jeudi 20 juin 2019

Les Mémoires de Vanitas T.2

Titre : Les Mémoires de Vanitas T.2
Auteur : Jun Mochizuki
Édition : Ki-oon
Pages : 274
Note : 3.5 / 5


Alors qu'ils sont en pleine réflexion, Vanitas et Noé sont interrompus par Dominique de Sade, une amie d'enfance de Noé, qui l'entraine à sa suite pour participer à un bal masqué de « l'autre côté ». Elle est persuadée qu'il pourra ainsi obtenir quelques précieuses informations.






Avis de Cyrlight



Dans ce second tome des Mémoires de Vanitas, un nouveau personnage apparaît : Dominique de Sade, fille du sulfureux marquis. Elle est la meilleure amie de Noé, et sa présence lève une partie du voile entourant son passé, tandis que Vanitas se confronte aux maudits, de plus en plus nombreux.

Sans que ce soit un coup de cœur, j’ai mieux apprécié ce manga que le premier tome, qui ne m’avait pas emballée. L’humour est moins lourd, moins présent, ce qui rend l’histoire plus agréable à suivre. Les dessins sont magnifiques, et j’ai beaucoup aimé la sensualité qui se dégage de chaque scène de morsure.

Un autre point positif : Domi et sa relation avec Noé. Les deux personnages, ainsi que leur passé, sont au cœur de l’intrigue. Ce que l’on découvre à leur sujet est particulièrement touchant, et leur confère plus de profondeur.

Je n’en dirais cependant pas autant des autres protagonistes, qui m’ont paru affreusement creux. Vanitas n’a dans un premier temps qu’un rôle très secondaire, sa « romance » avec Jeanne est trop rapide et précipitée (dans la lignée du premier tome) et même Lucas ne fait qu’une brève apparition où son utilité est assez limitée.

Le visage ambigu que Vanitas dévoile dans le dernier chapitre soulève cependant bon nombre de questions, notamment à propos de ses véritables intentions, et incite à lire la suite pour en découvrir davantage à ce sujet. Je pense que je me laisserai donc tenter par le tome 3.

mardi 18 juin 2019

Tombquest T.1 : Le livre des morts

Titre : Tombquest T.1 : Le livre des morts
Auteur : Michael Northrop
Édition : Bayard Jeunesse
Pages : 310
Note : 3.5 / 5
Alex, 12 ans, souffre depuis sa petite enfance d'une maladie qui lui provoque de violentes crises. Pour ne pas l'inquiéter, il évite de trop en parler à sa mère, le Dr Maggie Bauer, spécialiste en égyptologie et conservatrice au Museum of Arts de New York. D'autant qu'elle a d'autres chats à fouetter : elle travaille d'arrache-pied à une grande exposition consacrée aux neuf formules funéraires perdues du Livre des Morts. Ces mystérieuses formules antiques sont censées être d'une puissance extrême ; selon certains, elles auraient même le pouvoir de ressusciter les morts. Or, tandis qu'il arpente les allées de l'expo, Alex est pris d'une crise gravissime. Il est transporté d'urgence à l'hôpital, et son coeur cesse de battre... avant de repartir. Sa mère, ne sachant que faire, tente de lire l'une des formules funéraires... et Alex revient à la vie. Dès lors, d'étranges événements se produisent dans le musée, et bientôt, le Dr Bauer disparaît !


Avis de Cyrlight



Ce premier tome de Tombquest, Le livre des morts, nous introduit dans l’univers du héros, Alex Sennefer, un jeune garçon de onze ans atteint d’une grave et mystérieuse maladie. Sa mère, employée du MET et responsable de l’exposition sur l’Égypte antique, n’hésite pas, pour le sauver d’une mort certaine, à utiliser de puissants sortilèges, qui ne seront pas sans conséquence.

J’ai bien aimé ce début de saga. Le décor plus ou moins égyptien dans lequel les personnages évoluent m’a agréablement rappelé La boutique des cartes perdues (Ulysse Moore), mais aussi l’époque où je me passionnais moi-même pour l’Égypte antique.

J’ai été heureuse de retrouver certaines légendes, comme la pesée des âmes, et d’en découvrir de nouvelles. Cet aspect du livre est vraiment très intéressant, et j’ose espérer qu’il sera encore plus développé dans les tomes suivants.

Les personnages sont attachants. Cela m’a paru original de commencer l’intrigue avec un protagoniste malade au point que son état l’handicape dans ses activités du quotidien. C’était même audacieux, dans un roman qui annonçait tant de péripéties, mais ce point-là est ensuite rayé du livre. Dès l’instant où Alex sort de l’hôpital, il est au sommet de sa forme.

Ren est sympathique, à la fois indispensable et en retrait. Indispensable pour son pragmatisme, elle a toujours d’excellentes idées et apporte bon nombre de solutions, et en retrait car, comme elle ne manque pas de le souligner elle-même, elle se sent un peu inutile à côté des amulettes d’Alex et du docteur Todtman. Quant à ce dernier, j’ai apprécié qu’il nous mène dans un premier temps sur une fausse piste.

L’histoire se lit quant à elle agréablement. Elle est peut-être un peu rapide, mais surtout, elle fourmille de zone d’ombres qui donne envie de lire la suite pour en apprendre davantage sur les sombres actions de l’Ordre et les mystères qui entourent la disparition de la mère d’Alex. Aucun doute aussi que ses origines, du côté de son père, seront également éclaircies tôt ou tard.

En somme, c’est un roman entraînant, destiné à la jeunesse mais tout de même assez sombre, avec beaucoup d’action, de rebondissements et de suspens. Une bonne lecture, donc, que je recommande.

dimanche 16 juin 2019

La 5e Vague T.1

Titre : La 5e Vague T.1
Auteur : Rick Yancey
Édition : PKJ
Pages : 636
Note : 3 / 5
1re VAGUE : EXTINCTION DES FEUX
2e VAGUE : DÉFERLANTE
3e VAGUE : PANDÉMIE
4e VAGUE : SILENCE
À l'aube de la 5e vague, sur une autoroute désertée, Cassie tente de Leur échapper... Eux, ces êtres qui ressemblent trait pour trait aux humains et qui écument la campagne, exécutant quiconque a le malheur de croiser Leur chemin. Eux, qui ont balayé les dernières poches de résistance et dispersé les quelques rescapés.
Pour Cassie, rester en vie signifie rester seule. Elle se raccroche à cette règle jusqu'à ce qu'elle rencontre Evan Walker. Mystérieux et envoûtant, ce garçon pourrait bien être son ultime espoir de sauver son petit frère...


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La 5e Vague est le premier tome d’une saga jeunesse orientée science-fiction, qui met en scène une invasion extraterrestre. L’héroïne, Cassie, qui a survécu aux quatre premières Vagues qui ont coûté la vie à plus de sept millards d’humains, fait la promesse solennel à son petit frère, Sammy, de le retrouver, quels que soient les périls auxquels son serment l’expose.

L’histoire commence de manière originale. Comme la protagoniste ne manque pas de le souligner à plusieurs reprises, cette invasion extraterrestre est tout le contraire de l’image qu’on en a dans la plupart des cas. Pas de soucoupes volantes (si on excepte les drones et le ravitailleur), de créatures monstrueuses venues de l’espace, de rayons lasers destructeurs...

Non, juste des Vagues. La première pour priver l’espèce humaine de sa technologie. La seconde pour détruire la plupart de leurs infrastructures. La troisième pour réduire drastiquement leur nombre de 97% et la quatrième annonce la fin... Tout cela est très prometteur, mais malheureusement, les parties suivantes n’ont pas été à la hauteur.

Déjà, il n’y a que peu d’action, et l’on sent venir les retournements de situation à des kilomètres. Où se terrent les Silencieux ? Le prologue annonce la couleur, et le Camp des Cendres ne laisse plus planer aucun doute, aussi sait-on ce qui se cache derrière l’intrigue de Zombie à l’instant même où elle débute. Quels mystères entourent Evan Walker ? Là encore, on le découvre bien avant Cassie. Quant à la 5e Vague, elle est relativement décevante par rapport aux trois premières.

Pour ce qui est des personnages, je ne me suis pas spécialement attachée à eux. Ils ne m’ont pas déplu, mais pas emballée non plus. Nugget est assez touchant, j’ai bien aimé Nounours (même si ce n’est qu’une peluche), et si ma préférence va à Evan, je déplore sa mièvrerie dès qu’il est question de Cassie.

La forme du roman m’a également dérangée à plusieurs niveaux. Le langage, déjà. Je sais bien que ce sont des ados, que s’exprimer familièrement leur donne un côté plus réaliste, mais je ne suis pas fan de la familiarité à l’écrit, et encore moins de la vulgarité, or les « putain » sont légion dans ce livre (sans parler du reste).

L’alternance entre les personnages est aussi perturbante. On passe d’un narrateur interne à un narrateur externe, de Cassie à Zombie à Evan à Nugget... Il est facile de se perdre (même si on finit par s’y faire), d’autant que la chronologie revient fréquemment en arrière, puisque des choses sont racontées ou se déroulent en même temps, mais du point de vue des différents protagonistes.

On est donc loin du coup de cœur avec ce roman, mais l’intrigue est tout de même assez intéressante pour que je me laisse tenter par le second tome, d’autant qu’il y a encore tout ou presque à découvrir au sujet des Silencieux.

vendredi 14 juin 2019

La dernière énigme de Léonard de Vinci

Titre : La dernière énigme de Léonard de Vinci
Auteur : Christine Féret-Fleury
Édition : Auzou
Pages : 332
Note : 4 / 5
Milan, Renaissance : Cécilia Gallerani, maîtresse du duc de Milan, est menacée de mort par la femme de ce dernier qui réclame le portrait exécuté par Léonard de Vinci, La dame à l'hermine.
De nos jours : Léonard, un adolescent, reçoit un mail lui enjoignant de rechercher ce tableau. Or ce message provient de son grand-père... enterré le jour-même. Léonard décide de partir à Cravovie, où est exposé le tableau.
Une enquête passionnante mais périlleuse...



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La dernière énigme de Léonard de Vinci est roman jeunesse, dont le héros porte le nom de l’illustre peintre de la Renaissance. Après la mort de son grand-père (un autre Léonard), il reçoit un mystérieux mail signé de sa main, qui lui conseille de se lancer sur la piste du tableau La dame à l’hermine.

Merci à Babelio et aux éditions Auzou de m’avoir offert ce livre dans le cadre d’une masse critique. Avant d’entamer ma lecture, je dois avouer que j’étais partagée. J’avais très envie de me plonger dans cette histoire et, paradoxalement, j’appréhendais ce que j’allais découvrir.

Je suis passionnée par la Renaissance italienne, et je craignais de trouver dans une œuvre de littérature jeunesse un portrait quelque peu... édulcoré de cette période qui était loin d’être toute rose. Eh bien, agréable surprise, ce n’est pas du tout le cas !

D’un autre côté, cela m’a également interloquée. Je ne crois pas avoir vu d’âge recommandé quelque part sur la couverture ou à l’intérieur du livre, aussi m’attendais-je à lire une histoire destinée à n’importe quel public (ou au moins à partir de 11-12 ans). Or, si je suis maintenant habituée, de par mes autres lectures, à entendre parler de bâtardise, de sodomites, etc..., je pense qu’en début d’adolescence, cela m’aurait quelque peu choquée, raison pour laquelle je conseillerais plutôt ce roman à un public ayant déjà une certaine maturité (ou n’étant pas facilement troublé).

Venons-en à l’histoire, que je décrirais comme un savant mélange entre Da Vinci Code (Dan Brown) et La jeune fille à la perle (Tracy Chevalier). Dans le présent, Léo se lance dans une sorte de jeu de piste qui est censé le conduire à la véritable Dame à l’hermine, tandis que dans le passé, on fait connaissance avec le modèle, la belle Cecilia, et on assiste à la conception de son portrait sous le pinceau de Léonard de Vinci.

Même si j’ai bien aimé le roman dans son ensemble, j’ai préféré la partie qui se déroule au XVème siècle. Cecilia, l’amante bientôt répudiée de Ludovic(o) Sforza, est touchante, et Leonardo est un personnage fascinant à suivre. Il correspond bien à l’image que j’ai déjà eu l’occasion de me faire de lui. En revanche, je me suis moins attachée à Léo, Janka et son entourage. Ils sont sympathiques, mais sans plus. Peut-être auraient-ils mérité d’être un peu plus développés.

La fin est assez rapide. La recherche de La (véritable) dame à l’hermine est plutôt superficielle, et même quand Léo et Hester font les « lièvres » à travers Cracovie, c’est difficilement crédible. Ils se contentent de se promener au hasard dans les rues, aussi comment peuvent-ils duper quiconque en prétendant être en quête d’un tableau perdu ?

Cela fonctionne pourtant, peut-être parce que, comme on le découvre à la fin, ledit tableau n’était pas le véritable enjeu de l’intrigue, et surtout parce que l’on se doute très vite de ce qu’il est advenu de lui. M’enfin, j’ai tout de même trouvé cela dommage que l’intrigue se conclut si vite.

Il s’agit néanmoins d’un très bon roman dans l’ensemble, avec lequel j’ai passé un agréable moment. Je le recommande chaudement.

mercredi 12 juin 2019

Arsène Lupin, L'aventurier T.3 : L'aiguille creuse

Titre : Arsène Lupin, L'aventurier, T.3 : L'aiguille creuse
Auteur : Takashi Morita
Édition : Kurokawa
Pages : 250
Note : 3 / 5

Le comte de Gesvres est victime d’un vol. En s’enfuyant, le chef des voleurs est touché par une balle de fusil. Beautrelet, lycéen détective amateur, résout petit à petit les énigmes qui entourent cette affaire et parvient à retrouver la route empruntée par les voleurs. Quelle vérité se cache donc derrière ces événements ? Un tir de fusil qui donne le signal du début d’une enquête magistrale !




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L’aiguille creuse est le troisième tome issu du manga Arsène Lupin : L’Aventurier, et contrairement aux deux précédents, l’intrigue ne se clôture pas à la dernière page : elle se décline en trois parties. Dans la première, il est question d’un vol, d’un meurtre, et surtout de la blessure par balle du célèbre gentleman cambrioleur, qui, blessé, disparaît mystérieusement dans l’enceinte de la propriété qu’il est venu voler.

Mon avis n’a toujours pas changé sur ce manga : j’adhère moyennement. Je n’accroche pas spécialement aux personnages, aux intrigues encore moins... Il faut toutefois reconnaître que le suspens final m’incite malgré tout à conclure la série, afin d’avoir le fin mot de l’histoire.

L’histoire... Je dois reconnaître que j’ai du mal à comprendre où veut nous emmener le mangaka, pas spécialement dans ce tome, mais de manière générale. Je m’explique. Au début, dans Le diadème de la princesse de Lamballe, Lupin est présenté comme un aventurier (mention d’ailleurs présente dans le titre), il est vaguement question de son passé et de son enfance, avec sa nourrice, puis...

Plus rien. Ces pans-là sont totalement laissés de côtés dans La lampe juive, où Lupin n’est que peu présent. Au final, on connaît bien mal le personnage, hormis le fait qu’il agisse généralement pour le mieux en dépit de ses méthodes désapprouvées par la loi.

Et voilà que tout au long de cette première partie de L’Aiguille creuse, il se retrouve entre la vie et la mort. Des gens sont visiblement prêts à tuer pour lui, à le venger s’il devait mourir, mais tout ce qui gravite autour de lui est très flou, du fait du peu d’informations que l’on possède à son sujet. À l’exception du premier tome, on a bien plus suivi l’inspecteur Ganimard, Herlock Sholmès, et à présent le petit nouveau, Isidore Beautrelet, alors que Lupin demeure une énigme.

Tout au long de ma lecture, j’ai eu le sentiment qu’il manquait quelque chose, qu’on ne connaissait pas assez Lupin pour être vraiment frappé par la mort qui rôde autour de lui. Et paradoxalement, je me dis qu’il y aura forcément une explication, que cela ne peut pas finir ainsi, déjà parce qu’il s’agit d’Arsène Lupin, et surtout que cela n’aurait aucun sens.

Bref, je suis très dubitative. Peut-être interpréterais-je ce manga différemment si j’avais lu l’œuvre originale de Maurice Blanc, mais ce n’est pas le cas. Il faut voir le point positif, cependant : cela me donne envie de m’y intéresser. Quant à la suite d’Arsène Lupin : L’aventurier, eh bien... Si l’occasion se présente, je pense que je la lirai. Sinon, je l’ignore.

dimanche 9 juin 2019

Bleue

Titre : Bleue
Auteur : Maja Lunde
Édition : Les Presses de la Cité
Pages : 360
Note : 3 / 5
Norvège, 2017. Depuis son plus jeune âge, Signe a fait passer l'écologie avant tout. Ainsi a-t-elle préféré renoncer à Magnus, dont elle ne partageait pas les idées. Aujourd'hui, elle vit sur un bateau amarré dans un fjord, au plus près de l'eau. Et c'est pour sauver l'eau qu'elle décide à soixante-sept ans d'entreprendre un dernier périple en mer, lorsqu'elle apprend qu'une opération commerciale, autorisée jadis par Magnus, menace son glacier natal. L'heure est venue pour Signe d'affronter son grand amour perdu. Pour cela, elle doit prendre la direction du sud de la France...
France, 2041. La guerre de l'eau bat son plein. Avec Lou, sa fille aînée, David a fui les Pyrénées ravagées par la sécheresse pour retrouver sa femme et leur bébé, dont il a été séparé. Mais les réfugiés climatiques sont bloqués à la frontière, et les ressources commencent à manquer. Un jour, à des kilomètres de la côte, David et Lou trouvent un voilier au beau milieu d'un champ desséché : le bateau de Signe...
Une intrigue sophistiquée et palpitante, au service d'une fable dystopique plus nécessaire que jamais.


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Bleue est un roman d’anticipation qui alterne entre le présent avec Signe, une militante écologique, et un futur proche, celui de David et sa fille Lou, où la sécheresse s’est abattue sur le monde et où l’eau potable se raréfie de plus en plus.

Ce livre est glaçant, angoissant et nous amène à nous questionner sur l’avenir de la planète, voire à nous demander s’il n’est pas déjà trop tard, si nous n’aurions pas mieux fait de réfléchir avant. Qu’adviendra-t-il de nous, dans vingt ans, si nous nous retrouvons à la place de David, de Lou, de ces réfugiés qui n’ont plus de quoi boire, ni se laver ?

L’histoire se divise en deux parties distinctes, rattachées entre elles par un lien relativement ténu. Je vais commencer par parler de celle de Signe : militante écologique plus ou moins extrémiste, elle n’hésite pas à se brouiller avec son entourage pour défendre ses convictions et faire ce qui lui semble juste, même si c’est en vain.

Son intrigue est intéressante, néanmoins elle m’a vite ennuyée. Le message qu’elle véhicule passe suffisamment vite, tout comme il est possible de comprendre et cerner son personnage sans avoir besoin d’autant d’allers et de retours dans le passé, pourtant on s’y attarde. À cause de cela, j’ai trouvé que le roman piétinait souvent de son côté.

Ce qui m’a le plus dérangée, cependant, ce sont les passages en mer. Autant je suis admirative des connaissances de l’auteur en matière de bateaux, autant j’ai été complètement sortie de l’histoire par cette accumulation de termes techniques, notamment lors de la tempête. J’étais complètement perdue, je ne comprenais pas un traître mot de ce dont il était question et, on ne va pas se mentir, j’ai survolé le reste de la scène, pressée d’en finir avec elle.

Les chapitres avec David et Lou sont plus légers, plus fluides, et je les ai préférés. Toutefois, là où je reproche à l’intrigue de Signe de traîner en longueur, la leur manque de développement. J’aurais aimé en apprendre plus sur les personnages qui les entourent (Francis, Marguerite...), or on ne sait au final quasiment rien d’eux. Pareil pour cette « guerre de l’eau » qui fait rage, mais qui n’est finalement pas tant exploitée que cela.

Quant à la fin, elle est très (trop) ouverte, et j’en ressors avec un léger goût de « tout ça pour ça ». Alors non, je n’aurais pas souhaité une happy end miraculeuse qui n’aurait pas du tout était dans le ton du livre, mais le voyage de Signe que l’on suit en parallèle de la (sur)vie de David et Lou ne sert en fin de compte qu’à leur accorder un bref sursis.

En conclusion, Bleue est un roman perturbant, qui amène à se questionner, à trembler, aussi, pour l’avenir de notre planète. De ce point de vue, il est assurément réussi. Par contre, l’histoire en elle-même ne m’a pas emballée plus que cela. Je me suis ennuyée avec Signe, et même si j’ai préféré les moments avec David et Lou, j’aurais aimé davantage de développement de leur côté. Du bon et du moins bon, donc.

jeudi 6 juin 2019

Les Mémoires de Vanitas T.1

Titre : Les Mémoires de Vanitas T.1
Auteur : Jun Mochizuki
Édition : Ki-oon
Pages : 242
Note : 3 / 5
Fin du XIXe siècle. Paris est en plein émoi à la suite d’attaques répétées de vampires. Pourtant, la règle d’or de leur communauté est de ne pas s’en prendre aux humains ! Un mal mystérieux semble ronger ces créatures immortelles...
C’est en cette période troublée que Noé arrive dans la capitale. Né suceur de sang, il suit la trace du grimoire de Vanitas, artefact légendaire craint de tous les vampires. On dit qu’il permet à son détenteur d’interférer avec ce qu’il y a de plus sacré pour eux : le nom véritable, symbole même de leur vie. Le modifier peut les rendre fous, voire les anéantir...
À bord de l’énorme vaisseau flottant sur lequel il a embarqué, Noé fait la connaissance d’Amélia. Alors qu’il l’aide à se remettre d’un malaise, tout s’emballe : elle perd la tête et révèle sa nature de vampire devant les passagers ! C’est alors qu’entre en scène un mystérieux assaillant, se présentant comme... Vanitas ! Devant un Noé bouche bée, il dégaine le fameux grimoire et apaise l’accès de folie de la jeune femme. L’artefact ne serait donc pas qu’une arme mortelle ? Vanitas, héritier du nom et du pouvoir du créateur du livre, a une mission : sauver les vampires de la malédiction qui pèse sur eux !


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Les Mémoires de Vanitas est un manga qui mêle steampunk et vampirisme. Dans ce premier tome, on suit Noé, un vampire, qui assiste au sauvetage de l’une des ses congénères infectée par une terrible malédiction, et soignée de justesse par Vanitas, grâce au mystérieux livre de son ancêtre.

Je n’ai pas été conquise par cette lecture. Le début est pourtant intéressant, prometteur, avec les énigmatiques Mémoires sur lesquelles Noé est venu enquêter, ainsi que cette histoire de malédiction et de lune bleue, mais malheureusement, cela ne dure pas.

Bien vite, les personnages dévoilent un côté... comique, si j’ose dire, qui ne colle pas vraiment avec l’atmosphère ambiante. Et surtout, eh bien, je ne les ai pas trouvés drôles du tout. Au final, on a l’impression qu’ils n’ont pas de réelle personnalité, et surtout leurs dialogues sonnent faux, voire immatures.

Les dessins sont beaux, mais les scènes d’action s’enchaînent très vite, parfois de façon relativement confuse (je pense en particulier au combat final). Je ne me suis pas attachée aux protagonistes, et je ne me suis pas non plus vraiment laissé entraîner dans leurs péripéties.

Je lirai le tome 2, puisque je l’ai en ma possession, mais si mon avis n’évolue pas à son terme, je ne poursuivrai très certainement pas ce manga. Il me rappelle sur bien des points Black Butler, que je n’avais pas non plus apprécié.

lundi 3 juin 2019

La lanceuse de couteaux

Titre : La lanceuse de couteaux
Auteur : Eve Borelli
Édition : Charleston
Pages : 272
Note : 3.5 / 5
Cette histoire, c'est l'histoire de Siloé, qui ne voit plus la magie du cirque dans lequel elle a grandi et le quitte pour de mauvaises raisons mais qui, en chemin, apprendra à faire ses propres choix et à définir ses envies personnelles. C'est l'histoire d'une indépendance progressive, piquée d'embûches, d'amitié et d'amour.
Siloé est orpheline de mère et vit dans le cirque familial, entourée par toute une galerie de personnages atypiques. Mais la jeune fille rêve d'être lanceuse de couteaux, ce que son père lui refuse obstinément. La voilà donc qui décide de rallier un cirque concurrent pour – enfin – essayer de faire ses preuves... Mais elle est loin d'imaginer les épreuves qui l'attendent !


Avis de Cyrlight



La lanceuse de couteaux est un roman qui prend place dans l’univers du cirque, auquel son héroïne, une jeune femme du nom de Siloé, appartient. Elle est cependant lasse de cette vie qu’elle mène, et de son père qui l’étouffe sans réussir à la comprendre. Elle rêve d’amour, de frissons, d’adrénaline... jusqu’à ce que ses désirs se matérialisent en la personne de Rafael.

Mon opinion sur ce roman a été partagée pendant une longue partie de l’histoire, même si cela s’est un peu arrangé vers la fin. J’ai dans un premier temps trouvé l’intrigue trop attendue, et surtout, elle m’a parue manquer cruellement de subtilité.

Tout d’abord, on a Siloé. Siloé qui s’ennuie dans son quotidien, Siloé qui est blâmée par son père de ne pas prendre part à la vie du cirque, alors qu’il lui interdit tout ce qu’elle souhaiterait faire... Et moins de vingt-quatre heures plus tard, tout bascule. On n’a pas le temps de s’habituer à son univers, de partager sa monotonie qu’elle est déjà arrachée à tout cela.

Et par qui ? Par un beau ténébreux bad boy, au charme duquel elle succombe au premier regard et avec qui elle accepte de s’enfuir après avoir discuté pendant... Une heure ? Peut-être moins ? Direction un nouveau cirque, une nouvelle vie, où Siloé pourra exploiter pleinement sa vocation : celle d’une lanceuse de couteaux.

Évidemment, on se doute d’ores et déjà que tout ne va pas se passer comme elle le voudrait. Et la hiérarchie du cirque dans lequel elle atterrit annonce clairement la couleur : les hommes organisent des réunions où ils discutent et prennent les décisions entre eux, pendant que les femmes restent à l’écart. Voilà qui plante le décor. Tout comme le thème du spectacle, Barbe Bleue. Tout comme le mot « sexiste », qui revient trois fois en peu de pages.

Et cela nous amène à Rafael, qui ne tarde pas à révéler son vrai visage, celui d’un pervers narcissique violent, maladivement jaloux, possessif, et j’en passe... J’ai bien compris qu’il était là pour faire réagir le lecteur sur les violences conjugales et tout ce qui y touche de près ou de loin, mais je ne peux m’empêcher de m’interroger sur les motivations du personnage. Pourquoi avoir jeté son dévolu sur une fille qu’il connaissait depuis moins de 24h ? Pourquoi se comporte-t-il comme ça avec elle, et pas avec Lupa ? D’ailleurs, pourquoi s’être séparé d’elle ? Alors oui, peut-être qu’il n’y a pas besoin de chercher midi à quatorze heures, peut-être qu’il est juste fou, comme Siloé elle-même le souligne à maintes reprises, mais bon...

Un point que j’ai en revanche apprécié dans cette histoire : l’absence totale de réaction de tout le monde, qui est un triste reflet de la réalité. Quoi qu’il se passe, la plupart des gens préfèreront fermer les yeux plutôt que d’agir, et j’ai trouvé pertinent que cet élément soit mis en avant. Il est hélas plus facile de faire semblant de ne rien voir plutôt que de s’impliquer.

À travers toutes ces épreuves, Siloé évolue. Elle devient plus mature, plus réfléchie, moins égocentrique, car elle apparaissait un peu ainsi de prime abord. Néanmoins, un passage m’a fait tiquer. Sa rencontre avec Charlotte. Elle la connaît depuis quelques heures à peine, et Siloé se laisse entraîner par elle au point d’accepter d’emménager sous son toit et celui de son colocataire. Euh... Oui, d’accord. La dernière fois qu’elle a suivi quelqu’un qu’elle ne connaissait ni en noir ni en blanc, mais juste parce qu’elle trouvait que le courant passait bien, elle en a sacrément souffert, pourtant à aucun moment, elle n’a un soupçon de méfiance.

Heureusement, là où Rafael était un parfait connard derrière ses airs de prince charmant, Charlotte est bel et bien gentille, bienveillante, généreuse... Ce qui ramène au gros manque de subtilité susmentionné. Là encore, en moins de 24h, dans une ville qu’elle ne connaît pas, Siloé rencontre quelqu’un qui insuffle un tournant différent à sa vie et la guide sur un nouveau chemin. Un hasard aussi heureux, c’est gros. Trop gros.

En conclusion, je dirais qu’il faut lire ce roman comme étant avant tout une dénonciation : celle du sexisme, des violences conjugales, de l’indifférence générale... C’est également une histoire intéressante dans l’ensemble, avec quelques personnages sympathiques (quoique majoritairement trop manichéens), mais qui pèche par un scénario trop facile et relativement attendu.