samedi 30 septembre 2017

Ulysse Moore T.3 : La maison aux miroirs

Titre : Ulysse Moore T.3 : La maison aux miroirs
Auteur : Pierdomenico Baccalario
Édition : Bayard Jeunesse
Pages : 271
Note : 4 / 5



Solitaire est resté un roi
Qui perdra la partie
Il veut gagner contre trois
Et il leur fera perdre la vie






Avis de Cyrlight



Après avoir suivi Jason et Rick en Égypte Antique dans La Boutique des cartes perdues, nous les retrouvons à Kilmore Cove en compagnie de Julia pour ce troisième tome de la saga Ulysse Moore.

Si le précédent roman nous a fait voyager jusqu'au nord de l'Afrique, quelques milliers d'années dans le passé, c'est cette fois-ci le village qui est au cœur de l'intrigue. Cela nous permet de retrouver des personnages (comme Calypso) ou de faire connaissance avec quelques nouveaux (les Bowen, Léonard Minaxo... et surtout Peter Dedalus !)

Faire connaissance est toutefois un grand mot pour ce dernier, puisqu'il n'apparaît pas dans cette histoire. Cela ne l'empêche pas d'être omniprésent du début à la fin, avec la destruction de sa maison par la redoutable Olivia Newton (que décidément rien n'arrête !) ou encore son étrange atelier.

Sans même l'avoir rencontré, cet inventeur de génie attise déjà la curiosité. Il semble capable de concevoir tout et n'importe quoi, mais aussi intelligent qu'il soit, il n'a pas été à l'abri des manipulations de la perfide Olivia. Là où le bât blesse, c'est que j'ai un peu de mal à comprendre pourquoi, après avoir découvert son vrai visage, il lui lègue tout de même toutes ses possessions, permettant ainsi la découverte de la Porte du Temps de la maison aux miroirs par les antagonistes.

Autre petit bémol, mais c'est un défaut auquel on commence à s'habituer, et heureusement, car il est bien parti pour se répéter jusqu'au bout, c'est la capacité prodigieuse des jumeaux Covenant et de leur ami Rick à résoudre les énigmes les plus complexes face auxquelles les adultes ont échoué.

Ce tome n'en est pas moins bon, et même s'il est moins riche en action que ses deux prédécesseurs, il n'en est que plus intéressant. La liste de mystères semble s'allonger et les interrogations se multiplient, ce qui intensifie la volonté du lecteur de connaître le fin mot de l'histoire.

Pour le découvrir, il faudra embarquer pour la suite de l'aventure avec ces trois ingénieux enfants, direction Venise, puisque telle semble être leur prochaine destination. Un voyage que je ne manquerais pour rien au monde !

lundi 25 septembre 2017

La Belle et la Bête : Le destin de la Bête

Titre : La Belle et la Bête : Le destin de la Bête
Auteur : Collectif Disney
Édition : Nobi Nobi
Pages : 176
Note : 2.5 / 5

Transformé en une bête épouvantable par une magicienne, l’apparence du jeune prince restera le reflet de son infâme personnalité jusqu’à ce qu’il apprenne à aimer. Quand une magnifique jeune fille entre dans sa vie et commence à le regarder autrement que comme un monstre, il réalise alors qu’elle pourrait être celle qui le libèrera de sa malédiction.




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La Belle et la Bête est l'adaptation en manga du film live de Walt Disney sortit en début d'année. Divisée en deux tomes, un pour chacun des protagonistes, on retrouve dans celui-ci, comme son titre l'indique, Le destin de la Bête.

Si j'ai choisi de commencer ma lecture par ce volume, et non par celui de Belle, c'est parce que je m'attendais à découvrir le point de vue plus intime de la Bête, mais que nenni ! En réalité, cette histoire ne nous apprend rien de nouveau et les pensées du prince manquent cruellement de profondeur, se limitant pour la majorité à des évidences.

Les dessins sont jolis, mais un peu trop gentillets pour coller avec une histoire plutôt sombre à la base, même si c'est sans doute dû au film en lui-même, qui a grandement contribué à l'adoucir. Ce manga n'est d'ailleurs rien d'autre qu'une simple copie abrégée du scénario, où les scènes s'enchaînent les unes à la suite des autres et où toutes les intrigues secondaires sont occultées.

Même si elle n'est pas désagréable, c'est une œuvre purement commerciale et absolument inutile que Disney nous offre là, à côté de laquelle il est possible de passer sans rien manquer. Après cette déception, je ne fonde guère d'espoir pour Le destin de Belle.

samedi 23 septembre 2017

Les rives de la terre lointaine

Titre : Les rives de la terre lointaine
Auteur : Sarah Lark
Édition : Archipoche
Pages : 720
Note : 3.5 / 5
Hiver 1846. La famine est terrible en Irlande, où la maladie de la pomme de terre fait des ravages. Kathleen et Michael sont jeunes. Ils s’aiment et rêvent de partir en Amérique pour y faire fortune. Mais ce projet s’effondre lorsque Michael est arrêté pour avoir volé de l’orge et du seigle. Condamné au bagne, il est envoyé en Australie pour y purger sa peine.
Un vendeur de bétail, Ian Coltrane, en profite pour demander Kathleen – enceinte de Michael – en mariage. Ses parents, pour éviter le déshonneur, acceptent sans hésiter. Bientôt, les jeunes époux embarquent pour les rives d’une terre lointaine, promesse d’espoir : la Nouvelle-Zélande.
Mais Kathleen n’a pas oublié Michael. Le destin saura-t-il les réunir ? Ou se jouera-t-il encore de leur passion ? De coups du sort en désillusions, la vie n’a pas fini de les surprendre…



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Après sa trilogie du Nuage Blanc, Sarah Lark nous entraîne une nouvelle fois dans la Nouvelle-Zélande du XIXème siècle avec Les rives de la terre lointaine. L'histoire commence néanmoins en Irlande où Michael, pour fuir en Amérique avec Kathleen, sa fiancée enceinte, n'hésite pas à voler de l'orge et du seigle. Pris et condamné, il est envoyé au bagne en Australie et fait en chemin la connaissance de Lizzie, une jeune prostituée. Quant à Kathleen, elle part s'établir en Nouvelle-Zélande avec l'homme qu'elle a épousé pour sauver son honneur.

Qu'y a-t-il à dire dont je n'ai pas déjà fait mention à propos de l'écriture de Sarah Lark ? J'ai peine à comprendre que l'on puisse faire des descriptions si élégantes, une narration parfois très agréable et en même temps un aussi grand nombre de répétitions indigestes qui rendrait fou le plus patient des hommes.

Quant à l'histoire, même si j'ai apprécié le clin d'œil aux œuvres précédentes de l'auteur, avec notamment la mention des Warden, je l'ai préféré aux différents tomes du Nuage Blanc. C'est essentiellement dû aux personnages, qui m'ont semblé beaucoup plus creusés, beaucoup mieux exploités aussi, peut-être parce qu'ils étaient moins nombreux à être au centre du récit.

S'ils ont tous leurs qualités et leurs défauts, Claire est de loin la plus agréable, une vraie bouffée d'oxygène et de joie au milieu de la dureté des péripéties. Elle est pleine de vie et respire la bonne humeur, en dépit des épreuves, si bien qu'il est impossible de ne pas l'apprécier dès sa première apparition.

L'intrigue est encore une fois riche et dense, comme on peut s'y attendre dans un livre de Sarah Lark. Si j'avais reproché à ses précédentes œuvres les retrouvailles souvent trop miraculeuses, celle-ci m'a inspiré le sentiment inverse, avec la réunion de Kathleen et Michael qui a tardé à survenir alors qu'ils étaient si proches l'un de l'autre, géographiquement parlant, avec de surcroît des connaissances communes.

L'histoire aborde d'ailleurs son dernier tournant lorsque cet événement se produit enfin. Je dois avouer qu'en tant que lectrice, je n'ai eu de cesse de vouloir voir ces deux-là se retrouver avant que le cœur de Michael ne penche irrémédiablement pour Lizzie, mais lorsque les retrouvailles sont enfin arrivées, je me suis aperçue qu'ils n'allaient plus du tout ensemble, et que ce serait une erreur qu'ils terminent ainsi. Heureusement, ce n'est pas le cas, puisqu'ils prennent conscience à temps de leurs différences.

Une fois encore, tout s'arrange au bout de quelques centaines de pages et d'épreuve diverse pour se terminer de la meilleure des façons, mais malgré cette redondance, je dirais qu'il s'agit tout de même du meilleur livre de Sarah Lark à ce jour, en dépit d'un style toujours aussi pénible. J'attends avec impatience de tenir le tome suivant entre mes mains, que j'espère tout aussi plaisant.

mercredi 20 septembre 2017

Léonie T.1 : Première en (presque) tout

Titre : Léonie T.1 : Première en (presque tout)
Auteur : Zidrou / Falzar / Godi
Édition : Le Lombard
Pages : 48
Note : 3 / 5

Léonie est première de classe. Depuis toute petite, pour plaire à sa maman qui l'élève seule, elle n'avait pas le choix : elle devait être la meilleure. Mais il y a un domaine où elle n'est pas première : l'amitié ! Comment va-t-elle réussir à se faire des amies ? Pour cela, il n'existe malheureusement pas de manuel à étudier... Mais Léonie ne manque pas de ressources pour inventer sa propre méthode.




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Léonie : Première en (presque) tout est un spin-off de la bande dessinée L'élève Ducobu. Comme son titre l'indique, c'est Léonie Gratin, alias Miss 10/10, qui en est le personnage principal.

Même s'il lui est déjà arrivé d'être au cœur de certaines planches de la BD initiale, il est agréable de découvrir Léonie sous un autre jour et de voir l'envers du décor, c'est-à-dire le prix de son excellence.

Si l'humour est toujours présent, il l'est tout de même moins que dans les aventures de Ducobu, et la mélancolie occupe une place prépondérante. Tout du long, Léonie évoque sa solitude, son incapacité à se faire des amis, car elle a plus de facilité à s'entendre avec ses livres de classe qu'avec ses condisciples.

C'est une œuvre touchante qui nous montre que tout n'est pas parfait, même lorsque l'on est prétendument au sommet, et que le succès a un prix. Les illustrations m'ont semblé moins vives que celles de Ducobu, ce qui colle parfaitement avec l'image plus sage et plus pondéré de Léonie, en contraste avec le tempérament exubérant du cancre.

J'ai cependant déploré que ce dernier ne soit pas un peu plus présent. Certes, il a sa propre série et sa présence aurait peut-être risqué d'éclipser Léonie, mais il s'agit d'un personnage important pour elle. Qui plus est, elle a toujours paru le considérer comme un ami (et même plus), or là qu'elle en recherche, ce fait est totalement occulté.

C'est donc un premier tome intéressant que nous offre ce spin-off, davantage porté sur les émotions que le rire, qui satisfera tous les fans de l'univers de Sainte-Potache. J'espère tout de même que la relation Ducobu/Léonie sera plus développée dans les ouvrages suivants, que je dévorerai à n'en pas douter avec le même plaisir.

vendredi 15 septembre 2017

Le cri de la terre

Titre : Le cri de la terre
Auteur : Sarah Lark
Édition : Archipoche
Pages : 800
Note : 2.5 / 5
1907. Gloria, l’arrière-petite-fille de Gwyneira, pionnière venue s’installer en Nouvelle-Zélande au milieu du xixe siècle, vit à Kiward Station, la ferme familiale. Son enfance insouciante prend fin à 12 ans lorsque ses parents, qui ne se sont guère occupés d’elle, décident qu’il est temps pour elle de devenir une lady. Gloria doit alors renoncer à son île paradisiaque et faire ses adieux à ceux qui l’entourent, en particulier Jack, dont elle est très proche. Destination l’Angleterre et un austère pensionnat. Elle y dépérit. Même la présence de sa cousine Lilian ne parvient pas à la consoler. Son seul rêve : retourner dans son pays, celui du nuage blanc, avec l’espoir secret d’y retrouver Jack… Aussi, quand elle découvre que ses parents n’ont pas l’intention qu’elle rentre chez elle, Gloria décide-t-elle de prendre sa vie en main. Sans bien en mesurer tous les dangers, elle échafaude un plan… Comment résister à l’appel de la terre natale ?



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C'est avec Le cri de la terre que se conclut la trilogie du Nuage blanc. Après Gwyneira et Hélène, après Elaine et Kura, nous suivons la toute dernière génération de cette grande famille à travers les personnages de Gloria, Lilian et Jack.

Si les deux premiers tomes avaient des défauts évidents, ils sont encore plus marqués dans ce troisième opus. Un style toujours aussi horripilant en matière de répétition, des personnages secondaires toujours aussi négligés, et surtout un manque d'originalité encore plus flagrant.

Si Le pays du nuage blanc et Le chant des esprits partageaient des intrigues similaires, Le cri de la terre, quoique plus sombre, répète à l'identique le schéma de ses prédécesseurs. Deux héroïnes sont mises en scène, et sur les deux, l'une va s'en sortir relativement bien tout du long (Gwyneira/Kura/Lilian), tandis que l'autre affrontera malheur et douleur avant de connaître une fin plus heureuse (Hélène/Elaine/Gloria).

Jusqu'à présent, la densité de l'œuvre et ses nombreux personnages ne posaient pas de gros problèmes, mais cette fois, tout est plus brouillon. La chronologie est confuse, avec des allers et retours en arrière, et il n'est parfois pas aisé de se repérer dans le temps.

Même l'espace diffère beaucoup. L'histoire, jusqu'ici centrée en Nouvelle-Zélande, s'éparpille aux quatre coins du monde. Si cela permet de mettre en avant une sombre réalité historique (la Première Guerre Mondiale, et plus précisément Gallipoli), le lecteur habitué aux vastes pâturages des Canterbury Plains se sent dépaysé.

Quant aux personnages, ils souffrent toujours d'un manque de profondeur qui fait que l'on peine à s'attacher à eux. Charlotte, par exemple, m'a donné l'impression de n'être là que pour occuper l'intrigue de Jack jusqu'au retour de Gloria, même si ce sentiment a dû être quelque peu renforcer par la quatrième de couverture qui laissait présager une histoire entre ces deux personnages.

En parlant de cette jeune héroïne, d'ailleurs, ses choix ne semblent pas toujours très cohérents. Elle déteste la vie que ses parents lui imposent depuis qu'elle a quitté Kiward Station, mais pour y échapper, elle n'hésite pas à faire le choix de la prostitution, même si c'est d'abord avec un soupçon de naïveté. Ce qui m'a le plus déroutée, c'est que malgré la richesse de sa famille, elle n'a pas, à un seul moment, évoqué la possibilité de leur voler de l'argent ou n'importe quoi d'autre pour négocier une traversée.

Enfin, l'histoire entre Lilian et Ben est mièvre à souhait, digne d'un roman à l'eau de rose. Il n'y avait d'ailleurs aucun suspens de ce côté-là, puisque Sarah Lark a pour fâcheuse habitude de réunir ses personnages par miracle. Jusque-là, ils se retrouvaient par le plus grand des hasards à l'autre bout du pays, mais cette fois, c'est à l'autre bout du globe que réapparaît le soupirant de Lilian, rencontré en Angleterre.

C'est sans regret que s'achève cette trilogie du Nuage Blanc, car si les deux premiers tomes, sans être exempts de défauts, étaient plutôt agréables dans leur ensemble, la trame de celui-ci est attendue, dépourvue d'originalité, avec de plus grosses facilités scénaristiques que les précédents. Il était plus que temps que tout cela se termine !

mardi 5 septembre 2017

Ma cousine Rachel

Titre : Ma cousine Rachel
Auteur : Daphné du Maurier
Édition : Le Livre de Poche
Pages : 384
Note : 3 / 5
Philip, sans la connaître, déteste cette femme que son cousin Ambroise, avec lequel il a toujours vécu étroitement uni dans leur beau domaine de Cornouailles, a épousée soudainement pendant un séjour en Italie. Quand Ambroise lui écrira qu'il soupçonne sa femme de vouloir l'empoisonner, Philip le croira d'emblée. Ambroise mort, il jure de le venger. Sa cousine, cependant, n'a rien de la femme qu'imagine Philip. Il ne tarde pas à s'éprendre d'elle, à bâtir follement un plan d'avenir pour finir par buter sur une réalité de cauchemar.




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Ma cousine Rachel est une romance glauque et ténébreuse, récemment adaptée au cinéma. Philip, un jeune homme naïf élevé à l'écart des convenances par son cousin Ambroise, sombre dans la colère et la rancœur à la mort de celui-ci. Convaincue que sa veuve Rachel est responsable de ce décès soudain, il décide de se venger, jusqu'au jour où il fait la connaissance de cette troublante et non moins charmante femme.

La plume de Daphné du Maurier est particulière, et d'aucuns auront peut-être besoin de quelques dizaine de pages avant de commencer à s'y habituer, comme ce fut mon cas. Une fois cette étape passée, l'histoire semble glisser avec plus de fluidité et n'en devient que plus agréable, en dépit de quelques longueurs.

S'il ne fallait qu'un mot pour définir ce roman, ce serait assurément « ambiguïté ». Le personnage de Rachel fait la force de cet ouvrage : tantôt bienveillante, tantôt venimeuse ; tantôt irrémédiablement coupable, tantôt sûrement innocente...

Tout du long, on ne cesse de reconsidérer notre jugement à son égard, jusqu'au point final qui laisse planer le doute. À certains moments, la preuve de sa culpabilité paraît inéluctable, et quelques pages plus loin, les certitudes s'effondrent, encore et encore. Cela instaure une tension brillamment maîtrisée qui ne retombera jamais, pas même après la fin.

Philip, au contraire de son envoûtante cousine Rachel, est un personnage simple à cerner, d'une telle naïveté qu'il en devient vite agaçant. Fermement convaincu de l'implication de Rachel dans la mort d'Ambroise, il reconsidère bien vite sa position et la haine que cette femme lui inspire cède le pas à la fascination.

Même lorsqu'il a les accusations d'Ambroise entre les mains (au travers des lettres qu'il lui a écrites), il n'en tient pas compte, lui qui considérait pourtant son cousin comme son modèle, son dieu vivant. À la place, il préfère céder à Rachel tout ce que son défunt mari lui a refusé, par méfiance.

On ne peut que comprendre celle-ci lorsqu'elle traite Philip comme un enfant, car malgré ses vingt-cinq ans, c'est ce qu'il est. Crédule, impatient, capricieux et surtout jaloux, car c'est finalement sa jalousie envers Rainaldi qui l'incitera à agir, plus que ses intimes convictions.

Le revirement de Philip est peut-être un peu brutal, à la vue de tous les indices qui auraient pu l'encourager à changer son fusil d'épaule avant, mais cette fin tragique est nécessaire pour maintenir le doute. La principale chose que retiendra le lecteur, même une fois le roman clos, sera une question. Rachel était-elle coupable ou non ?

vendredi 1 septembre 2017

Cesare T.1

Titre : Cesare T.1
Auteur : Fuyumi Soryo
Édition : Ki-oon
Pages : 192
Note : 5 / 5
Naïf et studieux, Angelo da Canossa n'est guère armé pour la vie d'étudiant à l'université de Pise, un lieu d'intrigue et de tensions dans l'Italie de la Renaissance. Son innocence résistera-t-elle à la rencontre de Cesare Borgia, rejeton d'une famille à la réputation sulfureuse, dont le père est sur le point d'accéder au Saint-Siège ? Rivalités entre les différentes factions de l'université, dangers de la vie quotidienne de l'époque, machinations politiques et luttes fraticides, il va partager les années de formation d'un des personnages les plus fascinants de l'Histoire, qui a récemment inspiré pas moins de deux séries télévisées.



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Cesare est un manga qui retrace la vie trépidante et controversée de la grande figure italienne qu'était Cesare Borgia, fils du pape Alexandre VI, mais à travers les yeux d'un personnage étranger à l'Histoire, le jeune Angelo Da Canossa.

Cette œuvre est une pure merveille. Commençons par les dessins, qui sont d'une beauté à couper le souffle. Ils fourmillent de petits détails et sont d'une précision et d'une justesse incroyable. Ils sont d'autant plus importants qu'ils accaparent parfois une, voire deux pages entières, sans qu'une ligne de dialogue les accompagne. Ce n'est d'ailleurs pas utile, puisqu'ils parlent d'eux-mêmes.

En ce qui concerne la partie historique, et bien que je ne puisse attester complètement de sa véracité, un travail de recherches pointu à l'air d'avoir été entrepris par l'auteur, afin de calquer au mieux la réalité. Ce manga nous offre bon nombre d'informations digne d'un cours d'histoire.

C'était d'ailleurs ce que j'appréhendais un peu, au début. Je craignais de trouver une sorte de documentaire froid et peut-être même un peu ennuyeux, dans la lignée des Borgia de Dumas, alors que c'est tout le contraire. Tout du long, l'Histoire s'entremêle à la perfection avec l'histoire des personnages. Si l'on apprend des choses, on rit aussi beaucoup et on s'attache aux personnages.

Angelo, ce doux naïf, fait ses débuts à l'université de la Sapienza grâce à Lorenzo de Medicis, et rencontre d'ailleurs l'illustre fils de celui-ci, Giovanni. Assez ambigu, car il semble alterner entre la fierté et la bienveillance, il est le moins intriguant des protagonistes. Il faut admettre que l'ombre que projette Cesare autour de lui est grande.

Beau, ténébreux et mystérieux, il est difficile de ne pas succomber à son charme dès l'instant où il apparaît, monté sur son cheval et tout de noir vêtu. Il fascine aussitôt grâce à sa majesté que les dessins ont su parfaitement faire ressortir. Miguel, son bras droit, est plus nuancé. À la fois digne acolyte de Cesare, il n'en demeure pas moins un individu simple et hilarant par moments.

Vous l'aurez compris, ce manga est assurément un énorme coup de cœur, à la fois dense et léger, drôle et profond... Il n'y a pas un défaut à lui reprocher qui puisse contrebalancer quelque peu toutes ses qualités. Amateurs d'Histoire ou non, n'hésitez pas à vous jeter dessus si vous le croisez en librairie.


Coup de ♥