dimanche 31 décembre 2017

Anno Dracula

Titre : Anno Dracula
Auteur : Kim Newman
Édition : Le livre de poche
Pages : 380
Note : 3.5 / 5

Le roman part de l'hypothèse que Dracula est sorti vainqueur de l'affrontement avec le docteur Van Helsing et son groupe avant qu'il ne quitte l'Angleterre pour la Transylvanie. Il a tué Van Helsing, Quincey Morris et Jonathan Harker (les autres membres du groupe dont le docteur John Seward ont réussi à s'échapper). L'action est située en l'an 1888, alors que les meurtres de Jack l'Eventreur secouent Londres.





Avis d'Eli



Les romans d'horreur et moi, ça n'est pas une grande histoire d'amour. On peut même dire que ça ne m'a jamais beaucoup tenté, hormis certaines œuvres de Stephen King. Mais en tombant par hasard sur la couverture attrayante de ce roman, ma curiosité a pris le dessus. Après tout, pourquoi ne pas se laisser tenter par une suite alternative au Dracula de Bram Stoker ?

Ce n'est pas du tout décevant, bien que ça manque un peu de la profondeur que j'ai trouvée à l'œuvre de Stoker. Si on le prend comme un livre se suffisant à lui-même — au fond, c'est le cas, même si connaître les personnages centraux et les événements de Dracula est préférable —, c'est un récit divertissant et noir à souhait qui ne manque pas d'intérêt.

La reprise des meurtres historiques de Jack l'Eventreur est une très bonne idée. Même si ça commence à être du vu et revu, c'est très bien traité. Le fait que le lecteur sache dès le début qui est le tueur peut paraître étrange et décevant, puisque ça gâche le suspense. Mais au contraire, c'est un excellent choix de l'auteur ; on sait qui est le tueur, on le suit dans certains chapitres pour essayer de comprendre ses motivations etc., et c'est à mon sens ce qui est le plus intéressant dans le roman. Fait étrange, c'est sur mon personnage favori de Dracula que c'est tombé !

C'est d'ailleurs un plaisir de retrouver certains protagonistes de ce roman classique. Entre le vampire lui-même, l'ombre de Lucy Westenra qui plane sur tout le récit, le docteur Seward ou encore Arthur Holmwood, c'est très plaisant de réaliser comment ils ont changé depuis les événements du roman de Stoker. Chacun est traité plus ou moins en profondeur par l'auteur ; ce n'est pas facile de reprendre les personnages d'une œuvre qui ne nous appartient pas, mais il est possible de donner quelque chose de vraiment bon, et Kim Newman l'a fait.

L'ajout de deux personnages, auxquels on pourrait attribuer le rôle de protagonistes, permet de garder tout de même un œil extérieur sur le récit, au lieu de se focaliser sans cesse sur les personnages du roman d'origine. Charles et Geneviève sont d'ailleurs très agréables à découvrir tout au long du récit ; un espion pour le compte du Diogenes Club et une vampire au passé obscur qui unissent leurs forces contre le prince consort Dracula, ce n'est pas rien ! Leur histoire d'amour fonctionne d'ailleurs étonnamment bien, même si ça peut laisser dubitatif au début. Ils forment une bonne paire d'enquêteurs et parviennent non sans mal à découvrir la vérité sur Jack l'Eventreur.

Au niveau du style littéraire, c'est très plaisant à lire ; factuel, précis, pas de descriptions capillotractées et un certain cynisme. Rien de difficile ou d'inaccessible, donc, et ça permet de bien visualiser les scènes. Un peu trop bien parfois...

En effet, le point qui peut diviser est, à mon sens, la violence évoquée dans ce roman. Etant donné le sujet de l'histoire, c'est totalement compréhensible, mais le romancier s'y prend de manière très — peut-être bien trop — explicite pour décrire des choses d'une atrocité assez impressionnante. De même pour certaines scènes sexuelles qui n'apportent pas grand chose au récit, sinon une dose de cruauté supplémentaire. C'est un point qui, personnellement, ne m'a pas plu durant la lecture, mais qui peut très bien contenter certain(e)s.

En somme, Anno Dracula est un bon roman, savant mélange d'horreur, de policier, et de références à l'œuvre de Stoker. Deux suites ont paru, Le Baron rouge sang et Dracula Cha Cha Cha. Ce n'est néanmoins pas un titre à conseiller aux âmes sensibles.

jeudi 28 décembre 2017

Mon voisin Totoro

Titre : Mon voisin Totoro
Auteur : Hayao Miyazaki
Édition : Glénat
Pages : 576
Note : 4 / 5
Voici donc le récit complet du film Totoro, montage en BD des images du film éponyme à la manière du roman-photo. On y retrouve la famille Kusakabe, arrivant à la campagne et s’installant dans une maison bucolique près de laquelle s’élève un arbre immense. Mais dans ce dernier, réside Totoro, esprit de la nature bienveillant et protecteur qui va prendre les deux petites filles de la famille sous son aile. Emblème à plus d’un titre des studios Ghibli, Totoro est l’œuvre tutélaire, maîtresse, de la pensée de Miyazaki. S’y incarnent son rapport au monde et à la nature, son sens inné de l’enfance, cet esprit quasi animiste qui traduit la vie en toute chose et qui a porté l’artiste à créer cette ode au retour à la terre.



Avis de Cyrlight




Mon voisin Totoro est l'adaptation manga (ou plutôt animé comic) du célèbre film éponyme des studios Ghibli. Ce petit pavé de plus de cinq cent pages retrace fidèlement l'histoire de cette fantastique créature.

Autant prévenir, il ne faut pas s'attendre à une œuvre originale. Il s'agit de la retranscription du film, sans aucun ajout ni modification. Les illustrations sont de simples captures d'écran, qui auraient d'ailleurs mérité d'être plus agréables à l'œil. C'est regrettable, sachant qu'il y a peu de dialogues et que la plupart des cases ne renferment que des images. Un effort aurait dû être fait sur l'esthétique.

Malgré cela, l'histoire n'en est pas moins mignonne et touchante. Totoro et ses semblables plus petits sont des créatures adorables, sur le ventre desquelles on rêverait de dormir aux côtés de Mei. Les deux sœurs sont attachantes, en particulier la plus jeune, enjouée et exubérante.

Ce manga est plein de poésie et flirte avec les limites du merveilleux et de l'onirisme, puisque jusqu'aux dernières cases, on peut se demander si Totoro n'est pas un simple rêve, tout droit sorti de l'imagination des deux enfants.

Mon voisin Totoro est indéniablement un pur produit marketing, adaptation fidèle de l'œuvre dont il est tiré et qui souffre d'une légère faiblesse au niveau des illustrations, mais il n'en demeure pas moins très plaisant de se plonger dans ce magnifique univers. Je recommande tout de même d'avoir vu le film avant de se lancer dans ce livre.


Coup de ♥

samedi 23 décembre 2017

Joséphine Impératrice T.2

Titre : Joséphine Impératrice T.2
Auteur : Yumiko Igarashi
Édition : Pika
Pages : 189
Note : 3 / 5
Joséphine, apprenant le décès de sa plus jeune sœur et la santé vacillante de son père, décide de retourner en Martinique. Elle emmène avec elle sa fille Hortense, tandis que son jeune fils, Eugène, doit rester à Paris pour parfaire son éducation de futur héritier de la famille de Beauharnais. À Paris, le peuple crie famine et réclame justice au Roi et à la noblesse. Alors que des groupes d’actions s’organisent, Agathon fait la connaissance de Saint-Just, un des acteurs de la révolte, qui tente de l’entraîner dans la fièvre révolutionnaire.





Avis de Cyrlight



Dans ce second tome de Joséphine Impératrice, on retrouve Rose qui décide de partir pour la Martinique avec sa fille, tandis qu'Agathon demeure en France auprès du petit Eugène. Le pays gronde, cependant, et le peuple menace de se soulever contre la noblesse.

Du côté de Rose, on retrouve les mêmes défauts que précédemment. Elle est beaucoup trop mièvre, trop naïve et trop immature. Bien qu'elle soit mère, on l'imagine beaucoup plus facilement en grande sœur. Son tempérament larmoyant est souvent pénible et elle n'évolue pas, en dépit de ce que laissait présager la fin du premier tome.

En revanche, Alexandre de Beauharnais surprend agréablement. Il se révèle sous un nouveau jour et devient très sympathique, si bien qu'il est difficile de rester insensible à son sort. On regrette finalement de n'avoir pu profiter que peu de temps de l'homme qu'il est devenu.

Si le début du manga est assez fade, la suite est plus appréciable, avec Agathon qui se retrouve plongé directement au cœur de l'Histoire, trop peu développée jusqu'à maintenant. On assiste à la Révolution française, ainsi qu'à la prise de la Bastille et au renversement des nobles, le tout en compagnie de nombreux personnages historiques.

Napoléon fait d'ailleurs une brève apparition à la toute fin, qui me laisse sceptique pour la suite. Loin d'être présenté comme un meneur d'hommes charismatique, il paraît plutôt maladroit et empoté. Je crains que ce manga ne rende pas un juste hommage aux grandes figures de l'époque qu'étaient Napoléon et Joséphine.

Ce tome est tout de même meilleur que le précédent, car le contexte historique occupe une place bien plus importante, et si certains personnages sont un peu décevants, d'autres comme Alexandre se révèlent dignes d'intérêt. Espérons que la suite continue d'aller en s'améliorant.

jeudi 21 décembre 2017

Zodiaque T.1

Titre : Zodiaque T.1
Auteur : Romina Russell
Édition : Michel Lafon
Pages : 468
Note : 2 / 5
Sur la planète du Cancer, comme dans le reste de la constellation du Zodiaque, l'astrologie régit la vie quotidienne. Pas de place pour les imprévus, et encore moins pour une catastrophe. Pourtant, Rhoma, jeune étudiante Zodaï, est hantée par de terribles visions. Personne ne la croit mais l'impensable se produit brutalement : une des lunes du Cancer explose. Raz-de-marée, pluies de météorites, tout l'univers de la jeune fille est plongé dans le chaos. Aidée de son mentor, le flegmatique Mathias, et d'Hysan, l'excentrique émissaire du signe de la Balance, Rhoma se lance alors dans une course contre la montre au travers de la galaxie pour prévenir les autres civilisations de la menace ancestrale qui plane sur elles. Car les douze signes du zodiaque étaient à l'origine treize... et, dans l'ombre, le dernier attend son heure. Celle de la destruction.



Avis de Cyrlight



Zodiaque est le premier tome d'une saga qui a pour théâtre un système solaire à l'effigie du Zodiaque, avec douze maisons représentant les douze signes. Douze ? Pas vraiment, puisque la treizième, réduite au rang de légende, attend son heure et prépare sa vengeance, une vengeance que seule la jeune Rhoma semble pouvoir anticiper.

Je ne vais pas tourner autour du pot. Je n'ai pas accroché à cette histoire. Le début m'a laissée perplexe, car je l'ai trouvé compliquer à suivre. L'univers mis en scène par l'auteur est très intéressant, mais très dense, et il est mal introduit. Des mots comme Flux, Polari, Zodaï... s'enchaînent les uns à la suite des autres avec plus ou moins d'explications, et il faut un temps d'adaptation à ce vocabulaire spécifique.

L'héroïne, Rhoma, est une adolescente de seize ans qui prédit une catastrophe au niveau des lunes du Cancer, que personne ne prend au sérieux car elle est la seule à avoir perçu le danger. Évidemment, cela se produit tel qu'elle l'avait annoncé. Une fois n'est pas coutume, surtout dans la littérature jeunesse, on se retrouve avec un personnage principal qui sait ou voit des choses que les autres ignorent, ou dispose d'un don qui leur fait défaut.

C'est d'ailleurs en partie grâce à ce talent qu'elle est nommée, malgré son jeune âge, Gardienne du Cancer. Et c'est là où le bât blesse. Ses conseillers savent qu'elle a prédit la collision des lunes, ils savent qu'elle est douée, et en dépit de cela, personne n'accepte de croire ses théories concernant le Serpentaire, ni de prendre au sérieux ses avertissements à propos de la Matière noire.

La voilà donc partie à travers le système solaire pour prévenir les autres Maisons du danger, en compagnie de son protecteur envers qui elle a un faible depuis des années et un charmant presque inconnu qui ne la laisse pas indifférente. (Qui a dit triangle amoureux en vue ?)

Je n'ai pas apprécié le personnage de Rhoma, ni celui d'Hysan. Le seul pour qui j'ai réussi à nourrir un peu d'estime, c'est Mathias. Passons sur la différence d'âge insurmontable entre Rhoma et lui (cinq ans, si je ne m'abuse...), lorsqu'il se fait éconduire, j'ai eu le sentiment de revoir Pocahontas 2, où John Smith accumule les défauts pour justifier le choix de la belle indienne. Là, c'est pareil. Mathias s'obstine à ne pas la croire (comme tout le monde), donc elle se jette dans les bras d'Hysan, car cela lui semble évident.

Les personnages secondaires sont survolés. Nishi, pourtant sympathique, disparaît assez vite de l'histoire, sans parler des deux garçons qui font partie de leur groupe et qui sont à peine mentionnés une fois que Rhoma quitte sa Maison natale. Les autres vont et viennent au fil des chapitres, sans vraiment être marquants.

Quant à la fin (attention, spoilers !), loin de permettre à Zodiaque de remonter dans mon estime, elle m'a fait lever les yeux au ciel. L'antagoniste qui épargne l'héroïne parce que [insérer ici une explication tirée par les cheveux], le frère qu'on croyait vivant mais qui est mort mais en fait non, Rhoma qui est déchu de son titre par des ambassadeurs (alors qu'elle a deux Gardiens dans son camp, qui sont hiérarchiquement au-dessus d'eux), et ce sous l'exhortation d'un Scorpion pourtant banni en raison de ses mensonges et de ses manipulations qui ont pu être démontrés.

Quel gâchis d'avoir créé un univers si prometteur pour finalement écrire une histoire qui tourne vite en rond, avec Rhoma qui tente désespérément d'avertir des gens qui refusent de l'écouter (pour un peu, on se croirait presque dans Les orphelins Baudelaire, où les plus de vingt ans se démarquent par leur inutilité chronique) et une fin aussi abracadabrante qu'affligeante. Vous l'aurez compris, Zodiaque ne m'a absolument pas séduite. Je le déconseille.

vendredi 15 décembre 2017

Pline T.1 : L'appel de Néron

Titre : Pline T.1 : L'appel de Néron
Auteur : Tori Miki et Mari Yamazaki
Édition : Casterman
Pages : 190
Note : 2.5 / 5
Pline l'Ancien, de son vrai nom Gaius Plinius Secundus, est né en l'an 23 et mort en l'an 79 de notre ère. II est le plus grand naturaliste de l'Histoire. Il incarne à lui seul l'âme romaine, qui prise l'ouverture, l'érudition et l'action. Son insatiable curiosité a guidé l'écriture de son Histoire naturelle, véritable traité de l'univers connu, abordant aussi bien l'astronomie que la géographie, la zoologie, la botanique ou encore l'art pictural et la sculpture. Considérée comme "l'encyclopédie parmi les encyclopédies", l'Histoire naturelle a exercé une influence considérable sur les savants qui ont vécu après Pline.



Avis de Cyrlight



Pline : L'appel de Néron est le premier tome d'un manga centré sur le personnage historique de Pline l'Ancien, naturaliste mort lors de l'éruption du Vésuve qui causa la disparition de Pompéi. Dans ce volume, il est convoqué à Rome par le tyrannique empereur Néron.

Accompagné par Euclès, son jeune scribe, et par une escorte, il se met en route pour rejoindre l'empereur. Le voyage se déroule au même rythme que l'histoire, c'est-à-dire très lentement. Pline ne cesse de se détourner de son objectif pour étudier un nouveau sujet ou observer de nouvelles choses.

En raison de cela, le manga a un côté très encyclopédique. Au fil de pages, on découvre quantité d'éléments sur les connaissances de l'époque, mais cela entraîne une linéarité qui devient vite très redondante. Contrairement à Cesare qui allie à la perfection l'Histoire et l'histoire, on a ici l'impression que la science prend le pas sur le scénario.

Les personnages sont difficilement attachants. La plupart font essentiellement de la figuration sans se démarquer et Pline, même si son savoir est impressionnant, semble n'être là que pour le distiller autour de lui. Le seul qui sort du lot est l'empereur Néron. Il apparaît comme un être brutal, agressif et capricieux, mais au moins, il a un caractère bien marqué, ce que l'on ne peut pas dire des autres.

Je sors mitigée de cette lecture, certes très pédagogique, mais un peu ennuyeuse. C'est dommage, car on ne retient jamais aussi bien qu'en s'amusant, or le divertissement semble avoir été presque complètement écarté de cette œuvre au bénéfice de la culture.

mardi 12 décembre 2017

La reine des Macchabs

Titre : La reine des Macchabs
Auteur : Ty Drago
Édition : Bayard Jeunesse
Pages : 518
Note : 3.5 / 5
Vous ne connaissez pas les Macchabs ? Tant mieux pour vous ! Car seule une poignée d’adolescents, appelés les Clairvoyants, peuvent les voir tel qu’ils sont : des cadavres puants animés par des entités venues d’ailleurs et qui veulent tous nous éradiquer… Ces ados sont devenus un véritable commando, auto-baptisé les Fossoyeurs. Grâce au jeune Will, ils sont parvenus à éliminer le Maître des Macchabs. Mais le combat est loin d’être gagné. Car arrive aussitôt leur Reine, plus redoutable encore. D’autant plus redoutable qu’elle endosse l’identité de Lilith Cavanaugh, responsable des Affaires Civiles de la ville de Philadelphie. Or, la mère de Will vient de recevoir un colis envoyé il y a quelques années par son défunt mari, Karl Ritter, le seul adulte qui ait jamais été capable de voir les Macchabs. Dans ce colis, destiné à Will, Karl dévoile toute la vérité. Susan, qui n’a pas eu la moindre nouvelle de son fils depuis quatre mois, ne sait pas vers qui se tourner… et elle commet une terrible erreur. Elle décide de rendre l’affaire publique en se confiant à une certaine Lilith Cavanaugh…



Avis de Cyrlight



Dans ce second tome des Macchabs, nous retrouvons Will Ritter et ses amis Fossoyeurs qui poursuivent leur guerre contre les Malums, des entités inconnues capables de prendre possession de cadavres humains. La lutte est d'autant plus rude qu'ils doivent désormais affronter la Reine en personne.

Tout comme le précédent, ce roman est très agréable à lire. L'écriture est fluide, l'histoire ne manque pas d'intérêt et l'action et les rebondissements sont au rendez-vous. Les chapitres s'avalent très vite, tant ils sont addictifs, et se savourent toujours avec le même plaisir.

De nouveaux personnages font leur apparition, à commencer par Lilith Cavanaugh, la redoutable Reine des Macchabs, qui succède à Kenny Booth à la tête de l'invasion. Exerçant à la mairie de Philadelphie, elle dispose de beaucoup de moyens et d'influence pour lutter contre les Fossoyeurs.

On rencontre également Hugo Ramirez, ancien collègue de Karl Ritter et captif des Macchabs. Après l'avoir sauvé des griffes de leurs ennemis, Will et ses amis vont s'échiner à lui démontrer la menace qui pèse sur la ville (et sur le monde), car les adultes ne peuvent voir les Cadavres.

Qui dit nouveauté dit aussi nouvelles armes, les « Ritter ». Ce sont des seringues remplies d'un mélange d'eau et de sel, capables de détruire irrémédiablement l'hôte d'un corps. Ce qui est regrettable, c'est qu'elles soient si peu exploitées.

Comme dans le premier tome, on déplorera un certain manque de logique. Les Fossoyeurs, après la mort de Booth, semblent avoir mis du temps à créer une arme aussi complexe... qu'une piqûre de saumure. Et même après son invention, il leur arrive de partir en mission sans en emporter. Si encore les ingrédients étaient rares, ce serait compréhensible, mais c'est loin d'être le cas.

Les apparitions de l'Ange, à chaque fin de livre, me laissent elles aussi dubitative, car elles surviennent toujours de façon « deus ex machina » et donnent lieu à des miracles, sans aucune explication. Cela fait perdre une part de réalisme à l'histoire, si du moins l'on peut employer ce terme avec les Macchabs.

En dépit de ces défauts, il est difficile de ne pas accrocher à ce roman palpitant. Les personnages nous entraînent avec eux dans leurs aventures, en particulier le courageux trio formé par Will, Helen et le Burgermeister.

La Reine des Macchabs est donc une excellente suite à un premier tome déjà très réussi. La lecture, simple et rapide, permet de passer un bon moment dans un univers riche en action. Je recommande !

vendredi 8 décembre 2017

Les Nombrils T.1 : Pour qui tu te prends ?

Titre : Les Nombrils T.1 : Pour qui tu te prends ?
Auteur : Delaf et Dubuc
Édition : Dupuis
Pages : 46
Note : 3.5 / 5
Si vous les aimez autant qu'elles s'aiment, vous allez les adorer !
Jenny et Vicky sont les pires chipies que la Terre ait portées. Elles se prennent pour le nombril du monde et pour peu, elles le seraient vraiment. Avec leurs vêtements sexy, leur maquillage provocateur et leur coiffure toujours impeccable, partout où elles vont, les regards sont hypnotisés, la musique s'arrête. On ne voit et on n'entend plus qu'elles.
Et heureusement ! Parce que Jenny et Vicky sont prêtes à tout pour être le centre d'attraction. Leur amie, la trop grande Karine, l'apprend à ses dépens lorsqu'un certain Dan s'intéresse à elle. Jenny et Vicky ne sont pas du genre à accepter la compétition ! Les lettres de Dan n'arriveront jamais à destination, ses invitations tomberont toutes mystérieusement à l'eau.
Pauvre Karine ! Dans un monde qui privilégie l'enveloppe plutôt que son contenu, elle ne peut qu'être le souffre-douleur des deux autres. Et si un jour Karine s'émancipait ? Qu'adviendrait-il de ce trio dépareillé ? L'amitié survivrait-t-elle ?



Avis de Cyrlight



Les Nombrils sont une bande dessinée humoristique mettant en scène un groupe de trois « amies ». Jenny et Vicky sont toutes les deux incroyablement belles, mais surtout incroyablement pestes, et n'hésitent pas à utiliser Karine, beaucoup moins gâtée par la nature, comme faire-valoir.

Les personnages sont caricaturaux à l'excès, puisque nous avons les belles-mais-méchantes, la laide-mais-gentille, le beau-gosse-aux-deux-neurones... Et nous retrouvons aussi la majeure partie des clichés du monde adolescents (le dépressif couvert d'acné, les garçons obsédés par la gent féminine...). Rien de bien original de ce côté-là.

On apprécie tout de même l'évolution progressive de Karine, qui finit par comprendre que ses « amies » la manipulent et s'émancipe d'elles, ce qui lui permet de prendre un peu d'indépendance et de s'affirmer davantage, même si Vicky et Jenny ne sont jamais bien loin.

La plupart des gags sont assez cyniques et ne doivent pas être pris au pied de la lettre. Même si les personnages sont exagérés, ils ne sont que le reflet d'une triste réalité, où la méchanceté et la superficialité sont omniprésentes, et c'est ce que cette œuvre tend à dénoncer. Si les lecteurs (ou plutôt les lectrices) s'identifient à Jenny et à Vicky, il n'est peut-être pas encore trop tard pour réagir...

En somme, cette BD est agréable, drôle et nous livre une satire du monde parfois (souvent ?) cruel des adolescents. En dépit d'un léger manque d'originalité, on passe un bon moment grâce à cette lecture.

mercredi 6 décembre 2017

L'Épouvanteur T.14 : Thomas Ward l'Épouvanteur

Titre : L'Épouvanteur T.14 : Thomas Ward l'Épouvanteur
Auteur : Joseph Delaney
Édition : Bayard Jeunesse
Pages : 352
Note : 3.5 / 5
Voilà trois mois que des jeunes filles meurent dans des circonstances mystérieuses. On les retrouve dans leur lit, couvertes de sang, une expression terrifiée sur le visage. Leur fantôme hante les lieux, attendant que quelqu'un comprenne de quelle horreur elles ont été victimes. Depuis la mort de John Grégory, Thomas Ward est l'Épouvanteur chargé de protéger le Comté des êtres qui errent sous le couvert de la nuit. Et il faut faire vite. Car la bête qu'il va traquer pourrait bien tuer encore. Et ce n'est que le commencement. Une armée de monstres se rassemble dans les terres du Nord et menace la survie de l'humanité...



Avis de Cyrlight




Ce quatorzième tome de L'Épouvanteur marque le début d'un nouveau cycle. John Gregory ayant péri lors de l'ultime bataille contre le Malin et ses partisans, c'est désormais Tom Ward qui a hérité de la lourde tâche d'Épouvanteur de Chippenden et qui doit désormais faire face à la menace des Kobalos, ces créatures découvertes dans Le pacte de Sliter.

Ce tome se concentre sur trois personnages principaux. Deux qu'on ne présente plus, Tom et Grimalkin, mais aussi une petite nouvelle, Jenny. Septième fille d'une septième fille, elle réussit à convaincre le jeune Épouvanteur de la prendre en apprentissage à force d'insistance.

Si elle apparaît au début comme une sorte de substitut à Alice, Jenny s'en démarque rapidement, notamment grâce à l'insolence dont elle ne manque jamais de faire preuve à l'égard de Tom, ce qui peut la rendre très agaçante par moments.

Jenny véhicule aussi un message féministe qui m'a personnellement déplu dans la façon dont il est présenté. Elle ne veut pas suivre la voie destinée aux femmes (mariage, foyer...), et vouloir se démarquer de sa condition est en soit tout à fait admirable. Là où le bât blesse, c'est que Jenny n'est pas l'égale des personnes de son propre sexe.

Elle descend d'un peuple ancestral, ce qui lui procure des dons particuliers (empathie, invisibilité...). Par conséquent, elle dispose d'un avantage que les autres représentantes de la gent féminine n'auront pas pour se lancer sur un chemin différent de celui auquel la société les destine. À mon goût, cela gâche passablement cette idée d'égalité.

Quant à Grimalkin, qui est pourtant mon personnage préféré, elle m'a laissée dubitative. J'ai été très déstabilisée par son changement d'attitude. Elle apparaît moins comme une féroce guerrière que comme une manipulatrice. Tout au long du livre, elle fait des dissimulations à Tom et n'hésite pas à se servir de lui en le mettant devant le fait accompli. Je n'ai pas reconnu dans ce comportement l'honneur et la droiture qui la caractérisaient dans les ouvrages précédents.

Pour ce qui est de l'histoire, elle est agréable à suivre. La menace Kobalos est introduite dans le Comté et incite Tom à suivre Grimalkin au nord pour étudier de plus près leurs ennemis. Ce roman sert de transition vers la nouvelle guerre qui s'annonce. Il apporte peu de révélations, mais a le mérite de se clore sur deux coups de théâtre successifs.

Je ressors donc de cette lecture à la fois impatiente de connaître la suite, mais aussi un peu déçue par le caractère des protagonistes, en particulier Grimalkin. J'espère que le prochain tome nous permettra de retrouver d'anciennes connaissances, comme Alice (qui semble rôder dans l'ombre) et surtout Sliter.

samedi 2 décembre 2017

Un choix

Titre : Un choix
Auteur : Nicholas Sparks
Édition : Michel Lafon
Pages : 332
Note : 2.5 / 5
Des amis fidèles, de fabuleux voyages aux quatre coins du monde, un travail passionnant, une maison au bord de l'eau... La vie de Travis Parker a de quoi faire bien des envieux. Seule ombre à ce tableau idyllique : il se sent seul. Impossible pour lui d'entretenir une relation sérieuse avec une femme. Jusqu'au soir où Gabby Holland, sa nouvelle voisine, débarque en furie dans son jardin... Onze ans plus tard, survient un drame qui va non seulement frapper leur couple et la famille qu'ils ont fondée, mais placer Travis devant un dilemme déchirant : jusqu'où devra-t-il aller pour garder son amour vivant ?



Avis de Cyrlight




Un choix est un roman d'amour écrit par Nicholas Sparks, qui retrace la rencontre entre Travis et sa voisine Gabby et le drame qui frappe leur vie quelques années plus tard.

Comme je l'avais déjà remarqué avec La dernière chanson, du même auteur, le livre peut être divisé en deux parties, avec la seconde qui est bien meilleure que la première, ce qui donne un résultat global assez nuancé.

La naissance de l'histoire d'amour entre les deux protagonistes s'étale sur plus de deux cents pages, et si cela peut paraître long, il ne s'écoule en réalité que quarante-huit heures dans le texte. À cause de cela, les sentiments sont assez rapides et évidents, au lieu d'être creusés.

C'est également le cas des personnages, assez simplistes. À l'exception de Stéphanie qui est sympathique et agréable, les autres sont trop lisses et puisqu'on ne les découvre principalement que le temps d'un week-end, on ne peut pas vraiment s'attacher à eux.

La temporalité est vraiment très mal dosée. On s'éternise sur ces deux jours, et une ellipse nous projette une décennie plus tard, après le drame. En effet, Gabby a sombré dans le coma à la suite d'un accident de voiture dont Travis se sent responsable.

Cette partie-là est plus intéressante, sans doute à cause de la tension dramatique, au contraire des deux premiers tiers où tout est plat et attendu. Il faut croire que Nicholas Sparks est plus doué pour le drame plutôt pour la romance, ce qui est dommage quand on sait que c'est elle qui prédomine dans le livre.

C'est donc un roman qui se lit aussi aisément que rapidement, ce qui n'est pas plus mal, car il n'y a pas grand-chose à retirer de cette lecture. Ceux qui passeront à côté ne manqueront rien.

mercredi 29 novembre 2017

Cesare T.3

Titre : Cesare T.3
Auteur : Fuyumi Soryo
Édition : Ki-oon
Pages : 220
Note : 5 / 5
Alors qu’au Vatican, le pape est sur son lit de mort, la rivalité entre Rodrigo Borgia et Giuliano Della Rovere s’intensifie. Les deux camps s’organisent : Cesare parvient à obtenir le soutien de l’archevêque de Pise, tandis que Giuliano charge un espion d’assassiner le jeune homme ! Mais celui-ci quitte la ville pour Florence, où il doit rencontrer Lorenzo de Médicis. Les deux familles ont en effet un objectif commun : stabiliser la situation à Pise et faire en sorte que Giovanni devienne enfin cardinal. Pour y parvenir, Cesare encourage le grand banquier à se réconcilier avec Raffaele Riario en collaborant à la création d’une manufacture de textiles…



Avis de Cyrlight



Après un second tome plus éparpillé, ce troisième volume de Cesare se recentre sur l'université de la Sapienza et les personnages principaux. On y retrouve un Angelo qui s'interroge à propos de l'absence de Cesare, en voyage à Florence, et qui s'attire des ennuis, une fois n'est pas coutume.

Sa franche naïveté lui attire encore les foudres des Français, et surtout d'Henri, ce qui débouche sur une excellente scène de corrida, avec nul autre que Cesare dans le rôle du matador, ce qui nous offre une nouvelle occasion d'admirer toute l'étendue de son charisme.

Si ses qualités de meneur sont indiscutables, il dévoile en plus dans ce tome une autre facette de sa personnalité, beaucoup plus sombre, qui commence à apparaître sous son visage d'ange. Intelligent, calculateur et manipulateur, il serait presque sans égal sans l'apparition d'un nouveau personnage...

... Qui n'est autre que Niccolo Machiavelli en personne, chargé d'espionner pour le compte de Florence. Grâce à d'habiles stratagèmes, qui incluent Angelo, il parvient à se mettre en relation avec Cesare, et tous deux conviennent d'une alliance.

Les protagonistes s'étoffent, gagnent en importance et en profondeur, à l'exception de Giovanni qui se démarque par son inutilité chronique et n'en devient que plus agaçant. La relation entre Cesare et Miguel est toujours aussi fascinante, sans parler du rapprochement progressif entre ce dernier et Angelo, qu'il n'hésite pas à mettre en garde contre Cesare lui-même. C'est cette ambiguïté qui fait tout l'intérêt des deux Espagnols.

L'histoire en elle-même progresse à son rythme et continue à nous abreuver d'anecdotes historiques toutes plus passionnantes les unes que les autres. Les dessins sont précis, raffinés et on ne se lasse pas de les parcourir des yeux. Ce manga qui se bonifie de tome en tome sait captiver le lecteur, si bien qu'on en redemande.


Coup de ♥ 

mercredi 22 novembre 2017

La Sélection T.1

Titre : La Sélection T.1
Auteur : Kiera Cass
Édition : Robert Laffont
Pages : 343
Note : 2.5 / 5
Elles sont trente-cinq jeunes filles : la Sélection s'annonce comme l'opportunité de leur vie. L'unique chance pour elles de troquer un destin misérable contre un monde de paillettes. L'unique occasion d'habiter dans un palais et de conquérir le coeur du prince Maxon, l'héritier du trône. Mais pour America Singer, cette sélection relève plutôt du cauchemar. Cela signifie renoncer à son amour interdit avec Aspen, un soldat de la caste inférieure. Quitter sa famille. Entrer dans une compétition sans merci. Vivre jour et nuit sous l'oeil des caméras... Puis America rencontre le Prince. Et tous les plans qu'elle avait échafaudés s'en trouvent bouleversés...




Avis de Cyrlight




La Sélection est le premier tome d'une saga dystopique où les États-Unis sont devenus un royaume nommé Illéa et où America, l'héroïne, est sélectionnée afin de participer à une téléréalité, qui a pour but de trouver une épouse au prince. Le problème, c'est qu'elle est déjà amoureuse.

Tout d'abord, ceux qui ont lu Hunger Games ne pourront s'empêcher d'établir de nombreux parallèles avec ce roman. Plus les castes sont basses et plus les gens meurent de fin, la téléréalité (mis à part que l'arène est un palais), le triangle amoureux, le présentateur exubérant... Difficile de passer à côté !

Pour ce qui est de l'histoire en elle-même... C'est creux. C'est très très creux. Le contexte géopolitique n'est absolument pas exploré (on se contente de deux ou trois lignes à l'occasion), alors qu'il y aurait tant eu à dire, notamment sur les rebelles. Et comment la famille royale peut-elle être aussi appréciée, en particulier par ceux qui vivent plus ou moins dans la misère ? Ils sont tout de même responsables de la situation du pays, non ?

Cela vaut aussi pour l'époque. La Sélection se déroule trois cents ans dans le futur, mais les gens ont encore des téléphones portables et des télévisions ordinaires, ils voyagent en avion... À l'allure où la technologie évolue, celle mise en scène est beaucoup trop proche de la nôtre pour qu'on puisse croire que tant d'années se sont écoulées.

Les personnages ne s'en sortent guère mieux. America est une héroïne rebelle comme on en voit beaucoup trop souvent pour qu'elle se démarque du lot, ce qui est assez ironique puisque ce trait de caractère est censé faire sa particularité. Aspen est versatile au possible et ses réactions semblent juste servir à faire rebondir l'histoire (sans parler de sa subite réapparition vers la fin) et Maxon est si gentil, si généreux et si bienveillant qu'il en devient insipide.

Enfin, l'intrigue ne présente aucun suspense. On s'attend déjà à tout ce qui va se passer. La sélection d'America, le prince qui la prend en affection, la guéguerre avec Céleste, l'intégration de l'Élite... À aucun moment on est véritablement surpris par la tournure prise par l'histoire, tout est trop attendu.

Si vous aimez les romances simplettes qui se lisent vite, alors vous apprécierez sûrement La Sélection, mais si vous cherchez quelque chose d'un tant soit peu profond, je vous conseille de passer votre chemin.

samedi 18 novembre 2017

Pour tout l'or du Sud

Titre : Pour tout l'or du Sud
Auteur : Alexandra Ripley
Édition : Archipoche
Pages : 526
Note : 3 / 5
Richmond, 1880. Chess Standish, la fille de l'une des plus anciennes familles de Virginie, épouse un obscur fermier de Caroline, Nathan Richardson, de sept ans son cadet. En ce lendemain de guerre civile, l'Amérique toute entière est à reconstruire, et la personnalité forte de Richardson, ses projets ambitieux, ont tout pour séduire Chess. Que Nathan l'ait épousée par intérêt lui importe peu: elle se résigne à n'être pour l'instant que sa brillante associée, car elle sait qu'elle transformera ce mariage de raison en une histoire d'amour...




Avis de Cyrlight



Pour tout l'or du Sud est un roman post-guerre de Sécession, qui se déroule dans les anciens États confédérés. Nathan, un jeune homme ambitieux et avide de nouvelles découvertes, accepte d'épouser Chess, plus âgée que lui, en échange des plans et de la maquette d'une machine avec laquelle il a l'intention de faire fortune. Ce mariage de raison se transforme cependant bien vite en amour du côté de Chess, qui entretient l'espoir secret de se faire aimer de son mari.

Chess est une femme forte, débrouillarde et intelligente. Vive et spontanée, on s'attache aussitôt à son personnage, appréciable pour son naturel, même si elle le perd un peu à mesure que son couple s'enrichit. La fille en salopette laisse place à une épouse élégante et bien mise, mais qui conserve toujours son franc-parler.

Si Nathan ne manque pas de courage et qu'il est prêt à tout pour atteindre ses objectifs, il mériterait bon nombre de gifles pour le guérir de son obsession pour Lily. Lily, un personnage présent dans le prologue et qui disparaît ensuite pendant près de trois cents pages, mais durant lesquelles son ombre ne cesse de planer, en particulier sur le bonheur de Chess. Même avant son retour, il est difficile de ne pas la haïr.

D'autres personnages, plus secondaires mais pas moins plaisants, rejoignent les protagonistes au fil de l'intrigue, comme les sympathiques Bobby Fred et Edith, la jeune Gussie... Mais aussi certaines figures historiques, comme Oscar Wilde, l'auteur du célèbre Portrait de Dorian Gray.

L'histoire se déroule sur plusieurs années, au cours desquelles on assiste à l'ascension sociale et économique de Nathan et Chess. Si le roman est agréable et joliment écrit, il est tout de même très plat. Il n'y a ni action, ni suspense, ni rebondissements. On se contente de suivre la vie du couple dans ses joies comme dans ses peines, jusqu'à la toute dernière page.

À cause de ce rythme monotone, ce livre ne laissera pas un souvenir impérissable. Il lui manque une étincelle, ou peut-être un peu de passion, pour faire toute la différence.

vendredi 10 novembre 2017

Joséphine Impératrice T.1

Titre : Joséphine Impératrice T.1
Auteur : Yumiko Igarashi
Édition : Pika
Pages : 189
Note : 3 / 5
XVIIIe siècle sur l’île de la Martinique, la jeune Rose Tascher de la Pagerie grandit entourée d’une famille aimante. Jeune fille issue de la noblesse, elle vit librement et simplement, bien loin des conventions et du faste de la vie parisienne. En 1779, à 16 ans, elle est mariée au vicomte de Beauharnais. Commence alors pour la jeune fille un dur apprentissage de la vie, entre un mari volage qui la délaisse et l’isolement dans un pays qu’elle ne connaît pas, la jeune femme s’endurcit sans jamais se départir de la bonté et de la générosité qui la caractérise. Elle va bientôt reconquérir sa liberté et son indépendance, mais en attendant, les prémices de la Révolution grondent déjà dans Paris...



Avis de Cyrlight



Joséphine Impératrice est un manga qui met en scène Antoine, aussi surnommé Agathon, et celle qu'il sert, la jeune Rose Tascher de La Pagerie, qui sera connue plus tard sous le nom de Joséphine de Beauharnais, épouse de Napoléon Bonaparte. Ce premier tome retrace l'enfance de la future impératrice, ainsi que son premier mariage avec Alexandre de Beauharnais.

Comme son héroïne le laisse facilement suggérer, il s'agit d'un manga historique, mais nous sommes bien loin de la profondeur et de la richesse d'un Cesare. Les faits sont dans l'ensemble survolés, les années s'enchaînent très vite et le contexte prend à peine le temps de se poser.

Rose apparaît comme une enfant assez capricieuse, ce qui va de pair avec la réputation de la Joséphine que la France a connue, mais également larmoyante à souhait. Cela donne une image assez mièvre du personnage, intensifiée par les fleurs et les fanfreluches qui l'accompagnent souvent.

Agathon est plus intéressant, même s'il n'est pas moins naïf que sa maîtresse par moments. C'est un garçon loyal et attentionné, qui serait prêt à tout pour Rose et pour ses enfants. Les craintes qu'il nourrit en fin de tome, de voir celle qu'il adore évoluer et se transformer au contact des femmes du couvent, le rendent encore plus attachant.

Les dessins sont parfois très beaux, et parfois beaucoup moins appliqués. On déplorera également le choix de la mangaka d'avoir choisi de représenter une Joséphine/Rose aux cheveux clairs, en dépit de celle, pourtant plus réaliste, qui orne la couverture.

C'est donc un manga rapide et facile à lire, qui séduira les fans de shojo ou ceux qui veulent découvrir plus simplement la vie de Joséphine de Beauharnais, mais qui décevra les amateurs d'Histoire avec un grand H, la mangaka préférant tabler sur la romance.

lundi 6 novembre 2017

Danish girl

Titre : Danish girl
Auteur : David Ebershoff
Édition : Libretto
Pages : 383
Note : 3.5 / 5
À Copenhague en 1925 Einar Wegener et Greta Wauld, son épouse, forment un couple original. Lui est petit, discret, peintre, délicat et reconnu. Elle, peintre également mais de moindre talent, est une grande américaine, blonde fortunée que l'on remarque. Tous deux mènent une vie confortable jusqu'au jour où Greta, en manque de modèle féminin demande à Einar de bien vouloir enfiler une paire de bas et d'escarpins pour qu'elle finisse son tableau. De cette demande innocente va naître le double d'Einar, Lili, qui petit à petit prendra le dessus sur celui qui l'a engendrée. David Ebershoff retrace ici l'histoire vraie d'un homme qui s'éveilla à la femme en lui et qui fut le premier à subir une opération pour changer de sexe.




Avis de Cyrlight




Danish Girl relate de façon très romancée la vie du peintre Einar Wegener/Lili Elbe, qui a subi l'une des premières opérations de réaffectation sexuelle, et de son épouse Gerda (rebaptisée pour l'occasion Greta Waud).

Comme l'auteur le précise lui-même, ce livre n'est pas une autobiographie. Même si certains faits respectent la réalité, d'autres sont complètement fictifs, comme les origines californiennes de Greta ou l'existence de certains personnages secondaires. Par conséquent, il est important de ne pas prendre pour argent comptant ce qui est évoqué au fil des pages.

Le début est long, très long. On s'enlise dans le passé des personnages, qu'il s'agisse de la jeunesse de Greta en Californie ou de l'enfance d'Einar dans les marais et on n'a qu'une hâte, celle de revenir au présent. À raison, d'ailleurs, car il est bien plus passionnant.

Il est intéressant de suivre dans ce livre la psychologie des différents personnages, et pas seulement celle d'Einar. On partage son malaise, le rejet de ce corps d'homme qui est le sien et la sérénité qu'il acquiert peu à peu grâce à Lili, mais aussi ce que cette métamorphose inspire à son entourage.

J'ai beaucoup apprécié les doutes de Greta et les sentiments paradoxaux qu'éveille en elle cette évolution. Elle veut le meilleur pour son mari, tout en ayant peur de le perdre, et elle tient à Einar, mais elle est aussi très proche de Lili, qui devient d'ailleurs sa muse. Son affection pour elle va jusqu'à l'inciter à s'effacer en présence de Hans, considérant que Lili serait mieux avec lui.

Sa tolérance est touchante, tout comme celle de Hans et de Carlisle. Ce dernier est un personnage particulièrement important, car venu en France pour soutenir sa sœur dans la situation complexe qu'elle traverse, il s'avère être aussi un soutien de poids pour Einar, qu'il accompagnera jusqu'à sa dernière opération.

Le fait que Greta préfère quitter l'Europe pour retourner aux États-Unis m'a un peu déçue, car j'aurais aimé qu'elle demeure auprès de Lili jusqu'au bout, après tout ce qu'elle a déjà fait pour elle (et ce en dépit de sa désapprobation finale).

La fin est un peu trouble. Quand on connaît l'histoire de Lili Elbe ou que l'on a vu le film adapté de ce roman, on devine aisément comment elle se conclut, mais sans cela, je ne dois avouer que je n'aurais probablement pas compris que l'oeuvre se clôturait par le décès de Lili. Cela n'en demeure pas moins très poétique.

En dépit de son début assez longuet, qui nécessite de prendre son mal en patience, ce roman est captivant. C'est un hymne à la tolérance, la différence et l'acceptation, des notions qui font encore cruellement défaut des décennies après la période à laquelle se déroule ce livre. C'est d'ailleurs l'une des principales raisons pour lesquelles je le recommande.

lundi 23 octobre 2017

Cesare T.2

Titre : Cesare T.2
Auteur : Fuyumi Soryo
Édition : Ki-oon
Pages : 224
Note : 5 / 5
A peine arrivé à l'université de Pise, Angelo s'attire les foudres du fils de son protecteur, Giovanni de Médicis. Ignorant des usages du monde, le jeune homme commet bévue sur bévue et manque même de déclencher une rixe entre cercles d'étudiants... Le soir même, des inconnus masqués embusqués dans une ruelle tentent de le poignarder ! Secouru in extremis par Cesare Borgia, le Florentin est invité dans sa somptueuse demeure et, de fil en aiguille, les deux jeunes gens se lient d'amitié. C'est alors que l'Espagnol propose à Angelo de lui montrer la face cachée de la ville, sombre et miséreuse...



Avis de Cyrlight



Dans ce second tome de Cesare, on retrouve les personnages à l'endroit exact où on les avait laissés à la fin du premier. Cette fois, l'histoire se concentre moins sur le jeune Angelo, mais beaucoup plus sur les grandes figures de l'époque.

À Rome, on découvre les cardinaux, en particulier Rodrigo Borgia et son ennemi juré, Giuliano Della Rovere. Le ton est donné entre ces deux-là et leur haine, à l'approche de la mort du Saint-Père et du conclave qui s'ensuivra, est plus que palpable, tandis que des alliances s'organisent autour des deux camps.

À Florence, on fait la connaissance du charismatique et amateur d'art Lorenzo de Médicis, ainsi que de l'énigmatique Léonard de Vinci, dont l'intelligence et la finesse d'esprit ne manquent pas de désarçonner Cesare, qui le rencontre en même temps que le lecteur.

Si les personnages principaux du premier tome sont un peu moins présents, ils ne sont pas en reste pour autant. Angelo n'hésite pas à s'opposer à Cesare au cours d'un passionnant débat à la Sapienza, qui revisite L'Enfer de Dante et la sinistre histoire de la Tour de la faim.

La naïveté et la bienveillance du jeune homme sont toujours au rendez-vous, ce qui offre encore quelques situations cocasses, comme lorsqu'il présente ses excuses à un Cesare perplexe, tandis que celui-ci dévoile pour la première fois une certaine part d'ombre.

On en apprend davantage sur son passé, ainsi que sur celui de Miguel, grâce à l'intervention de leur ami Christophe Colomb. Cela met en lumière la relation à la fois fraternelle et complice qu'ils entretiennent tous deux, et lui donne tout son sens.

La culture occupe toujours une place prépondérante dans cette œuvre, avec les nombreuses références historiques et artistiques qu'elle contient. Beaucoup de thèmes d'époque, tels que la Reconquista, sont abordés, et enrichissent le manga autant que le savoir du lecteur.

Les dessins sont encore plus splendides que dans le premier tome et méritent sincèrement que l'on s'attarde sur eux, en particulier la représentation des lieux tels que la Chapelle Sixtine, que l'on n'aurait su imaginer sans la célèbre fresque de Michel-Ange.

On ne peut que ressortir conquis de ce manga. Il est dense, riche, amusant, esthétique... On passe vraiment un très agréable moment à la lecture et, une fois terminée, on n'aspire plus qu'à entamer la suite.


Coup de ♥ 

samedi 21 octobre 2017

Les proies

Titre : Les proies
Auteur : Thomas Cullinan
Édition : Rivages/Noir
Pages : 592
Note : 2.5 / 5
En pleine guerre de Sécession, un caporal nordiste échappe à un brasier et trouve refuge dans un pensionnat pour jeunes filles confédéré. Mais l'intrusion soudaine d'un mâle vient perturber la vie des huit femmes qu'abrite encore l'institution, huit recluses pétries de valeurs puritaines et de pulsions refoulées. Objet de tous les fantasmes, le soldat va s'employer à.. les incarner avec un art consommé de la manipulation, jusqu'à une nuit où tout bascule. Huis clos psychologique au suspense diabolique, ce roman sulfureux a été porté à l'écran une première fois en 1971 par Don Siegel, avec Clint Eastwood dans le rôle principal, puis par Sofia Coppola en 2017.




Avis de Cyrlight




Les proies est un roman historique, qui se déroule à l'époque de la guerre de Sécession. Le caporal McBurney, un soldat Yankee blessé lors d'une bataille dans le Sud, est découvert par Amélia, une fillette qui étudie à la pension Farnsworth. C'est donc là-bas qu'elle le ramène pour le soigner, dans cette demeure uniquement habitée par des femmes.

Commençons par le commencement. Le début est très long. Trop long. Chaque chapitre est narré du point de vue de l'un des personnages. Comme la narration est interne, on oublie vite qui est en train de parler et on se sent assez perdu. Les présentations sont très répétitives, puisque chaque protagoniste évoque les autres de son point de vue. Cela permet de découvrir les relations qu'elles entretiennent entre elles, mais une introduction plus condensée aurait été la bienvenue.

Ensuite, pour ce qui est de l'atmosphère, j'ai été très déçue. Le livre étant dépeint comme un thriller en huis clos, je n'ai pas trouvé cette angoisse palpable à laquelle je m'attendais. Tout au long de la première partie, nous avons affaire au Yankee qui se remet progressivement de sa blessure, soignée par la vénérable miss Martha, et qui embobine grâce à son talent de flatteur toutes les demoiselles et dames qui l'entourent.

Les hommes subissent souvent le reproche de ne pas penser suffisamment avec leur tête, mais les femmes mises en scène dans cet ouvrage peuvent essuyer la même critique. Quelques jolis mots, quelques compliments, de belles promesses et deux trois attouchements les jettent presque toutes aux pieds du caporal McBurney. De quoi lever les yeux au ciel face à tant de crédulité !

Si encore le soldat avait été charismatique, mais ce n'est pas le cas. Il ne cesse jamais de parler, encore et encore, sans la moindre élégance. Il en fait beaucoup trop pour paraître sincère, et ses bavardages incessants m'ont paru plus agaçants qu'envoûtants.

Les seuls personnages qui s'en sortent avec quelque honneur sont les deux benjamines, Amélia et Marie, probablement parce que leur jeunesse les protège des méfaits des hormones, et Emily qui, même si elle ne réussit pas toujours à tenir sa langue, sait garder la tête froide, ainsi que Mattie.

La passivité des autres m'a exaspérée. Comment miss Martha, qui semblait être la plus sage et la plus intransigeante de toutes, a-t-elle pu tolérer que le caporal demeure sous son toit après qu'il a visité une élève pendant la nuit ? Et comment, après avoir pris conscience de son instabilité, ont-elles pu continuer à le laisser agir à sa guise, alors qu'elles étaient huit face à un homme fraîchement amputé ?

Il faut attendre la fin pour qu'Amélia, qui avait pourtant beaucoup d'estime et aucun grief contre McBurney avant les derniers chapitres, prenne la situation en mains. C'est à se demander à quoi servent toutes les autres, y compris les adultes, puisqu'il faut qu'une fillette agisse pour que le problème soit enfin résolu.

Cette conclusion m'a néanmoins beaucoup plu, sûrement parce qu'Amélia était l'un des rares personnages que j'estimais, et que son acte n'a fait que lui donner plus d'intérêt encore, d'autant que c'est un revirement de situation assez inattendu.

J'ai aussi apprécié le développement du passé de certains personnages, comme celui d'Edwina, ou encore celui de miss Martha et de la relation plus que troublante qu'elle entretenait avec son frère, mais cela ne suffit hélas pas à effacer la déception que j'ai ressentie à la lecture de ce livre.

Des personnages peu appréciables, de nombreuses longueurs, l'absence d'angoisse et d'interminables dialogues, voilà ce que je retiendrai essentiellement de ce roman. Seule sa fin imprévisible contribue à le faire passer de médiocre à moyen.

mardi 17 octobre 2017

La Belle et la Bête : Le destin de Belle


Titre : La Belle et la Bête : Le destin de Belle
Auteur : Collectif Disney
Édition : Nobi Nobi
Pages : 192
Note : 2.5 / 5

Belle est fatiguée de sa vie monotone à la campagne. Pourtant, du jour où elle est faite prisonnière du château de la Bête, elle va se retrouver emportée dans une aventure magique allant bien au-delà de tout ce qu’elle aurait pu imaginer.






Avis de Cyrlight



En parallèle du Destin de la Bête, on trouve Le destin de Belle, autre volume de l'adaptation manga du film live des studios Disney. C'est toujours sans grande surprise qu'on (re)découvre l'histoire, mais avec tout de même moins de déception, puisque suivant le personnage de Belle, on ne s'attend pas à découvrir de nouveaux éléments sur une intrigue que l'on connaît déjà, contrairement à ce que l'on était en droit d'espérer du point de vue de la Bête.

Si les dessins sont globalement réussis dans l'ensemble, je n'ai pas accroché au design de Gaston. Bien loin d'un séducteur arrogant, j'ai eu le sentiment d'avoir affaire à un géant démesuré aux côtés d'une Belle qui paraît chétive et insignifiante, par comparaison.

Il en va de même pour la bibliothèque, où j'aurais beaucoup aimé voir un plan d'ensemble (à l'image de celui, légendaire, du dessin animé), mais où les illustrations restent trop centrés sur les protagonistes, au lieu de s'attarder réellement sur la majesté de l'endroit.

Au final, on retrouve là encore une simple copie « mangatisée » du scénario du film, si bien qu'un seul tome aurait amplement suffi, au lieu des deux, mais comme je l'ai dit dans ma critique du Destin de la Bête, il s'agit d'une œuvre purement commerciale. Par conséquent, la diviser en deux était un moyen simple et logique de s'assurer le double des bénéfices. Quel dommage que l'argent et la quantité priment à ce point sur la qualité, de nos jours.

vendredi 13 octobre 2017

Versailles : Le rêve d'un roi

Titre : Versailles : Le rêve d'un roi
Auteur : Elizabeth Massie
Édition : J'ai lu
Pages : 506
Note : 3 / 5
Versailles, 1667. Louis XIV a 28 ans. Pour soumettre la noblesse et imposer son pouvoir absolu, il lance la construction de Versailles comme on tend un piège. Louis XIV est un jeune roi hanté par un traumatisme d'enfance, la Fronde, une rébellion des nobles contre son père, Louis XIII. Une méfiance qui vire à la paranoïa. Il se révèle être un stratège politique hors du commun, manipulateur, machiavélique, et va «inventer» Versailles pour éloigner les nobles de Paris, les garder sous contrôle, et progressivement transformer le château en une prison dorée. Il est aussi capable de passions romanesques. Mais comment les vivre quand on est le plus grand roi du monde ? La Cour est alors le champ de bataille pour les amours sincères ou tactiques, tandis que la reine, Marie-Thérèse d'Autriche, fait tout son possible pour garder son roi… Saura-t-elle regagner son coeur face à l'une de ses influentes maîtresses, la séduisante soeur du roi d'Angleterre ? Les personnages historiques et fictionnels, du courtisan le plus en vue au plus humble des villageois, nous guident dans un monde de trahisons et de secrets d'alcôve, de manoeuvres politiques et de déclarations de guerre, révélant Versailles dans toute sa gloire et sa brutalité.



Avis de Cyrlight




Versailles : Le rêve d'un roi est l'adaptation romancée de la série éponyme diffusée sur Canal +. On y retrouve sensiblement les mêmes qualités et défauts que l'œuvre originale, à laquelle elle est presque parfaitement fidèle, à l'exception de quelques rajouts. On y suit un Louis XIV âgé de 28 ans, qui se lance dans le projet faramineux qu'est la construction du château de Versailles, le tout sur fond d'intrigues, de drames et de complots.

Dès le départ, il faut accepter le fait qu'il s'agit d'une histoire de fiction, inspirée librement d'événements historiques et, par conséquent, pas toujours fidèle à la réalité. Les fins connaisseurs du règne du roi Soleil se montreront sûrement tatillons, mais les autres ne bouderont pas leur plaisir et seront peut-être même curieux d'en apprendre davantage sur les grandes figures de l'Histoire mentionnées dans ce livre.

Les personnages, qu'ils soient réels ou inventés, sont tous très intéressants et très complexes. Louis est un roi préoccupé, pour ne pas dire torturé par les souvenirs de son passé, et la relation qu'il entretient avec son frère, le très charismatique et agréable Philippe d'Orléans, est d'une grande richesse. Les autres ne sont pas en reste non plus, avec la séduisante Montespan, le fidèle Bontemps, la douce Sophie... Ils ont tous leur caractère propre, ce qui les rend si appréciables.

Les rebondissements ne manquent pas et la fluidité de l'écriture permet d'engloutir les pages assez vite. Ceux qui ne connaissent pas la série seront sans doute happés par le suspense, mais risquent d'être un peu perturbés par la vitesse à laquelle les scènes s'enchaînent et le manque globale de description.

Pour ce qui est des défauts, on retrouve le nombre de scènes de sexe beaucoup trop élevé de la version télévisée, et qui sont presque aussi crues et superflues les unes que les autres. Quelques pensées ont été également rajoutées par l'auteur, sans doute afin d'améliorer la compréhension de l'intrigue, mais elles sont pour la plupart inutiles et superficielles.

En conclusion, il s'agit d'un roman qui satisfera grandement les fans de la série et qui pourra peut-être inciter les autres à visionner la première saison (et même la seconde) s'ils ressortent conquis de leur lecture.

samedi 7 octobre 2017

La dernière chanson

Titre : La dernière chanson
Auteur : Nicholas Sparks
Édition : Michel Lafon
Pages : 478
Note : 3.5 / 5
A l'âge de 17 ans, la vie de Veronica Miller, alias "Ronnie", est bouleversée par le divorce de ses parents et le départ soudain de son père, qui abandonne New York pour la Caroline du Nord. Elle lui en veut vraiment et refuse de le voir depuis la rupture... Jusqu'au jour où, trois ans plus tard, sa mère décide de l'envoyer passer un été avec lui, espérant une réconciliation. Le père de Ronnie, ancien pianiste et professeur, mène une vie paisible en bord de mer où il se consacre à la confection d'une oeuvre d'art. Dès son arrivée, Ronnie se rebelle et menace de partir. Mais bientôt, elle fait la connaissance de Will, un jeune homme du village, qui va faire chavirer son cœur. Baissant sa garde, va-t-elle enfin réussir à s'ouvrir au bonheur ?



Avis de Cyrlight




Dans La dernière chanson, Ronnie, une adolescente rebelle, est contrainte de passer l'été chez son père, à qui elle n'a pas adressé la parole depuis qu'il a quitté sa famille, trois ans plus tôt.

La première partie m'a laissé un avis très mitigé. L'histoire possède quatre narrateurs et les changements sont d'abord assez brutaux. On alterne entre Ronnie, son père, Will et Marcus (dont le point de vue est probablement dispensable) et il faut du temps pour prendre ses marques avec tout ce petit monde.

La narration est très familière, parfois même à l'excès. L'auteur (ou le traducteur) a sans doute voulu rendre le texte beaucoup plus réaliste, comme des adolescents s'exprimeraient à l'oral, mais à l'écrit, c'est très déstabilisant, pour ne pas dire parfois très lourd, à l'image de tous ces « OK ? » qui ponctuent les dialogues.

Inutile de le nier, les personnages sont, quant à eux, assez clichés. L'adolescente rebelle-mais-en-fait-non, le jeune homme qui possède toutes les qualités imaginables, l'ex profondément superficielle, l'antagoniste qui souligne le côté manichéen de l'histoire... Il n'y a que Blaze/Galadriel que j'ai eu beaucoup de mal à cerner, mais pas dans le bon sens du terme. Elle présente presque tout du long sa mère comme un être indigne, alors que celle-ci apparaît finalement comme quelqu'un de bien et d'attentionné, sans plus d'éclaircissements de ce côté-là.

Comme dit plus haut, la première partie n'est pas la plus intéressante. Tout est trop simple. Si la relation qu'entretient Ronnie avec son frère est plutôt agréable, sa réconciliation avec son père survient beaucoup trop facilement. Pareil pour la romance avec Will, qui démarre très vite.

La seconde moitié de l'histoire est beaucoup moins décevante. La révélation concernant l'état de santé de Steve (bien qu'il soit facile de l'anticiper) marque le renversement du roman. Les sentiments sont par la suite beaucoup plus creusés et on se laisse vraiment porter par l'émotion, ce qui n'était pas le cas avant.

Les agnostiques tels que moi seront peut-être un peu rebutés par les longs discours portant sur le divin, mais seront touchés par le chagrin de Ronnie lorsqu'elle apprend la vérité. La culpabilité, les regrets, l'envie de profiter des derniers instants... Tout est décrit avec une sincérité et une justesse appréciables, sans sombrer dans le pathos.

La dernière chanson est donc un livre qui peut sembler un peu naïf, pour ne pas dire mièvre, dans sa première partie, mais qui gagne en richesse et en profondeur par la suite, et le rend nettement plus agréable. C'est pourquoi je conseille à ceux qui le liront de ne pas arrêter leur lecture en chemin, au cas où l'envie leur en prendrait, car ils risquent de rater ce que cette œuvre a de meilleur à offrir.