche, c'est impensable !


Avis de Cyrlight



Dans ce tant attendu huitième tome des Nombrils, Ex, drague et rock’n’roll !, on retrouve Karine, Vicky et Jenny plus ou moins là où on les avait laissées. Karine enregistre son premier album avec Albin et les albinos, Vicky se nourrit de sa colère et Jenny tente de reconquérir Hugo, mais rien ne se passe comme prévu.

Je ne pensais pas dire cela un jour, mais j’ai ressenti de la déception en lisant cette BD. Après trois longues années d’attente et le tome 7 qui est indubitablement le meilleur de la série, je m’attendais à beaucoup mieux. Sans doute est-ce la raison de mon dépit, j’avais probablement fixé la barre trop haute.

Qu’est-ce qui m’a déplu dans cette histoire ? Je dirais la tournure prise par le scénario. Les trente premières pages m’ont semblé assez plates, avec l’impression que tout traîne en longueur (l’album des Albinos, la vengeance de Vicky, la déchéance de Jenny...) La fin remonte néanmoins le niveau de l’ouvrage, dommage qu’il faille l’attendre pour retrouver tout ce qui fait le charme et la force de cette BD.

Je n’ai pas non plus apprécié le caractère de Vicky, qui est pourtant devenue mon personnage préféré depuis quelques tomes. Le final du septième donnait l’impression qu’à défaut de se dévoiler, elle avait au moins cessé de se mentir à elle-même, mais c’est tout le contraire qui se produit.

Je pensais que le fait d’avoir tout perdu (James, la fortune de ses parents, le luxe, sa meilleure amie...) la pousserait à reconsidérer sa relation avec Mégane, mais pas du tout. Déjà, on ne sent finalement pas tant que cela la cassure avec le mode de vie qu’elle avait jusque-là. Sa pauvreté nouvelle est brièvement évoquée, après quoi elle reprend son existence telle qu’elle l’a toujours menée, avec une nouvelle amie, la volonté de mettre tous les garçons à ses pieds et son égoïsme notoire. Là où elle semblait avoir fini par considérer Karine comme une égale, elle passe son temps à lui souhaiter du mal, et repousse odieusement Mégane, ce qui est bien loin de la scène où elle a enfin admis ses sentiments pour elle.

Karine, qui avait baissé dans mon estime lors de sa métamorphose, avant de remonter un peu, est finalement redevenue celle qui m’insupporte le plus. Qu’elle refuse désormais d’être une victime, c’est une chose, mais adieu la gentille fille qui avait des principes et faisait preuve de droiture. Son ambition et sa quête de gloire surpassent celles de Jenny et Vicky, et ses manipulations n’ont plus rien à envier à celles d’Albin. L’univers dans lequel elle évolue désormais est néanmoins un triste et réaliste reflet de la société actuelle, où le buzz l’emporte sur le talent.

Finalement, seule Jenny est vraiment attachante dans ce tome. Cible principale de Vicky qui est déterminée à lui faire payer les évènements de son anniversaire, elle voit sa beauté, ses amis et ses admirateurs lui échapper, jusqu’à se retrouver toute seule, car ses tentatives pour reconquérir Hugo échouent piteusement. Son discours final est touchant, quoique peut-être un poil trop intelligent pour elle, et confirme ce qu’il était possible de soupçonner depuis le début : sous ses airs stupide et superficiel, Jenny a un bon fond.

Je déplorerai seulement que la transformation psychologique des personnages soit toujours obligée de s’accompagner d’une métamorphose physique (d’abord Karine, maintenant Jenny, et bientôt Vicky, comme la dernière case incite à le supposer). En revanche, j’ai apprécié le clin d’œil au troisième tome, quand Vicky se lance à la recherche de Mégane.

Avis en demi-teinte, donc, pour ce huitième tome des Nombrils. C’est toujours très bon, indéniablement, et la déception est probablement plus proportionnelle à l’attente qu’à la qualité de la BD, mais tout de même, j’espérais mieux de la part des personnages, en particulier de Vicky. La suite s’annonce néanmoins riche en émotions, en espérant qu’il ne faille pas patienter trois ans de plus...

vendredi 9 novembre 2018

Destins parallèles (lui) T.1

Titre : Destins parallèles (lui) T.1
Auteur : Daisuke Imai
Édition : Komikku
Pages : 192
Note : 3 / 5




Destins Parallèles suit la romance entre deux personnes ressentie selon deux points de vue différents : celui de l'homme et celui de la femme. Celui-ci se concentre sur la vision de Yukichi.






Avis de Cyrlight



Destins parallèles est un manga dont les tomes sont divisés en deux, l’un narré du point de vue de Chihiro, l’autre de Yukichi. Celui-ci est un garçon intelligent, plutôt timide, et surtout fou amoureux de la belle et non moins fourbe Hinata. Pour elle, il a été jusqu’à renoncer à une université prestigieuse, mais le mérite-t-elle seulement ?

La première chose qui m’a frappée dans ce manga a été la qualité des dessins, qui m’ont paru assez médiocres, notamment au niveau des visages. Les bouches tordues et inesthétiques des personnages m’ont en particulier dérangée, enlevant tout le charme qu’il est possible de leur trouver.

L’histoire en elle-même est à la fois simple et intéressante. Yukichi est amoureux d’une belle jeune fille à l’attitude ambiguë, qui finit par dévoiler son véritable caractère et qu’on ne peut alors que haïr (si ce n’était pas déjà le cas avant, puisqu’elle apparaît vite comme une pimbêche entouré de sa cour d’admirateurs).

L’évolution de Yukichi est plaisante à suivre, même si par moments, on ne sait pas s’il est véritablement décidé à se venger d’Hinata ou s’il peine à ne plus céder à ses sentiments pour elle.

Ce n’est pas le meilleur manga qu’il m’ait été donné de lire, mais le personnage de Chihiro m’intrigue, et je vais enchaîner avec son tome afin d’en apprendre plus à son sujet, notamment au niveau de ses rapports avec Yukichi qui paraissent peut-être un peu précipités quand on découvre l’histoire de son point de vue à lui.

vendredi 19 octobre 2018

Love Mission T.2

Titre : Love Mission T.2
Auteur : Ema Tomaya
Édition : Pika
Pages : 160
Note : 4 / 5

Yukina n’est pas encore prête pour parler d’amour dans ses romans et sa popularité est en baisse. Loin de s’avouer vaincue, elle continue à jouer les tortionnaires avec Shigure afin qu’il lui en enseigne un peu plus sur les sentiments amoureux. La réalité dépasse vite la fiction et nos deux adolescents commencent à éprouver de curieuses sensations. Ce qui intrigue Akira, qui veille jalousement sur Yupina, et l’incite à vouloir entrer dans la ronde ! Un triangle amoureux semble être en train de se former...



Avis de Cyrlight



Dans ce second tome de Love Mission, Yukina perd son titre d’auteur nº1 et est fermement décidée à le reconquérir, mais pour cela, il lui faut plus de scènes d’amour, et par conséquent poursuivre son « apprentissage » auprès de Shigure. Une situation qui ne plaît pas du tout à Akira...

À présent que Shigure a percé à jour le point faible de Yukina, il espère se libérer du joug de celle-ci, mais la jeune fille est loin d’avoir dit son dernier mot. Elle continue à lui imposer des missions, cependant tout bascule lorsque l’adolescent décide d’improviser.

J’ai beaucoup apprécié le fait que Yukina, en dépit de ses efforts pour fabriquer un sentiment amoureux, prenne peu à peu conscience que cela ne se provoque pas, mais doit avant tout être ressenti. Elle s’ouvre progressivement aux émotions, tandis qu’un triangle se met en place.

En effet, Akira est épris de sa cousine et il est bien décidé à lui montrer ce qu’est l’amour, là où Shigure n’agit que sous la contrainte. Ce dernier gagne toutefois en ambiguïté au fil du tome, et ne semble plus aussi indifférent ou mesquin qu’il l’a paru de prime abord.

L’histoire se poursuit, toujours relativement simple, mais non moins agréable à lire. Peut-être ce jeu de chat et de souris finira-t-il par lasser au bout de quelques tomes, mais en attendant, il est plaisant à suivre.

vendredi 7 septembre 2018

La dernière valse de Mathilda

Titre : La dernière valse de Mathilda
Auteur : Tamara McKinley
Édition : Archipoche
Pages : 567
Note : 2.5 / 5
Dans la chaleur étouffante du bush australien, Mathilda, treize ans, fait ses adieux à sa mère. Quelques voisins sont rassemblés autour de la tombe, pour rendre un dernier hommage à cette femme courageuse.
Un peu à l'écart, le père de Mathilda n'a qu'une hâte: que tout cela se termine afin qu'il puisse vendre le domaine de Churinga. Mathilda, elle, comprend que les choses ne seront jamais plus comme avant...
Cinquante ans plus tard, Jenny découvre le journal intime de Mathilda. A mesure que progresse sa lecture, l'angoisse l'assaille... A-t-elle bien fait de venir s'installer à Churinga ?



Avis de Cyrlight




La dernière valse de Mathilda est un roman qui prend pour décor l'outback australien. Jenny, citadine venue de Sydney après avoir hérité d'une station d'élevage, Churinga, découvre les journaux intimes de l'ancienne propriétaire et plonge dans la vie tourmentée de Mathilda.

Ayant adoré Les oiseaux se cachent pour mourir de Colleen McCullough, c'est tout naturellement que je me suis tournée vers les œuvres de Tamara McKinley, qui lui sont comparées. Grande fut ma déception à la lecture de celle-ci.

L'histoire débute de manière pourtant prometteuse, dans la première partie du XXème siècle, avec la jeune Mathilda, orpheline de mère, qui se retrouve seule avec un père alcoolique et violent, devenu aussi violeur.

Son histoire est intéressante à suivre, en dépit de sa noirceur et d'un léger manque de réalisme au tout début. Mathilda a beau être forte et courageuse, il est difficile de croire qu'une adolescente, enceinte de surcroît, ait pu gérer quasiment à elle seule toute une exploitation agricole.

L'histoire de Jenny, en revanche, est beaucoup moins palpitante, or c'est sur elle que se concentre la majeure partie du livre. Avec un début marqué par le deuil de son mari et son fils, on s'attend à un récit tout aussi poignant que celui de Mathilda, mais en réalité, il est mièvre et superficiel à souhait.

Les émotions de Jenny sont particulièrement mal développées : on passe les premiers temps à osciller entre « Ouin, j'ai perdu mon mari et mon fils » à « Oh, les magnifiques couleurs de l'outback que je vais pouvoir peindre », puis de nouveau « Snif, quel dommage qu'ils ne soient plus là » pour enchaîner avec « C'est lui le directeur de ma station d'élevage ? Plutôt beau gosse ».

Au final, l'idée de deuil n'est que très peu présente. Jenny se console très rapidement une fois à Churinga (ou plutôt auprès de Brett) et c'est à peine si elle évoque ensuite la perte de sa famille, hormis une fois de temps en temps, par bribes, comme s'il fallait impérativement le rappeler tellement cela ne transparaît pas dans son comportement.

Même sa relation avec Brett est agaçante au possible. Dès leur première rencontre, ils se prennent la tête pour des broutilles dignes d'une cour de récréation. Tout va bien, puis tout d'un coup, tout par en quenouille et tout recommence. Ces scènes sont tout bonnement inutiles et ne font qu'allonger le roman pour pas grand-chose.

D'un point de vue général, l'histoire de Jenny m'a laissée perplexe sur bien des points. Une grande partie des préoccupations de Brett tournent autour de la vente potentielle de Churinga, à croire qu'il n'existe aucune solution intermédiaire entre Jenny qui reste ou Jenny qui vend pour retourner à Sydney. Ne peut-elle pas conserver la propriété et encaisser les bénéfices rapportés par l'élevage sans pour autant y vivre ? D'autant qu'elle ne sert strictement à rien sur place, puisque que c'est Brett qui gère tout.

Au début, on apprend aussi que son mari avait fait des placements et qu'ils avaient finalement beaucoup plus d'argent qu'elle ne l'imaginait, si bien qu'elle s'interroge sur la raison qui a poussé Peter à garder le silence alors qu'ils avaient peine à joindre les deux bouts, puis... Rien. La question ne se pose plus par la suite. Sans parler des journaux intimes... Jenny passe apparemment des semaines, pour ne pas dire des mois, à Churinga. Comment se fait-il qu'il lui ait fallu si longtemps avant d'achever leur lecture, surtout qu'elle semblait impatiente de connaître le fin mot de l'histoire ?

(Attention, spoilers !) Enfin, à force de dénouer les secrets de famille, on sent venir de loin un lien entre Mathilda et Jenny. Ce que je ne suis pas sûre de comprendre, c'est cette histoire de fidéicommis. Pourquoi ne pas avoir simplement fait de l'enfant l'héritier légitime de Churinga ? Et comment Peter a-t-il pu racheter une station qui, légalement, appartenait à sa femme ? Sans parler du notaire qui, dans les premières pages du récit de Jenny, cherche absolument à la convaincre de vendre. (Fin des spoilers !)

C'est avec un avis très tranché que je ressors de ce roman. La partie centrée sur Mathilda est très bonne, mais celle de Jenny gâche tout. Dommage, car il y avait vraiment d'excellents éléments, mais qui ne suffisent pas à contrebalancer les mauvais.

samedi 18 août 2018

Mon dernier continent

Titre : Mon dernier continent
Auteur : Midge Raymond
Édition : Le Livre de Poche
Pages : 320
Note : 2.5 / 5
Ushuaia, la fin du monde, le début de tout. Deb et Keller se retrouvent chaque année au coeur des eaux froides de l'Antarctique pour étudier les manchots empereurs et les Adélie. Dans ce bout du monde entouré de glaciers et d'icebergs, ils oublient pour un temps les chagrins de leurs vies. Mais l'Antarctique, comme leur amour, est fragile et menacé. Une nouvelle saison commence. Au moment de lever l'ancre, Keller n'est pas à bord du Cormoran, le bateau qui doit les conduire à la station de recherche. Peu après, le Cormoran reçoit un signal de détresse d'un paquebot de croisière prisonnier des glaces... Midge Raymond nous entraîne dans un voyage inoubliable aux confins du continent blanc, territoire à la beauté âpre où le moindre faux pas peut s'avérer tragique.



Avis de Cyrlight




Mon dernier continent est un roman qui se déroule principalement en Antarctique, où l’héroïne, Deb Garner, vient tous les ans étudier les manchots. Amoureuse de cette nature glacée, mais aussi de son collaborateur Keller, tout tourne au drame lorsque l’Australis, le bateau de croisière à bord duquel ce dernier se trouve, fait naufrage.

Dès que j’ai vu le commentaire positif de M.L. Stedman (auteur du magnifique Une vie entre deux océans), je me suis aussitôt sentie attirée par ce roman. Sans doute en attendais-je beaucoup trop, car je suis ressortie déçue de ma lecture.

La plume de la romancière est pourtant agréable, et le dépaysement qu’elle nous offre à travers ses superbes descriptions de l’Antarctique est complet, mais cela n’a pas suffi à me faire apprécier cette œuvre.

La chronologie est tout d’abord perturbante. On alterne tout du long entre le présent et le passé, puis un passé plus proche, et un autre qui remonte à plus d’une décennie auparavant… À cause de cela, il m’a fallu un moment pour entrer pleinement dans l’histoire qui, mise bout à bout, manque finalement de souffle.

Déjà, il n’y a pas vraiment de suspens. Depuis le début, on comprend ce qui va advenir de l’Australis, et on se doute de comment tout cela va finir. Le passé de Deb donne surtout l’impression de s’étirer en longueur et de retarder une échéance que l’on nous annonce pourtant dès les premières pages.

Deb, d’ailleurs… Je n’ai pas vraiment apprécié son personnage, ni son caractère. Si on ne peut qu’admirer son professionnalisme, j’ai eu beaucoup plus de mal à la cerner en tant que femme. Ce qui m’a surtout déplu, c’est le fait qu’elle évoque sans cesse sa « relation » avec Denis. Le mot est fort pour qualifier un parfait inconnu qu’elle a trouvé errant dans l’eau gelée, avec qui elle a passé une nuit pour s’apercevoir ensuite qu’il s’était suicidé à son réveil.

De manière plus personnelle, je crois que les romans traitant de l’Antarctique ne sont pas faits pour moi. J’avais déjà été déçue par La mémoire des embruns, que j’avais trouvé assez plat, et c’est avec le même sentiment que j’ai terminé Mon dernier continent.

Même si le message écologique est fort, je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine frustration en me demandant à quoi sert tout cela. Deb l’évoque elle-même, dans un passage, en indiquant qu’ils ne peuvent rien faire pour les manchots, hormis les étudier et espérer trouver un moyen de les sauver, tout en mentionnant au fil de ses pensées des bébés qui n’ont pas pu survivre ou une colonie qui a été en grande partie décimée par un bloc de glace qui avait barré leur route habituelle pour se ravitailler. Au final, je me pose la question de l’utilité de tout cela, quand il n’en ressort que de l’impuissance. Je ne dis pas que cela ne portera pas ses fruits sur le long terme, mais sachant que l’œuvre se déroule déjà sur plusieurs années, c’est le sentiment que cela m’inspire le plus.

Certains points sont néanmoins pertinents, comme le fait que nous pouvons tous agir à notre échelle et par de petits gestes dans l’intérêt de la planète, mais aussi cette image de l’égoïsme de l’Homme que nous renvoie le roman à travers tous ces touristes qui veulent fouler l’Antarctique, sans même se soucier des répercussions que cela peut avoir sur l’endroit qu’ils sont venus découvrir.

Avis qui tend donc de mitigé à négatif pour ma part sur ce roman, mais à la vue de son contenu, il saura peut-être séduire davantage les amateurs de romance, d’écologie et surtout de dépaysement.

jeudi 16 août 2018

Forbidden Love T.7

Titre : Forbidden Love T.7
Auteur : Miyuki Kitagawa
Édition : Akiko
Pages : 187
Note : 2.5 / 5



La chute qu'a faite Kyôko dans les escaliers a été mortelle pour le bébé qu'elle porte. Se sentant responsable, Kasumi décide de couper les ponts avec Yoshiki. Celui-ci va pourtant tenter de découvrir toute la vérité sur cette tragique histoire...






Avis de Cyrlight



La relation compliquée et incestueuse de Yoshiki et Kasumi se poursuit dans ce septième tome de Forbidden Love. Kyokô a perdu son bébé après une chute dans l'escalier et tous les soupçons portent sur Kasumi, présente au moment des faits.

Même si l'histoire tourne un peu moins en rond dans ce tome, elle plafonne toujours autant, et même les révélations tombent comme un cheveu sur la soupe, notamment lorsque Yoshiki lance à Kyôko qu'il ne pouvait être le père de l'enfant qu'elle attendait, lui qui n'a pourtant pas évoqué cette possibilité après avoir appris sa grossesse.

Comme dans chaque opus, les dernières pages relancent le suspense de l'œuvre, qui s'étire néanmoins en longueur à grand renfort de rebondissements et donne l'impression de ne jamais vouloir se conclure. L'intérêt s'émousse un peu plus de tome en tome.

samedi 4 août 2018

Pichi Pichi Pitch : La mélodie des sirènes T.3

Titre : Pichi Pichi Pitch : La mélodie des sirènes T.3
Auteur : Pink Hanamori / Michiko Yokote
Édition : Kurokawa
Pages : 192
Note : 2.5 / 5
L'été arrive et on aperçoit le soleil à la « Perle Rare » ! Mais voilà, les méchants ne prennent pas de vacances et nos héroïnes vont de surprise en surprise !! L'une des adversaires de nos princesses montre des signes de faiblesse et pourrait bien être plus gentille qu'elle ne le laisse paraître, un jeune garçon vient leur apporter une aide providentielle, une nouvelle sirène se révèle à elles, un tandem de méchantes vient semer le trouble dans leur vie et de nombreux cœurs vont chavirer dans le tourbillon de l'amour ! Que d'émotions fortes dans ce volume intense où la tempête fait rage à toutes les pages. Qui des forces du bien ou du mal retrouvera en premier Aqua Regina ?



Avis de Cyrlight



L'histoire des princesses sirènes se poursuit dans ce troisième tome des Pichi Pichi Pitch, tout comme leur combat contre Gackt et ses Dark Lovers, bien déterminés à les vaincre.

Les tomes se suivent et se ressemblent, voire empirent. Celui-ci est encore plus confus que les précédents, avec une quatrième princesse sirène qui apparaît et disparaît à sa guise, et qui accuse Rina de la capture de sa sœur.

Les méchants sont creux et inconsistants, même si l'une des antagonistes se montre un peu moins manichéenne que les autres. Quant aux héroïnes, elles paraissent de plus en plus mièvres, et l'histoire en elle-même n'est pas des plus palpitantes.

Les actions s'enchaînent sans vraiment de cohérence globale et il devient difficile de suivre le fil conducteur de ce manga. Heureusement que la saga est plutôt courte (sept tomes), ce qui m'encourage à la terminer, mais je suis assez déçue et je doute que cela s'arrange.

lundi 23 juillet 2018

Forbidden Love T.6

Titre : Forbidden Love T.6
Auteur : Miyuki Kitagawa
Édition : Akiko
Pages : 187
Note : 2.5 / 5


"Je vais obtenir ce que vous ne pourrez jamais avoir"... Cette mystérieuse phrase de Kyôko continue de hanter Kasumi qui se demande ce qu'elle voulait sous-entendre...
Et lorsqu'elle va enfin découvrir la vérité, son monde va à nouveau basculer. Quelle nouvelle épreuve va-t-elle devoir traverser par amour ?






Avis de Cyrlight



Dans ce sixième tome de Forbidden Love, Kasumi et Yoshiki enchaînent les tourments. En effet, le jeune homme a appris que Kyôko, après s’être joué de lui en se faisant passer pour sa sœur, attend un enfant. Cela bouleverse totalement la situation au sein du couple.

Dans mes précédentes critiques de la saga, j’évoquais le fait qu’il ne se passait pas un tome sans que le couple incestueux rompe ou se réconcilie. Cette fois-ci, ils font les deux en un seul volume, autant dire que ça devient très, très lassant, à la longue.

Même les personnages secondaires, qui jusqu’à présent parvenaient toujours à relancer plus ou moins l’intrigue, sont devenus quasiment inutiles. La mère ne sert pas à grand-chose, Kazuki est juste là pour servir la morale et seule Kyôko se détache encore, en plongeant toujours plus loin dans la folie provoquée par son amour obsessionnel pour Yoshiki.

Alors certes, la curiosité de connaître le fin mot de l’histoire m’incite à lire la suite, mais les tomes s’enchaînent et se ressemblent tellement qu’il faut toujours attendre les dernières pages pour avoir des rebondissements inédits. Et dès qu’on pense que le scénario va avancer, il recommence à tourner en rond, avec le schéma traditionnel de la rupture accompagnée de la réconciliation.

En conclusion, le manga se traîne véritablement en longueur et, sachant qu’il ne s’agit que du sixième tome sur dix-huit (bien que seulement quinze soient parus en France), c’est à redouter qu’il ne se conclut pas avant de lasser irrémédiablement.