vendredi 28 décembre 2018

Le Ranch des trois collines

Titre : Le Ranch des trois collines
Auteur : Leila Meacham
Édition : Charleston
Pages : 510
Note : 3 / 5
Printemps 1900. Séparés à leur naissance, des jumeaux, Nathan et Samantha, fêtent leur vingtième anniversaire, dans des comtés éloignés de l’État du Texas, sans se connaître ni soupçonner l’existence de l’autre… À la ferme de Barrows, Nathan reçoit une visite inattendue qui va bouleverser son existence. Trevor Waverling, un titan des premières heures du forage pétrolier, vient lui proposer un pacte des plus étranges… À Fort Worth, à trois jours de chevauchée au sud, Samantha décide que son destin se trouve sur les terres de Las Les Lomas, le ranch des Trois Collines, l’un des plus grands du Texas. La jeune fille entend aider son père adoptif à réaliser son rêve : devenir un titan de l’élevage texan. Mais malgré les secrets bien gardés, les routes de Nathan et Samantha sont appelées à se croiser… La vie réunira-telle les jumeaux séparés ?


Avis de Cyrlight



Le Ranch des trois collines raconte l’histoire de deux jumeaux, Samantha et Nathan, séparés à la naissance. La jeune fille a été adoptée par des parents aimants, tandis que le garçon est resté avec sa mère qui lui préfère ses autres enfants, jusqu’au jour où son père biologique apparaît.

En dépit d’un résumé accrocheur, je n’ai pas particulièrement aimé ce roman. Non pas qu’il soit mauvais, pourtant. Il est bien écrit et ne souffre d’aucun défaut majeur, mais l’histoire est de celles qui n’ont pas réussi à me séduire, ne serait-ce qu’un peu.

Peut-être est-ce parce qu’elle est beaucoup trop manichéenne. Tous les personnages ou presque ont bon fond, et ceux pour qui ce n’est pas le cas finissent par en payer le prix, tandis que tous les autres vivent heureux, comme dans un conte de fée.

Qui plus est, les non-dits, les secrets et les manigances s’accumulent tout au long du texte, mais au bout d’un moment, il y en a trop. Il est clair depuis le début que tous les points convergent dans la même direction, et chaque fois que l’on s’attend à voir la vérité éclater, le fil rouge s’étire encore et encore. Cela m’a un peu rappelé les œuvres de Sarah Lark, où l’on sait dès le début que les personnages vont se retrouver en dépit des épreuves et que l’histoire va se terminer en happy end.

J’ai tout de même eu une préférence pour l’intrigue de Nathan, sûrement parce qu’elle est plus sombre et plus poignante. Le personnage de Rebecca est l’un des seuls à m’avoir vraiment touchée (avec peut-être Léon), et son sort m’a émue. Quant à l’intrigue tournant autour du frère de Trevor, elle est aussi bien menée. Le problème, c’est que si le début s’équilibre alternativement entre Nathan et Samantha, la suite se concentre davantage sur cette dernière et son entourage immédiat, le laissant en retrait.

Le charme du Ranch des trois collines n’a donc pas opéré sur moi. Je ne le déconseille pas, car il peut sûrement être apprécié, mais ce sera par quelqu’un d’autre que moi.

jeudi 20 décembre 2018

Cesare T.7

Titre : Cesare T.7
Auteur : Fuyumi Soryo
Édition : Ki-oon
Pages : 194
Note : 4.5 / 5
Naïf et studieux, Angelo da Canossa n’est guère armé pour la vie d’étudiant à l’université de Pise, lieu d’intrigues et de tensions dans l’Italie de la Renaissance. Son innocence résistera-t-elle à sa rencontre avec Cesare Borgia, rejeton d’une famille à la réputation sulfureuse, dont le père est sur le point d’accéder au Saint-Siège ?
Rivalités entre les différentes factions de l’université, machinations politiques et luttes fratricides, Angelo va partager les années de formation d’un jeune homme en passe de devenir l’un des personnages les plus fascinants de l’Histoire. À ses côtés, il croisera le chemin de certains de ses contemporains les plus célèbres, de Christophe Colomb à Machiavel en passant par Léonard de Vinci…
Fuyumi Soryo lève le voile sur le destin hors du commun de l’énigmatique Cesare Borgia dans un manga d’une richesse historique rare, tout simplement passionnant.



Avis de Cyrlight



L’histoire fait une pause dans ce septième tome de Cesare, et l’Histoire reprend ses droits, puisqu’une grande partie du manga se concentre sur le récit d’évènements passés, notamment avec Dante et l’empereur Henri VII, mais aussi sur la question de l’équilibre des pouvoirs.

Je ne sais pas vraiment quoi penser de ce tome. Il est très riche en faits historiques, peut-être même un peu trop. Il n’y a cette fois aucune touche d’humour ou de légèreté, qui auraient pourtant été les bienvenues pour ponctuer un récit d’une telle densité. Les personnages principaux sont quasiment inexistants (Miguel n’apparaît que dans quelques cases, Angelo encore moins, et Cesare ne sert finalement qu’à introduire les récits parallèles).

C’est donc un peu frustrant de ne pas retrouver ces visages familiers, surtout après un sixième tome particulièrement touchant, où les liens semblaient avoir évolué entre les protagonistes. En dépit de cela, on ne peut qu’une fois de plus louer l’application et le travail de l’auteur, ainsi que la pertinence de son œuvre.

Qui plus est, même si cela ne paraît pas de prime abord, tout ce qui est raconté dans ce tome aura probablement son importance pour la suite, car les réflexions de Cesare, ainsi que son intérêt pour les figures historiques dépeintes entre ces pages, donnent un avant goût de l’homme, ou plutôt du « Prince », comme Machiavel tendra à le qualifier, qu’il sera dans le futur. On note sa position ambiguë à l’égard de l’Église, sa fascination pour le pouvoir... Cela contribue à éclairer la psychologie parfois complexe du personnage.

En conclusion, c’est un bon tome, très instructif et très dense, qui contraste beaucoup avec ces prédécesseurs. Je suis seulement déçue du fait que les protagonistes manquent un peu, mais c’est plus un ressenti personnel qu’un défaut à part entière.


Coup de ♥ 

jeudi 13 décembre 2018

Mansfield Park

Titre : Mansfield Park
Auteur : Jane Austen
Édition : Archipoche
Pages : 562
Note : 1.5 / 5
Fanny Price est issue d'une famille pauvre qu'elle quitte à l'âge de dix ans pour vivre avec son oncle et sa tante, Sir Thomas et Lady Bertram, à Mansfield Park. Sir Thomas désire en effet aider Mrs. Price, la mère de Fanny et la sœur de Lady Bertram, en prenant en charge l'éducation de Fanny.
Celle-ci est donc élevée avec ses cousins, légèrement plus âgés qu'elle, Tom, Edmund, Maria et Julia, mais il lui est presque constamment rappelé qu'elle leur est inférieure. Seul Edmund fait preuve de gentillesse à son égard; Maria et Julia la méprisent, Tom ne lui prête pas attention. Fanny maintient une correspondance régulière avec son frère William, officier de la Royal Navy. Elle acquiert en grandissant, notamment au contact d'Edmond, un sens moral qui lui sert de guide pour toute chose. La gratitude et l'affection qu'elle éprouve à l'égard de son cousin se transforment au fil des ans en un amour qu'elle garde secret.
Les jours passent calmement à Mansfield Park, jusqu'au jour où Lord Bertram part aux Caraïbes et que de nouveaux jeunes gens font leur arrivée dans les environs : Mr. et Miss Crawford, frère et sœur de la femme du nouveau pasteur. Leur arrivée bouleverse la vie austère de Mansfield Park, sous les yeux de Fanny...


Avis de Cyrlight



Mansfield Park est une œuvre écrite par la célèbre romancière anglaise Jane Austen. Ce livre met en scène une jeune héroïne du nom de Fanny, adoptée alors qu’elle a une dizaine d’années par son oncle et sa tante, afin de soulager financièrement sa famille qui a beaucoup trop d’enfants. Elle est donc élevée auprès de ses cousins et évoluent dans leur univers.

Ayant adoré Orgueil et préjugés, que je considère comme l’une de mes histoires préférées, c’est sans crainte que je me suis orientée vers un autre roman de Jane Austen. Grand mal m’en a pris, car je me suis ennuyée ferme tout au long de ma lecture, au point de devoir l’entrecouper avec d’autres livres pour tenter de la rendre plus digeste.

Peut-être qu’avec un nombre de pages moins conséquents, ce roman aurait été plus appréciable, au lieu de quoi il est tout bonnement interminable. Le scénario n’avance pas, il se traîne à n’en plus finir. La pièce de théâtre, par exemple, c’est à se demander quand on en verra enfin le bout. De surcroît, tout est long pour rien. On ne voit pas les personnages évoluer, leurs personnalités ont déjà été cernées sans qu’il soit utile de s’attarder indéfiniment dessus... Cette lenteur n’apporte absolument rien au texte, et risque seulement de décourager le lecteur, comme ce fut mon cas.

Pire encore, cela semble également avoir été celui de l’auteur, car après s’être éternisée, l’histoire est complètement bâclée dans les derniers chapitres. Parvenu à quelques dizaines de pages de la fin, on ne voit toujours pas venir la conclusion, et pour cause, puisqu’on a le droit à un bref résumé expéditif du devenir des personnages.

Parlons d’eux, d’ailleurs... Aucun ou presque n’est attachant. Fanny est complètement terne et effacé, si bien qu’on pourrait presque la prendre pour un élément du décor. Les sœurs Bertram (en particulier Maria) sont capricieuses à souhait. Lady Bertram apparaît tel un paresseux toujours vautré sur son canapé... Comme j’ai pu le constater avec Orgueil et préjugés, Jane Austen aime caricaturer ses personnages, ce qui n’est pas un mal en soit, mais le problème, c’est qu’il n’y a ici personne susceptible d’attirer la sympathie. Mary est un peu plus pétillante que les autres, mais puisqu’elle est perçue à travers les yeux de Fanny qui la jalouse et qui se concentre sur ses défauts, il est presque impossible de l’estimer.

La seule qui se démarque du lot est Mme Norris. Oui, elle est insupportable, haïssable, même, mais au moins, elle inspire une émotion au lecteur (qu’il s’agisse de colère ou d’une pointe d’amusement tant elle est ridicule dans ses discours) et apporte des touches de vivacité au récit, qui demeure monotone le reste du temps.

Je ne peux recommander ce livre, hormis peut-être pour tenter de résoudre un problème d’insomnie. Si vous souhaitez lire du Jane Austen, je vous conseillerai plutôt de commencer par Orgueil et préjugés ou n’importe quelle autre œuvre, mais certainement pas Mansfield Park.

lundi 10 décembre 2018

Au service de sa Majesté la Mort T.1 : L'ordre des Revenants

Titre : Au service de sa Majesté la Mort T.1 : L'ordre des Revenants
Auteur : Julien Hervieux
Édition : Castelmore
Pages : 320
Note : 4 / 5
Londres, 1887. Prise dans le carcan de la société victorienne, Elizabeth, jeune journaliste indépendante, n’a d’autre choix pour exercer son métier que de passer un accord avec un journaliste qui lui sert de nom de plume. Un accord funeste : quand ce dernier est assassiné sous ses yeux, Elizabeth, devenue gênante, est sommairement abattue…
… pour se réveiller dans sa propre tombe.
Commence alors pour elle une toute nouvelle « existence ». Sous la surveillance d’un étrange chaperon, Elizabeth rejoint, à son corps défendant, les rangs des Revenants, des morts-vivants chargés de traquer ceux qui tentent de repousser la venue de leur dernière heure.
Elle œuvre désormais pour le compte de Sa Majesté la Mort elle-même, une activité bien loin du repos éternel…


Avis de Cyrlight



Au service de sa Majesté la Mort : L’ordre des Revenants est le premier tome d’une saga ayant pour héroïne la jeune Elizabeth, une journaliste prometteuse, mais handicapée par son statut de femme dans l’Angleterre du XIXème siècle. Elle a donc conclu un pacte avec un homme qui lui sert de prête-nom, mais le jour où ce dernier est assassiné sous les yeux d’Elizabeth, elle devient à son tour une cible à abattre.

Si l’histoire est à première vue orientée jeunesse, elle pourra très certainement convenir à tous les âges. Elle n’est pas naïve, comme le sont parfois les romans destinés à un jeune public, parfois un peu dure (avec la mort comme thème principal, difficile de faire autrement), mais jamais trop sombre ou trop effrayante. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à lire ce livre, et je remercie d’ailleurs Babelio et les éditions Castelmore pour cet exemplaire.

L’écriture est très fluide et le scénario très addictif, ce qui fait que les pages s’avalent très facilement et qu’on ne les voit même pas passer. Le rythme est dosé à la perfection, l’univers se pose progressivement, sans pour autant négliger l’action, présente du début à la fin.

Les personnages sont attachants dans l’ensemble. Elizabeth est sympathique, Hank est touchant, Yseult est excellente dans son rôle de petite chef autoritaire et tyrannique, et j’ai eu un véritable coup de cœur pour Duncan. Seule Beatrix ne se démarque pas vraiment, mais elle est tout de même agréable.

Le seul avec qui j’ai eu du mal à accrocher, c’est James Hamilton. À côté des autres, il est insipide, et tombe comme le cliché du séduisant garçon dont on sait, dès l’instant où il apparaît, qu’il va se développer une histoire entre l’héroïne et lui. C’est presque un coup de foudre instantané, dont la mièvrerie contraste avec le reste de l’histoire. Bon, je manque peut-être d’objectivité parce que j’adore la relation ambiguë d’Elizabeth et Duncan, et je n’aimerais pas la voir faire le mauvais choix, ou pire, que cela évolue vers un triangle amoureux par la suite.

C’est d’ailleurs avec joie que je la lirai lorsqu’elle sortira, car c’est un début de saga qui m’a vraiment beaucoup emballée. J’ai hâte de découvrir les prochaines aventures des Revenants, d’autant que j’ai de nombreuses théories en tête concernant W, sans parler de Venise qui m’intrigue beaucoup...

samedi 8 décembre 2018

Destins parallèles (elle) T.1

Titre : Destins parallèles (elle) T.1
Auteur : Daisuke Imai
Édition : Komikku
Pages : 192
Note : 3.5 / 5



Destins Parallèles suit la romance entre deux personnes ressentie selon deux points de vue différents : celui de l'homme et celui de la femme. Celui-ci se concentre sur la vision de Chihiro.







Avis de Cyrlight



On retrouve l’univers et l’histoire de Destins parallèles, mais cette fois sous un autre point de vue, celui de Chihiro, une jeune fille timide et réservée, dont la grand-mère vend le miroir à un garçon bien particulier, sans avoir conscience des répercussions que cela va avoir sur la vie des personnages.

Avoir commencé ma lecture par le tome centré sur Yukichi m’a permis de comprendre tous les tenants et aboutissants de ses actes, et de ne pas le méjuger pour son attitude envers Chihiro.

J’ai néanmoins préféré ce manga raconté du point de vue de la jeune fille, que je trouve plus douce et attachante que Yukichi, qui ne m’avait guère séduite en tant que personnage.

La qualité des dessins me plaît toujours très moyennement, mais je suppose que je finirai par m’y habituer. Du moins, quand je lirai la suite, car si j’ai mieux aimé l’histoire de Chihiro que celle de Yukichi (malgré leur parallèle), c’est loin d’être un coup de cœur. Je ne précipiterai pas sur le tome suivant, j’attendrai plutôt qu’il me tombe entre les mains, d’une façon ou d’une autre.

dimanche 2 décembre 2018

Century T.3 : La ville du vent

Titre : Century T.3 : La ville du vent
Auteur : Pierdomenico Baccalario
Édition : Bayard Jeunesse
Pages : 370
Note : 3.5 / 5
L'aventure continue à Paris, la ville du vent. 19 juin. Harvey, Sheng, Elettra et Mistral se retrouvent cette fois-ci au coeur de Paris, la ville du vent, à la recherche du mystérieux Voile d'Isis. Pour la troisième fois réunis, nos héros lancent les toupies pour affronter un nouveau défi. Ils commencent à comprendre qu'ils ont été choisis pour renouer le pacte entre l'Homme et la Nature. Désormais ils ont face à eux des ennemis redoutables et coriaces. Jacob Mahler, le perfide émissaire d'Heremit Devil, n'est pas mort. Et une certaine Mlle Cybel, une énorme matrone qui habite un appartement transformé en véritable jungle, les suit à la trace.



Avis de Cyrlight



Troisième tome de Century, La ville du vent se déroule à Paris, et c’est bien évidemment Mistral qui se trouve cette fois sur le devant de la scène, même si ses amis ne sont pas en reste non plus. De nouveaux alliés et ennemis font également leur apparition.

Un peu déçue par L’Étoile de pierre, j’ai trouvé ce roman un ton au-dessus du précédent. L’action est toujours un peu saccadée, mais dans l’ensemble, je ne me suis pas sentie perdue à ma lecture, comme cela avait été le cas pour le second tome.

Là où celui-ci était plutôt orienté vers le drame, notamment en raison du deuil d’Harvey, La ville du vent est plus riche en humour. Ermete ne manque jamais une occasion de faire rire, que ce soit par ses maladresses ou la relation comique qu’il entretient avec sa mère, mais il n’est plus le seul. Le père d’Elettra est tout simplement hilarant dans son obsession à écrire un roman policier alors qu’il est en est incapable.

J’ai trouvé très appréciable que les parents prennent une part plus importante dans ce tome, au point d’être complètement mêlés aux aventures des enfants, même si l’on peut souligner le fait qu’ils acceptent peut-être un peu trop facilement la situation pour que cela soit parfaitement crédible.

Les antagonistes sont également plus nombreux et plus importants que jamais, mais heureusement, le quatuor peut compter sur un allié inattendu, en la personne de Jacob Mahler. Déterminé à se venger de son ancien employeur, il est prêt à tout, y compris à aider d’anciens ennemis.

Le voile commence à se lever progressivement sur certains points de l’intrigue, en particulier grâce à une mystérieuse rencontre au musée du Louvre, mais bon nombre de questions subsistent encore, dont les réponses seront certainement apportées dans le quatrième et dernier tome.

Lecture plaisante donc, et saga palpitante à suivre dans son ensemble. J’ai vraiment hâte de connaître le dénouement de cette histoire. Pour cela, rendez-vous à Shangai.