lundi 30 juillet 2018

À l'ombre de l'arbre kauri

Titre : À l'ombre de l'arbre kauri
Auteur : Sarah Lark
Édition : Archipoche
Pages : 735
Note : 3 / 5
Nouvelle-Zélande, 1875. Lizzie et Michael cultivent l’espoir d’un jour posséder leur propre domaine. Mais ces perspectives heureuses sont soudain assombries par la disparition de leur fille adoptive, kidnappée par un chef maori… Pendant que Michael se démène pour retrouver sa fille, Kathleen – son ancienne fiancée – apprend une bonne nouvelle : son fils Colin rentre au pays. Mais nul ne mesure les conséquences de ce retour pour les deux familles…
Prenant pour toile de fond les paysages grandioses de la Nouvelle-Zélande, Sarah Lark fait la part belle à ses héroïnes, et au combat qu’elles mènent pour conquérir liberté et indépendance.



Avis de Cyrlight




Après avoir suivi les péripéties de Kathleen, Michael et Lizzie à l’autre bout du monde, place désormais à la nouvelle génération, portée par Matariki, une demi-maorie fille de chef, ainsi que Sean, Colin et Heather Coltrane. Dans À l’ombre de l’arbre kauri, les opprimés, qu’il s’agisse des femmes ou des autochtones, sont bien déterminés à faire entendre leur voix.

Si j’avais été assez emballée par Les rives de la terre lointaine, cette suite m’a quelque peu déçue. Je ne m’attarderai par sur les indénombrables répétitions qui me mettent toujours les nerfs à vif (pitié, l’auteur, le traducteur ou le correcteur, le récit n’en serait que meilleur si on ne subissait pas des « effectivement », « à coup sûr » et compagnie une fois par page, parce qu’au bout de sept cents, ça fait vraiment énorme !), mais plutôt sur le scénario en lui-même.

Sarah Lark se concentre cette fois-ci davantage sur l’Histoire avec un grand H, comme cela avait déjà été sensiblement le cas dans Le cri de la terre. Sans doute n’est-ce pas fait pour moi, car il s’agit de ses deux œuvres que j’ai le moins appréciées.

Non pas qu’il n’y ait pas d’éléments intéressants, car cela permet d’en découvrir toujours plus sur le fonctionnement politique de la Nouvelle-Zélande, et surtout sur la culture maorie, mais j’ai trouvé que le roman souffrait souvent de longueurs.

Le début, au contraire, est bien trop rapide. En l’espace de quelques dizaines de pages, trois années se sont déjà écoulées, laissant à peine le temps de prendre nos marques avec ces nouveaux personnages, alors que la suite se traîne par moments. Le rythme aurait gagné à être plus équilibré.

Le thème en lui-même me donne l’impression d’avoir été choisi pour coller avec les mouvements féministes actuels. Non que je reproche à l’auteur d’avoir voulu traiter de l’obtention de droit de vote des femmes, car après tout, la Nouvelle-Zélande s’est démarquée en étant le premier pays à l’accorder, mais plutôt de n’y avoir fait aucune allusion dans sa première trilogie (ou alors si discrète que cela ne m’a pas marqué), qui se déroulait approximativement à la même époque.

Qui plus est, certains personnages m’ont agacée par leur passivité. Si quelques-uns se battent pour leurs idéaux ou ce qui leur semble juste (Matariki, Heather et Sean pour ne citer qu’eux), Kathleen en particulier m’a fait grincer des dents plus d’une fois. Après tout ce qu’elle-même a traversé avec son premier époux, je la trouve étrangement peu encline à faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider cette pauvre Violet. Avec elle, c’est surtout : « Si elle peut rester, tant mieux, si son père veut continuer à la martyriser, c’est son droit. » Avec un fils juriste et une fille qui a pris la jeune orpheline en sympathie, on aurait pu s’attendre à plus de réactivité, surtout dans un roman axé sur les combats sociaux.

Enfin, pour conclure sur les points négatifs, je dirais que les situations sont un peu répétitives, au bout d’un moment. J’ai bien conscience que c’était sûrement le quotidien de l’époque, mais au final, on retrouve toujours dans les livres de Sarah Lark le même schéma classique du mariage malheureux ou de la souffrance des personnages avant l’irrémédiable happy end. Quelles que soient les épreuves auxquelles ils sont confrontés, ça se termine toujours bien pour les protagonistes. Sans parler du thème également récurrent du fils rapporteur entièrement dévoué au « mauvais » père (Paul, Colin, Joseph…).

Passons aux points positifs, à présent. Tout d’abord, j’ai énormément apprécié les références très récurrentes à la trilogie du Nuage Blanc, notamment avec le jeune Caleb Biller, qu’il est plaisant de retrouver après l’avoir connu jeune homme dans Le chant des esprits.

J’ai aussi aimé le paradoxe mis en valeur à travers ce roman, en particulier avec les Maoris. Ils sont plus ou moins considérés comme des sauvages par les Pakeha, alors qu’ils étaient bien plus ouverts d’esprit (au niveau de l’égalité homme-femme, par exemple) et tolérants que la plupart des Blancs. L’auteur ne tombe pas pour autant dans le manichéisme complet, puisque la violence sanglante de Kahu Heke contraste avec le pacifisme de Parihaka.

Du bon et du moins bon, donc, dans À l’ombre de l’arbre kauri, qui m’aura beaucoup moins séduite que le premier tome. Peut-être est-ce aussi dû à une certaine lassitude provoquée par la récurrence de plusieurs situations. M’enfin, si vous avez aimé les autres livres de Sarah Lark, il n’y a aucune raison pour que celui-ci vous déplaise.

vendredi 27 juillet 2018

Chroniques du Monde Émergé T.1 : Nihal de la Terre du Vent

Titre : Chroniques du Monde Émergé T.1 : Nihal de la Terre du Vent
Auteur : Licia Troisi
Édition : Pocket Jeunesse
Pages : 495
Note : 2 / 5
Nihal est une jeune fille très étrange : oreilles pointues, cheveux bleus, yeux violets tout la distingue des autres habitants du Monde émergé. Fille d'un célèbre armurier, elle passe son temps à jouer à la guerre avec une bande de garçons. Mais la nuit, des voix plaintives et des images de mort hantent l'esprit de Nihal. Et lorsque le terrible Tyran envahit La Terre du Vent, elle comprend que ses cauchemars sont devenus réalité. L'heure du véritable combat a sonné. Nihal doit devenir une vraie guerrière et défendre la paix, à tout prix. Ses seuls alliés : Sennar, le jeune magicien, et une infaillible épée de cristal noir.



Avis de Cyrlight




Dans ce premier tome des Chroniques du Monde Émergé, Nihal de la Terre du Vent, on suit les aventures de la jeune fille éponyme, âgée de treize ans au début de l'histoire et de presque dix-huit à la fin, qui rêve de devenir guerrier, en dépit de toutes les difficultés que cela implique.

C'est avec une opinion plutôt négative que je ressors de la lecture de ce roman, car nombreux sont les points qui font que j'ai eu beaucoup de peine à accrocher.

Le personnage principal, pour commencer. Nihal est tout simplement insupportable. Elle est égoïste, capricieuse et complètement téméraire, dans le mauvais sens du terme. Elle passe son temps à désobéir et à s'exposer inutilement au danger, sans que cela n'ait de répercussions susceptibles de lui faire retenir la leçon, puisqu'il y a toujours quelqu'un pour la sauver.

Livon, son « père », est le meilleur exemple, puisqu'il se contredit d'une page à l'autre. Il ne veut pas lui donner une arme, qu'elle obtient de sa part quelques paragraphes plus loin, il refuse qu'elle apprenne la magie, puis l'envoie chez une tante magicienne dont Nihal n'a jamais entendu parler jusque-là... Ido est le seul qui se montre ferme avec elle, mais hormis peut-être un peu vers la fin du tome, à aucun moment l'adolescente ne semble évoluer dans son caractère.

Sa pseudo-romance est probablement la goutte d'eau de trop. Elle est si égocentrique qu'elle ne se rend même pas compte que l'homme devant lequel elle se pâme est le compagnon de sa tante, et même lorsque Sennar le lui apprend, elle n'éprouve pas une once de culpabilité, alors qu'elle est censée apprécier Soana.

De surcroît, Nihal a tout d'une Mary-Sue. Elle sait se battre à la perfection, personne ne lui arrive à la cheville, et c'est même à se demander pourquoi elle se donne autant de peine pour entrer à l'Académie pour y suivre une formation de guerrier, puisqu'elle arrive à défaire dix des meilleurs élèves en guise de test.

Quant aux personnages secondaires, ils pourraient être intéressants, mais à l'exception d'Ido et Sennar (et encore, ce dernier est souvent plongé dans l'ombre de Nihal), ils sont assez peu développés, et c'est à peine s'ils sont mentionnés en dehors des passages où ils apparaissent.

L'histoire en elle-même est longue et pas franchement intéressante, en partie à cause des grosses ellipses. Au début notamment, l'adolescence de Nihal se déroule à la vitesse de l'éclair, et on ne sait que deux ou trois bribes de son apprentissage de la magie chez Soana. Quelle magie, d'ailleurs ?

Nihal pique une crise pour l'apprendre, mais tout ce qu'on sait, c'est que quelques années plus tard, elle maîtrise les bases des sortilèges de soin. Même Sennar et Soana, qui sont pourtant magiciens, ne l'utilisent que très peu, si bien qu'on ignore quelles sont leurs limites et les capacités que leur fournissent leurs pouvoirs.

Le reste se compose des réussites de Nihal. Nihal est douée en ci, Nihal est la meilleure en ça... Elle ne semble jamais rencontrer de difficultés, hormis peut-être avec son dragon, et Ido qui se montre moins conciliant avec elle que tous les autres, mais il faut tout de même attendre la dernière partie du roman pour en arriver là.

Que dire pour conclure, sinon que je n'ai pas apprécié ce livre ? Je ne le connaissais pas au moment de l'entamer et je ne m'attendais à rien de particulier ; heureusement, sans quoi j'aurais été très déçue. Une héroïne détestable et un scénario peu prenant, voilà ce que je retiendrais des Chroniques du Monde Émergé.

lundi 23 juillet 2018

Forbidden Love T.6

Titre : Forbidden Love T.6
Auteur : Miyuki Kitagawa
Édition : Akiko
Pages : 187
Note : 2.5 / 5


"Je vais obtenir ce que vous ne pourrez jamais avoir"... Cette mystérieuse phrase de Kyôko continue de hanter Kasumi qui se demande ce qu'elle voulait sous-entendre...
Et lorsqu'elle va enfin découvrir la vérité, son monde va à nouveau basculer. Quelle nouvelle épreuve va-t-elle devoir traverser par amour ?






Avis de Cyrlight



Dans ce sixième tome de Forbidden Love, Kasumi et Yoshiki enchaînent les tourments. En effet, le jeune homme a appris que Kyôko, après s’être joué de lui en se faisant passer pour sa sœur, attend un enfant. Cela bouleverse totalement la situation au sein du couple.

Dans mes précédentes critiques de la saga, j’évoquais le fait qu’il ne se passait pas un tome sans que le couple incestueux rompe ou se réconcilie. Cette fois-ci, ils font les deux en un seul volume, autant dire que ça devient très, très lassant, à la longue.

Même les personnages secondaires, qui jusqu’à présent parvenaient toujours à relancer plus ou moins l’intrigue, sont devenus quasiment inutiles. La mère ne sert pas à grand-chose, Kazuki est juste là pour servir la morale et seule Kyôko se détache encore, en plongeant toujours plus loin dans la folie provoquée par son amour obsessionnel pour Yoshiki.

Alors certes, la curiosité de connaître le fin mot de l’histoire m’incite à lire la suite, mais les tomes s’enchaînent et se ressemblent tellement qu’il faut toujours attendre les dernières pages pour avoir des rebondissements inédits. Et dès qu’on pense que le scénario va avancer, il recommence à tourner en rond, avec le schéma traditionnel de la rupture accompagnée de la réconciliation.

En conclusion, le manga se traîne véritablement en longueur et, sachant qu’il ne s’agit que du sixième tome sur dix-huit (bien que seulement quinze soient parus en France), c’est à redouter qu’il ne se conclut pas avant de lasser irrémédiablement.

jeudi 19 juillet 2018

Century T.1 : L'Anneau de feu

Titre : Century T.1 : L'Anneau de feu
Auteur : Pierdomenico Baccalario
Édition : Bayard Jeunesse
Pages : 404
Note : 3.5 / 5
Quelques jours avant la Saint-Sylvestre, trois enfants: un Chinois, Sheng, un Américain, Harvey et une Française, Mistral, s'installent avec leurs parents dans un minuscule hôtel, la Domus Quintilla, à Rome. Ils se lient d'amitié avec Elettra, la fille du gérant et s'aperçoivent qu'ils ont le même âge, et sont nés le même jour: le 29 février. Dans la nuit, une panne d'électricité plonge Rome dans un black-out total. Dehors, il neige à gros flocons - fait exceptionnel. Conscients qu'il se passe des choses étranges, les quatre amis décident de sortir et tombent sur un individu qui leur confie, avant d'être assassiné, une valise. A l'intérieur, il y a un parapluie, de curieuses toupies, une drôle de carte en bois, une dent. L'enquête commence...



Avis de Cyrlight



Comme dans la plupart de ses œuvres, Pierdomenico Baccalario nous entraîne à travers Century dans une aventure exaltée pleine de magie, d'énigmes et de rebondissements, menée par un groupe d'adolescents. Ce premier tome, L'Anneau de feu, marque leur rencontre et le début de leur histoire.

Autant vous prévenir tout de suite, ne vous attendez pas à une critique très objective, car je suis une fan inconditionnelle de cet auteur. On retrouve dans Century tout ce qui fait sa patte : une plume agréable, un scénario complètement abracadabrant, un mystère qui s'épaissit au fil des pages...

Certes, il s'agit d'un roman jeunesse, mais sa magie peut opérer sur tout le monde, tant la lecture est addictive et l'histoire originale. C'est d'ailleurs cela, la principale qualité de Baccalario : avec lui, aucun moyen de savoir à quoi s'attendre à l'avance. Autant dire que le suspens est au rendez-vous !

Quelques points négatifs sont tout de même à relever. Comme je l'avais déjà souligné pour Ulysse Moore (ce qui n'altère en rien l'amour que je porte à cette saga), les héros, tous adolescents, sont vraiment excessivement malins et perspicaces, sans parler du fait qu'ils n'ont aucun mal à communiquer entre eux, alors qu'ils sont tous originaires d'un pays différent.

Qui plus est, les lecteurs moins familiers de l'univers de l'auteur pourraient être assez perplexes, voire se perdre en chemin, face à tant de péripéties qui s'enchaînent sans qu'aucune explication ne soit apportée. Les questions s'accumulent, contrairement aux réponses qui sont inexistantes. Les fidèles, en revanche, apprécieront les clins d'œil (coucou Ulysse et Kilmore Cove !).

C'est donc un début de saga prometteur que nous livre L'Anneau de feu, et même si ma préférence va toujours à Ulysse Moore, je suis très impatiente de découvrir quelles surprises Pierdomenico Baccalario nous réserve pour la suite !

samedi 14 juillet 2018

Forbidden Love T.5

Titre : Forbidden Love T.5
Auteur : Miyuki Kitagawa
Édition : Akiko
Pages : 189
Note : 3 / 5



Pour essayer d'oublier, Kasumi part à l'étranger sous les conseils de Kazuki. Mais plutôt que d'aller rejoindre sa mère à New York, elle décide d'aller à Rome et de revoir l'endroit où son histoire avec Yoshiki a commencé. Elle va y faire une rencontre assez inattendue...






Avis de Cyrlight



Ce cinquième tome de Forbidden Love marque le départ de Kasumi, désireuse de quitter le Japon pour oublier Yoshiki. Elle laisse entendre qu'elle part pour les États-Unis rejoindre sa mère, mais contrairement à Kazuki qui se rend sur place pour l'y retrouver, elle-même est à Rome, où Yoshiki l'attend, à sa grande surprise.

Avec ce manga, c'est un pas en avant, un pas en arrière à chaque tome. Dans l'un, le frère et la sœur se séparent, dans l'autre, ils se réconcilient. Leur romance commence donc passablement à tourner en carré, et seuls les personnages secondaires continuent à rompre la redondance qui s'installe.

Kazuki bouleverse leur relation en informant leur mère de leur liaison, et bien qu'elle pense d'abord à une blague, elle se précipite au Japon pour en avoir le cœur net, et... C'est tout. Elle les surprend dans les bras l'un de l'autre, mais cela ne va plus loin.

Au final, le seul personnage qui continue à se développer de façon vraiment intéressante, c'est Kyôko, qui sombre de plus en plus dans une folie malsaine et qui s'enfonce dans son obsession pour Yoshiki. La scène finale la transforme en redoutable manipulatrice et laisse craindre ce qu'elle projette encore à l'avenir.

En conclusion, même si l'histoire n'est pas la plus palpitante qui soit, elle n'est pas non plus désagréable à lire, et même si la romance s'enlise, on a tout de même envie de voir comment la situation entre les personnages (surtout secondaires) va évoluer.

mardi 10 juillet 2018

La Guerre des Clans I,1 : Retour à l'état sauvage

Titre : La Guerre des Clans I,1 : Retour à l'état sauvage
Auteur : Erin Hunter
Édition : PKJ
Pages : 306
Note : 3 / 5

Depuis des générations, fidèles aux lois de leurs ancêtres, quatre clans de chats sauvages se partagent la forêt.
Mais le Clan du Tonnerre court un grave danger, et les sinistres guerriers de l'Ombre sont de plus en plus puissants. En s'aventurant un jour dans les bois, Rusty, petit chat domestique, est loin de se douter qu'il deviendra bientôt le plus valeureux des guerriers...





Avis de Cyrlight



Retour à l'état sauvage est le tout premier tome de la longue saga La guerre des Clans. Tout commence avec Rusty, un chaton qui s'aventure dans la forêt et qui, après sa rencontre avec des chats sauvages appartenant au Clan du Tonnerre, décide de tourner le dos aux humains pour se joindre à eux.

Ce roman étant principalement destiné à un jeune public, il est très facile à lire. Le style est fluide et simpliste, parfois un peu répétitif, mais pas déplaisant pour autant. Ce qui est un peu plus compliqué, c'est de retenir les noms de la pléthore de personnages. Je me suis mélangée plus d'une fois, en particulier entre Nuage Gris et Nuage de Jais.

L'histoire séduira sans aucun doute ses plus jeunes lecteurs, car elle est sympathique, mais elle souffre d'une certaine monotonie. Il lui manque cette petite étincelle qui fait tourner avidement les pages et nous rend incapable de lâcher le livre. Les scènes s'enchaînent presque gentiment les unes à la suite des autres, et même s'il y a de l'action et des passages plus sombres, l'intrigue demeure relativement plate.

Le traître est rapidement démasqué, et j'ai d'ailleurs été agacée plus d'une fois par Nuage de Feu qui, chaque fois qu'il compte le dénoncer à Étoile Bleue, ne le fait pas, pour une raison ou pour une autre, si bien que le chat en question peut continuer à agir à sa guise.

Les personnages sont tout de même assez attachants dans l'ensemble, malgré un léger manichéisme. Celle qui se démarque le plus est Croc Jaune, car son caractère et son passé semblent plus mis en valeur que ceux des autres chats, ce qui lui confère un certain intérêt.

En conclusion, Retour à l'état sauvage est un roman qui se lit très aisément et qui en ravira plus d'un, mais qui ne marquera sans doute pas les esprits des lecteurs les plus exigeants.

jeudi 5 juillet 2018

Arsène Lupin, L'aventurier T.1 : Le diadème de la princesse de Lamballe

Titre : Arsène Lupin, L'aventurier, T.1 : Le diadème de la princesse de Lamballe
Auteur : Takashi Morita
Édition : Kurokawa
Pages : 255
Note : 3 / 5
L’histoire de ce volume, Le Diadème de la princesse, est donc une pièce de théâtre qui avait été écrite alors que Lupin commençait à connaître le succès. De nos jours, cela aurait probablement donné lieu à un film au cinéma. Une pièce classique dans son déroulement car écrite pour attirer les gens ne connaissant pas encore le personnage, elle reste néanmoins intéressante parce qu’il s’agit de la première apparition de Victoire dans la série mais également parce qu’une partie de l’enfance de Lupin y est décrite. J’espère que vous apprécierez les nombreux détails qui sont présentés dans cette première aventure, et notamment la façon dont est représentée l’Europe du début du XXe siècle.



Avis de Cyrlight



Ce premier tome d'Arsène Lupin, L'aventurier : Le diadème de la princesse de Lamballe, lance l'adaptation en une série de mangas du célèbre gentleman cambrioleur créé par Maurice Leblanc. Alors que la jolie mais insupportable Germaine Gournay-Martin est sur le point d'épouser le duc de Charmerace, son milliardaire de père est menacé pour la seconde fois d'être volé par Arsène Lupin...

Autant le dire d'entrée : je n'ai jamais lu les œuvres originales de Maurice Leblanc et je ne connais que très vaguement le personnage, à travers d'autres adaptations (le film avec Romain Duris dans le rôle titre, notamment, mais aussi la saga Sherlock, Lupin & moi d'Irene Adler). Par conséquent, j'ai été quelque peu surprise par certains détails du livre, comme le lien d'Arsène avec Victoire, par exemple.

Les dessins sont très beaux et très soignés, même si je relèverai un bémol sur l'expression parfois démente que semble avoir Lupin. Il perd alors tout son charisme et son élégance pour un air de fou à lier qui ne sied pas du tout à la réputation du personnage.

En revanche, j'ai beaucoup aimé sa désinvolture, sa volonté de se montrer plus malin que tout le monde et de jouer avec la police, même si son point faible (exploité avec justesse par son ennemi Ganimard) a bien failli avoir raison de lui.

Le scénario est un peu décevant dans son ensemble, cependant, car on devine aisément ce qui va se passer. Déjà au début, difficile de ne pas comprendre sous quels traits se cache Arsène, et ce qu'il manigance. Certes, à certains moments, on se demande comment il va pouvoir s'en sortir, mais il finit toujours par trouver une issue ou jouer de sa ruse pour duper tout le monde.

Dans l'ensemble, j'ai été moyennement emballé par ce premier tome. Il est pourtant assez réussi, mais il ne m'a pas captivé plus que cela. Je lirai tout de même la suite, afin de voir si mon impression évolue (et surtout parce que j'ai les deux tomes suivants qui attendent déjà dans ma bibliothèque).

dimanche 1 juillet 2018

172 heures sur la lune

Titre : 172 heures sur la lune
Auteur : Johan Harstad
Édition : Albin Michel (Wiz)
Pages : 474
Note : 2.5 / 5
Des années que le sol lunaire n'a pas été foulé par l'homme. Pour Mia, Midori et Antoine, l'heure du départ approche...
Alors que Midori y voit un ticket gagnant pour la liberté, loin de sa vie étriquée au Japon, pour Mia, c'est l'occasion rêvée de faire enfin connaître son groupe de rock et de devenir célèbre. Quand à Antoine, il ne souhaite qu'une chose : mettre autant de kilomètres que possible entre lui et son ex-petite amie.
Mais ils sont loin d'imaginer que ce qui les attend sur la face cachée de la Lune est bien pire. Et dans l'immensité noire de l'espace, personne ne viendra les sauver...



Avis de Cyrlight




172 heures sur la lune est un roman de science-fiction mettant en scène un trio d'adolescents, gagnants d'un tirage au sort mondial qui leur permet de prendre part à une mission spatiale, organisée par la NASA afin de remettre l'exploration lunaire au goût du jour. De lourds secrets et un grand mystère semblent toutefois se dissimuler derrière cette histoire.

Si vous aimez les récits logiques et cohérents, passez votre chemin, parce que vous risquez fort de vous arracher des poignées de cheveux entre la première et la dernière page.

Le roman commence sur une réunion entre plusieurs personnages inconnus, qui décident de réveiller l'intérêt de l'humanité pour la lune en invitant trois adolescents à rejoindre une base construite sur notre satellite naturel, par le biais d'un tirage au sort. On devine tout de suite que cette mission ne sera pas sans danger, et que l'astre recèle quelque chose de terrible.

Était-il bien utile de rajouter le personnage du vieux monsieur dans sa maison de retraite, sénile et amnésique, qui se met à angoisser et à s'égosiller chaque fois qu'il est question de la lune ? Il réapparaît plusieurs fois, mais au final, ne sert à rien d'autre qu'à donner une piqûre de rappel, au cas où le lecteur n'ait pas compris qu'un danger guette les apprentis astronautes, alors que c'est parfaitement clair dès les premières lignes.

La première partie de l'histoire est trop longue et trop lente. On y suit alternativement les trois adolescents qui vont remporter leur billet pour la lune, et si l'auteur s'attarde probablement sur eux pour les rendre attachant, ça ne fonctionne pas. On s'enlise dans leur quotidien alors qu'on sait pertinemment qu'ils vont être sélectionnés, et on a qu'une hâte, que le voyage spatial commence enfin, sauf qu'il tarde à survenir.

Qui plus est, sur ces trois adolescents, aucun n'a réellement envie de partir sur la lune par intérêt pour l'astronomie. Leurs motivations sont bien plus égoïstes, puisque Mia veut seulement faire la promotion de son groupe de rock, Midori désire quitter le Japon et Antoine mettre le plus de distance possible entre son ex-petite amie et lui (dont, accessoirement, il ne tardera pas à se consoler).

Malgré cela, ils n'ont aucune peine à assimiler en quelques mois une formation d'astronaute accélérée (littéralement, parce que cette partie-là est totalement survolée). Une fois dans l'espace, ils vont même jusqu'à se révéler presque plus réactifs et débrouillards que la plupart des professionnels.

La lune arrive enfin, avec son lot d'incohérences. Tout d'abord, une base secrète, construite dans les années 70 et dans laquelle aucun humain n'a jamais mis les pieds, cela paraît gros, mais il y a pire. Notamment le fait qu'il y a deux bases, et que la première contient une capsule de secours destinée à accueillir trois personnes.

Sachant qu'elle est évoquée une première fois quand l'équipage est encore trop nombreux, pourquoi Caitlin se drogue-t-elle avec les cachets alors qu'elles ne sont plus que trois ? Probablement parce que l'auteur a oublié qu'il avait déjà mentionné la capsule, qui est ensuite réévoquée comme une révélation capitale.

Des questions que l'on se pose aussi en pêle-mêle. D'où viennent les signes que les adolescents ont aperçus sur Terre avant de partir (le fameux 6EQUJ5) ? Ils n'ont aucune justification logique. Pourquoi envoyer des adolescents sur la lune dans le but d'obtenir des financements pour étudier de plus près le danger, alors qu'il y a sur place des missiles destinés à annihiler notre satellite ? Pourquoi Coleman, qui était le seul à avoir conscience du massacre auquel il menait son équipe, se comporte-t-il aussi lâchement au lieu de mener les filles à l'abri ?

Quant à la fin, elle est très trouble. Si le combat entre Mia et son adversaire est assez bien mené, l'épilogue gâche tout. Comment se fait-il qu'il y ait encore des humains, dans le futur, pour découvrir les corps des astronautes et adolescents sur la lune ? Comment l'humanité a-t-elle survécu ?

J'en oublie sûrement, mais vous aurez compris l'idée générale. C'est un roman très long dans sa première partie et qui part ensuite complètement dans tous les sens. Alors certes, la lune réussit à nous faire frissonner et à nous tenir en haleine, mais la conclusion est très décevante, car rien n'est expliqué et tout paraît illogique. Pour résumer, je dirais que cette histoire manque cruellement de sens et je vous conseillerai plutôt de vous tourner vers des récits mieux ficelés que celui-ci.