jeudi 25 juillet 2019

Au pays de l'Ailleurs

Titre : Au pays de l'Ailleurs
Auteur : Tahereh Mafi
Édition : Michel Lafon
Pages : 397
Note : 3 / 5
« Il était une fois une petite fille délaissée… »
Avec sa peau pâle et ses cheveux de neige, Alice détonne à Ferenwood, ce monde éclatant où les couleurs sont révélatrices d’un don magique. L’incolore jeune fille de douze ans n’a donc apparemment aucun intérêt, et les habitants de ce lieu en ont fait une paria. Aussi, lorsque Oliver lui propose de l’aider à chercher son père, la seule personne qui a toujours cru en elle, Alice accepte. Même si le garçon est son ancien ennemi de classe et que son talent consiste à tromper son monde. Même si, pour retrouver celui qui a disparu trois ans plus tôt, ils devront explorer le dangereux pays de l’Ailleurs… Un endroit où rien n’est ce que l’on croit, et où les pièges pullulent. Un endroit où ils trouveront peut-être plus que ce qu’ils sont venus y chercher.



Avis de Cyrlight




Au pays de l’Ailleurs est un roman fantasy signé Tahereh Mafi, auteur notamment connue pour sa saga Insaisissable. On suit cette fois-ci Alice, une jeune fille de douze ans native de la ville de Ferenwood, qui décide après l’échec de sa présentation de partir pour l’Ailleurs en compagnie d’un ancien ennemi, Oliver, dans l’espoir d’y retrouver son père.

C’est avec scepticisme que je me suis lancée dans cette lecture, ayant détesté Insaisissable, mais je tenais quand même à laisser une autre chance à la romancière de me séduire. Ce ne fut pas une mauvaise idée, car malgré un avis en demi-teinte, j’ai tout de même trouvé ce livre plus appréciable.

Son point fort est assurément la créativité et l’imagination de Tahereh Mafi. Elle nous dépeint un monde particulièrement original, haut en couleurs (et en senteurs) à travers de superbes descriptions qui n’ont pas été sans m’évoquer celles de Nicole Vosseler dans Le ciel de Darjeeling. Les cités qui défilent (Somnolence, Inertie, la ville-origami...) sont toutes aussi fascinantes qu’incroyables.

Le personnage d’Alice, assez insupportable dans un premier temps, s’améliore par la suite, de même que celui d’Oliver s’étoffe pour gagner en profondeur. Les rôles secondaires sont cependant plutôt négligés. Ils apparaissent l’espace de quelques pages, mais ne reviennent plus par la suite, ce qui est regrettable, notamment pour Tim. Quand on sait l’importance que revêt le temps en Ailleurs, il est légitime de s’attendre à ce qu’il ait un rôle conséquent, mais non. Il ne fait qu’une brève apparition au début du périple entrepris par le duo principal.

À cause de cela et des décors qui changent sans cesse, on a plus l’impression d’assister à un enchaînement de saynètes qu’à une histoire à proprement parler. L’intrigue est assez longue à se mettre en place (environ un tiers du livre), pour finalement être résolue de manière expéditive dans les dernières pages.

En effet, c’est plus par hasard qu’Alice et Oliver retrouvent la piste de Père que grâce à de véritables recherches, et ce au terme de déambulations qui n’ont pas vraiment de sens, à l’image du monde dans lequel ils évoluent.

Je regrette aussi qu’en plus des personnages secondaires, d’autres éléments n’aient pas été mieux explorés, comme par exemple la promesse d’Alice, qui lui permet de n’être dupée par personne. Ce don semble revêtir une importance particulière dans les premiers chapitres, or il est presque aussitôt balayé dès son arrivée en Ailleurs.

En conclusion, je dirais que c’est un roman original (quoique doté d’un petit air d’Alice au Pays des Merveilles), riche en idées et en créativité, mais dont le potentiel aurait mérité d’être plus exploité. Une fois moins abrupte aurait également été plus plaisante.

lundi 22 juillet 2019

Détective Conan T.3

Titre : Détective Conan T.3
Auteur : Gosho Aoyama
Édition : Kana
Pages : 177
Note : 3.5 / 5
A bord du bateau sur lequel ils partent en vacances, M. Mouri, sa fille Ran, et Conan se rendent vite compte qu’ils sont les seuls véritables touristes sur le navire qui a en réalité été réservé par une puissante famille, les Hatamoto. A la tête de cette famille, un vieux grand-père irascible semble en vouloir à tous les siens, au point de donner des envies de meurtre (et d’héritage, forcément) à la plupart de ceux-ci. Un soir, justement, le vieil homme est retrouvé baignant dans son sang. Tout porte à croire dans un premier temps que Takeshi, tout récemment marié à une fille de la famille (Natsue) et accessoirement issu d’une famille rivale des Hatamoto, est le coupable. Mais Conan, toujours l’œil en alerte, ne se contentera pas de cette supposition…


Avis de Cyrlight



Dans ce troisième tome du manga Détective Conan, Conan, Ran et Kogoro embarquent un peu par hasard à bord d’un bateau privé, qui ne tarde pas à se transformer en théâtre d’une série de meurtres. L’enquête est ouverte, et les déductions avisées du jeune Conan commencent à éveiller les soupçons de Ran.

Une lecture sympathique, à l’instar des deux précédentes, mais sans plus. Les enquêtes m’ont une fois de plus paru relativement simples à résoudre, et l’intrigue principale (celle des hommes en noir) n’a pas du tout été évoquée. Ce tome peut quasiment se lire indépendamment du reste, à l’exception de Ran, qui a des doutes sur la véritable identité de Conan.

Kogoro s’interrogeait déjà au sujet du prétendu garçonnet, et c’est maintenant autour de sa fille de se poser des questions. Ses gestes, son intelligence, sa façon de s’exprimer... Tout lui rappelle Shinichi, au point de croire de plus en plus à cette vérité pourtant improbable.

Dommage que cela soit si vite amené et si vite résolu, car il y avait matière à entretenir un mini-suspens sur un plus long terme. Au lieu de cela, j’ai le sentiment que les enquêtes vont se suivre et se ressembler (façon de parler), sans vraiment rien apporter de neuf. On m’a d’ailleurs mise en garde contre cela quand je me suis lancée dans la lecture du manga.

Enfin, je lirai tout de même quelques autres tomes, à l’occasion, car j’ai toujours beaucoup aimé Détective Conan, mais je n’en fais pas une priorité.

jeudi 18 juillet 2019

Le cachot de la Sorcière

Titre : Le cachot de la Sorcière
Auteur : Joseph Delaney
Édition : Bayard Jeunesse
Pages : 128
Note : 3.5 / 5


Billy Calder, jeune orphelin de 15 ans, est garde de nuit dans une prison hantée par des fantômes. Un soir, chargé de nourrir un mystérieux prisonnier terrorisant les gardiens, Billy dépose dans sa cellule deux seaux remplis de sang et d'os. Avant qu'il ne puisse ressortir, la porte se referme brusquement, le retenant pris au piège. Billy découvre alors avec terreur le visage du prisonnier.





Avis de Cyrlight



Le cachot de la Sorcière est un court roman illustré signé Joseph Delaney, connu pour ses horrifiques sagas jeunesse telles que L’Épouvanteur ou Arena 13. Ici, on fait la connaissance de Billy, un adolescent orphelin embauché pour devenir gardien de nuit dans une prison.

En fidèle lectrice que je suis de cet auteur, je me devais de lire ce livre, et je n’ai globalement pas été déçue. Joseph Delaney, fidèle à lui-même, nous livre une histoire glauque à souhait. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle fait réellement peur, car je n’ai pas vraiment frissonné – et pourtant, je l’ai lue dans le contexte adéquat puisque, ignorant courageusement l’avertissement de la quatrième de couverture, j’ai dévoré ce roman entre une et deux heures du matin –, mais peut-être est-ce parce que je suis désormais trop familière de la plume de M. Delaney pour me laisser effarouchée si aisément.

Ceux qui connaissent L’Épouvanteur reconnaîtront l’atmosphère familière de cette saga. Bien que Le cachot de la Sorcière soit une histoire indépendante, le style, les péripéties et le thème ne sont pas sans évoquer les aventures de Thomas Ward.

Seul défaut que je pourrais trouver à ce livre : il est beaucoup trop court ! À peine une centaine de pages, restreintes par la présence des illustrations (du reste fort réussies, elles nous immergent complètement dans l’univers du château où évolue Billy).

Il y avait assurément matière à faire de cette histoire un roman plus dense et plus développé, en s’attardant sur le quotidien du protagoniste, ses collègues, les divers prisonniers, les fantômes... C’est au final frustrant d’avoir si peu de détails, et la chute arrive de surcroît trop vite.

À ce propos, ne commettez pas la même erreur que moi, dont le premier réflexe est, dès que j’entame une lecture, d’aller lire la dernière phrase. Vous vous spoileriez totalement. Enfin, je comprends que cette conclusion soit si abrupte pour ménager la chute (même si, à cause de ma curiosité, elle a manqué son effet sur moi), mais il n’empêche que j’aurais préféré que l’histoire prenne davantage son temps.

Ce roman est une bonne lecture, parfaite pour initier les jeunes lecteurs au genre horrifique, mais quand on est comme moi une fan inconditionnelle de l’auteur, on en aurait voulu plus !

dimanche 14 juillet 2019

Le retour de l'Oiseau-Tonnerre T.1 : L'Éveil

Titre : Le retour de l'Oiseau-Tonnerre T.1 : L'Éveil
Auteur : Anne Robillard
Édition : Michel Lafon
Pages : 328
Note : 1 / 5
Jeune homme sans histoire, Logan est de plus en plus souvent la proie d'étranges rêves éveillés, semblant issus de quelque lointain passé mythologique, dans lesquels il n'est plus lui-même. Rain, une médium, lui révèle que ce sont des aperçus de ses vies antérieures, qu'il doit à tout prix explorer. Commence alors pour Logan un long et périlleux voyage initiatique à travers les âges du monde, au fil ,de ses vies épiques. C'est ainsi qu'il découvrira sa réelle identité et le destin hors du commun qui l'attend.



Avis de Cyrlight



Le retour de l’Oiseau-Tonnerre : L’Éveil est le premier tome d’une trilogie fantasy signée Anne Robillard. Le héros, Logan, commence brusquement à entrevoir des choses et des gens, qui sont en réalité le souvenir de ses existences antérieures. Rain, une médium, va l’aider à explorer ce passé.

Comment dire cela sans paraître trop catégorique ? Voilà un moment qu’un livre ne m’avait pas laissé une saveur aussi insipide. Le résumé annonçait pourtant de l’originalité : le concept de la réincarnation, l’Atlantide, des retours en arrière aux quatre coins du monde... Eh bien, grosse déception.

Déjà, le protagoniste. J’ai été un peu surprise lorsque j’ai réalisé qu’il s’agissait d’un quadragénaire, étant plus habituée aux personnages adolescents dans les sagas fantasy. Au final, il aurait pu avoir douze ans comme soixante-dix, être une femme ou un enfant, cela n’aurait quasiment rien changé, tant Logan est creux.

On ne s’attache pas à lui, pas plus qu’aux autres. Sa fille apparaît de temps en temps, mais ne sert pas l’intrigue, Rain est plutôt sympathique, mais la plupart de ses conversations consistent à affirmer qu’elle ne peut rien dévoiler au risque de bouleverser l’équilibre des choses, ce qui devient vite frustrant et redondant... Quant à David, il n’est là que pour renvoyer Logan dans ses précédentes incarnations.

Incarnations qui, soulignons-le, se succèdent inexorablement tout au long du livre, comme un fil qu’on déroule. À peine a-t-on le temps de se familiariser avec le décor, les personnages, l’époque... que c’est terminé. Retour dans le quotidien de Logan pour une ou deux scènes triviales, et on repart ensuite dans une autre vie passée.

J’ai eu l’impression de lire une encyclopédie sur le karma, la réincarnation, les vies antérieures... Et encore, je me demande si je n’aurais pas préféré, car une encyclopédie n’aurait pas souffert des défauts inhérents à ce roman.

L’exemple le plus flagrant, c’est la rapidité avec laquelle Logan assimile sa situation. Il a mené pendant plus de quarante ans une vie tout ce qu’il y a de plus banale, il commence à avoir des flashs du jour au lendemain, et en l’espace de quelques pages à peine, cet homme initialement présenté comme terre à terre accepte de croire sans sourciller au concept de vies antérieures. Pire, cela ne choque absolument personne dans son entourage. Que ce soit sa fille, son meilleur ami... Nul ne semble se poser de questions, tout est admis à leurs yeux.

Même la plume de l’auteur n’apporte rien de positif à l’ouvrage. Elle est simple, et d’ordinaire, c’est quelque chose que j’apprécie, mais là, c’est une simplicité telle qu’elle semble totalement dépourvue d’émotion, de chaleur... On ne ressent strictement rien à la lecture, et la construction répétitive du roman n’aide pas à accrocher non plus.

Mon plus gros regret, au terme de ce livre, est d’avoir acheté les trois tomes en même temps, car sur le moment, j’avais l’impression de faire une bonne affaire. Or, je n’ai aucune envie de lire la suite.

lundi 8 juillet 2019

La plage de la mariée

Titre : La plage de la mariée
Auteur : Clarisse Sabard
Édition : Charleston
Pages : 560
Note : 2.5 / 5
Zoé, 30 ans, est en pleine dispute avec sa conseillère Pôle Emploi lorsque sa vie bascule. L'hôpital l'appelle, ses parents viennent d'avoir un grave accident de moto. Son père est décédé sur le coup, sa mère est trop grièvement blessée pour espérer survivre, mais encore assez lucide pour parler. Celle-ci va révéler à Zoé qu'elle lui a menti depuis toujours : l'homme qui l'a élevée n'est pas son véritable père.
Elle donne un seul indice à sa fille pour retrouver son père biologique : "La Plage de la mariée". Zoé va rester quatre mois dans le déni, puis finit par craquer et se décide à partir à la recherche de la vérité. Elle atterrit en Bretagne et se fait embaucher dans une "cupcakerie" tenue par une ancienne psychologue franco-américaine, Alice. Dans ce salon de thé à l'américaine, plusieurs personnages se croisent et voient leurs destins se mêler, tandis que Zoé part à la recherche de son père et tente de comprendre pourquoi sa mère lui a menti durant toutes ces années.


Avis de Cyrlight



La plage de la mariée est un roman féminin signé Clarisse Sabard, qui nous transporte de la Côte d’Azur à la Bretagne. Zoé, juste avant la mort de sa mère, apprend de sa bouche que Zoran, l’homme qui l’a élevée, n’est pas son père biologique. Avec pour seul indice « la plage de la mariée », elle quitte Nice pour le petit village de Saoz, à l’autre bout de la France.

Je vais être franche : je n’ai pas aimé ce livre. Je peux néanmoins comprendre qu’il plaise à certains, parce qu’il n’est pas mauvais. C’est juste que pour moi, ça ne passe pas. Il est trop gentil, trop mièvre, trop... Si c’était un bonbon, je crois que je le décrirais comme étant archi-sucré et plein d’édulcorants. Le genre qui donne tout de suite envie de se brosser les dents.

Même si j’ai une préférence pour les histoires sombres qui finissent mal, il n’est pas rare que je lise – et apprécie – des romans plus joyeux, mais là, ça va clairement trop loin dans la bonne humeur, et surtout, les évènements qui se succèdent dans la vie de Zoé m’ont paru difficilement crédibles.

Arrivée dans une région qu’elle ne connaît pas, dans un village qu’elle connaît encore moins, elle sympathise dès le premier soir avec le propriétaire du kebab local. Le lendemain, elle décroche un travail à Saoz, dans la Cupcakerie d’une femme adorable, qui sera bien plus une amie qu’une patronne, et qui lui permettra presque de se concentrer davantage sur sa vie privée que sur son poste de serveuse...

Évidemment, les clients sont tous gentils, bienveillants, prévenants, les enfants sont très matures pour leur âge... Il n’y a qu’une personne que Zoé ne classe pas dans la catégorie « gens trop sympas qui font presque office de nouvelle famille », aussi quand on apprend que la sœur de sa mère a été assassinée et qu’elle a déjà rencontré le meurtrier, en dépit des efforts de l’auteur pour garder le suspens, je vous laisse deviner de qui il peut bien s’agir...

Beaucoup trop de guimauve, donc, qui fait que j’ai eu énormément de mal à partager les états d’âme de Zoé. Même quand elle traverse des périodes moins joyeuses, qu’elle s’interroge sur les secrets assez noirs qui entourent la mort de sa tante et la fugue de sa mère, je n’ai ressenti aucune détresse, aucune obscurité, parce qu’on rebondit toujours sur quelque chose qui nous sort de la situation dramatique.

Ou, à l’inverse, des situations dramatiques sont créées pour rien, mais avant d’en parler, il faut que j’évoque Nicolas. Le beau, le magnifique, le parfait Nicolas, qui arrive un jour au volant de sa Porsche, après avoir fui sa vie de riche banquier et sa fiancée top model fille d’un ex-champion de F1 pour revenir à une vie plus saine dans un patelin de Bretagne.

Là, Zoé a fini de m’agacer, d’abord avec ses « Non, je refuse d’admettre qu’il me plaît, même s’il me plaît quand même », puis ses « J’ai envie de l’embrasser, mais en fait non, parce qu’il se passe trop de trucs dans ma vie, mais en fait oui »... Sa relation tourne en carré avec Nicolas, et quand elle progresse enfin, évidemment, il faut que Zoé casse tout (car que serait une romance sans sa dose de drama ?). Et on en arrive au sms, qui ne dit absolument rien, mais qui est interprété le plus odieusement possible par Zoé et sa meilleure amie Elsa, alors qu’on sent venir la vérité à plus d’un kilomètre (ou de cinquante pages).

Seul point positif que je relèverai dans ce livre, la plume de l’auteur est fluide et les fréquentes touches d’humour qui ponctuent le texte ont réussi à me faire sourire. Néanmoins, j’ai trouvé qu’il y avait également beaucoup de détails superflus, comme la composition détaillée des menus de Zoé ou de chacune de ses tenues (surtout quand il s’agit de mettre une jupe pour participer à une course en sac...).

En conclusion, je dirais que La plage de la mariée n’a tout simplement pas été une lecture pour moi. Je vais sûrement avoir besoin d’une bonne dose de sang, de souffrance et de tragédie pour m’en remettre, mais si vous aimez les histoires mièvres et guimauves, ne vous en privez pas.

jeudi 20 juin 2019

Les Mémoires de Vanitas T.2

Titre : Les Mémoires de Vanitas T.2
Auteur : Jun Mochizuki
Édition : Ki-oon
Pages : 274
Note : 3.5 / 5


Alors qu'ils sont en pleine réflexion, Vanitas et Noé sont interrompus par Dominique de Sade, une amie d'enfance de Noé, qui l'entraine à sa suite pour participer à un bal masqué de « l'autre côté ». Elle est persuadée qu'il pourra ainsi obtenir quelques précieuses informations.






Avis de Cyrlight



Dans ce second tome des Mémoires de Vanitas, un nouveau personnage apparaît : Dominique de Sade, fille du sulfureux marquis. Elle est la meilleure amie de Noé, et sa présence lève une partie du voile entourant son passé, tandis que Vanitas se confronte aux maudits, de plus en plus nombreux.

Sans que ce soit un coup de cœur, j’ai mieux apprécié ce manga que le premier tome, qui ne m’avait pas emballée. L’humour est moins lourd, moins présent, ce qui rend l’histoire plus agréable à suivre. Les dessins sont magnifiques, et j’ai beaucoup aimé la sensualité qui se dégage de chaque scène de morsure.

Un autre point positif : Domi et sa relation avec Noé. Les deux personnages, ainsi que leur passé, sont au cœur de l’intrigue. Ce que l’on découvre à leur sujet est particulièrement touchant, et leur confère plus de profondeur.

Je n’en dirais cependant pas autant des autres protagonistes, qui m’ont paru affreusement creux. Vanitas n’a dans un premier temps qu’un rôle très secondaire, sa « romance » avec Jeanne est trop rapide et précipitée (dans la lignée du premier tome) et même Lucas ne fait qu’une brève apparition où son utilité est assez limitée.

Le visage ambigu que Vanitas dévoile dans le dernier chapitre soulève cependant bon nombre de questions, notamment à propos de ses véritables intentions, et incite à lire la suite pour en découvrir davantage à ce sujet. Je pense que je me laisserai donc tenter par le tome 3.

mardi 18 juin 2019

Tombquest T.1 : Le livre des morts

Titre : Tombquest T.1 : Le livre des morts
Auteur : Michael Northrop
Édition : Bayard Jeunesse
Pages : 310
Note : 3.5 / 5
Alex, 12 ans, souffre depuis sa petite enfance d'une maladie qui lui provoque de violentes crises. Pour ne pas l'inquiéter, il évite de trop en parler à sa mère, le Dr Maggie Bauer, spécialiste en égyptologie et conservatrice au Museum of Arts de New York. D'autant qu'elle a d'autres chats à fouetter : elle travaille d'arrache-pied à une grande exposition consacrée aux neuf formules funéraires perdues du Livre des Morts. Ces mystérieuses formules antiques sont censées être d'une puissance extrême ; selon certains, elles auraient même le pouvoir de ressusciter les morts. Or, tandis qu'il arpente les allées de l'expo, Alex est pris d'une crise gravissime. Il est transporté d'urgence à l'hôpital, et son coeur cesse de battre... avant de repartir. Sa mère, ne sachant que faire, tente de lire l'une des formules funéraires... et Alex revient à la vie. Dès lors, d'étranges événements se produisent dans le musée, et bientôt, le Dr Bauer disparaît !


Avis de Cyrlight



Ce premier tome de Tombquest, Le livre des morts, nous introduit dans l’univers du héros, Alex Sennefer, un jeune garçon de onze ans atteint d’une grave et mystérieuse maladie. Sa mère, employée du MET et responsable de l’exposition sur l’Égypte antique, n’hésite pas, pour le sauver d’une mort certaine, à utiliser de puissants sortilèges, qui ne seront pas sans conséquence.

J’ai bien aimé ce début de saga. Le décor plus ou moins égyptien dans lequel les personnages évoluent m’a agréablement rappelé La boutique des cartes perdues (Ulysse Moore), mais aussi l’époque où je me passionnais moi-même pour l’Égypte antique.

J’ai été heureuse de retrouver certaines légendes, comme la pesée des âmes, et d’en découvrir de nouvelles. Cet aspect du livre est vraiment très intéressant, et j’ose espérer qu’il sera encore plus développé dans les tomes suivants.

Les personnages sont attachants. Cela m’a paru original de commencer l’intrigue avec un protagoniste malade au point que son état l’handicape dans ses activités du quotidien. C’était même audacieux, dans un roman qui annonçait tant de péripéties, mais ce point-là est ensuite rayé du livre. Dès l’instant où Alex sort de l’hôpital, il est au sommet de sa forme.

Ren est sympathique, à la fois indispensable et en retrait. Indispensable pour son pragmatisme, elle a toujours d’excellentes idées et apporte bon nombre de solutions, et en retrait car, comme elle ne manque pas de le souligner elle-même, elle se sent un peu inutile à côté des amulettes d’Alex et du docteur Todtman. Quant à ce dernier, j’ai apprécié qu’il nous mène dans un premier temps sur une fausse piste.

L’histoire se lit quant à elle agréablement. Elle est peut-être un peu rapide, mais surtout, elle fourmille de zone d’ombres qui donne envie de lire la suite pour en apprendre davantage sur les sombres actions de l’Ordre et les mystères qui entourent la disparition de la mère d’Alex. Aucun doute aussi que ses origines, du côté de son père, seront également éclaircies tôt ou tard.

En somme, c’est un roman entraînant, destiné à la jeunesse mais tout de même assez sombre, avec beaucoup d’action, de rebondissements et de suspens. Une bonne lecture, donc, que je recommande.

dimanche 16 juin 2019

La 5e Vague T.1

Titre : La 5e Vague T.1
Auteur : Rick Yancey
Édition : PKJ
Pages : 636
Note : 3 / 5
1re VAGUE : EXTINCTION DES FEUX
2e VAGUE : DÉFERLANTE
3e VAGUE : PANDÉMIE
4e VAGUE : SILENCE
À l'aube de la 5e vague, sur une autoroute désertée, Cassie tente de Leur échapper... Eux, ces êtres qui ressemblent trait pour trait aux humains et qui écument la campagne, exécutant quiconque a le malheur de croiser Leur chemin. Eux, qui ont balayé les dernières poches de résistance et dispersé les quelques rescapés.
Pour Cassie, rester en vie signifie rester seule. Elle se raccroche à cette règle jusqu'à ce qu'elle rencontre Evan Walker. Mystérieux et envoûtant, ce garçon pourrait bien être son ultime espoir de sauver son petit frère...


Avis de Cyrlight



La 5e Vague est le premier tome d’une saga jeunesse orientée science-fiction, qui met en scène une invasion extraterrestre. L’héroïne, Cassie, qui a survécu aux quatre premières Vagues qui ont coûté la vie à plus de sept millards d’humains, fait la promesse solennel à son petit frère, Sammy, de le retrouver, quels que soient les périls auxquels son serment l’expose.

L’histoire commence de manière originale. Comme la protagoniste ne manque pas de le souligner à plusieurs reprises, cette invasion extraterrestre est tout le contraire de l’image qu’on en a dans la plupart des cas. Pas de soucoupes volantes (si on excepte les drones et le ravitailleur), de créatures monstrueuses venues de l’espace, de rayons lasers destructeurs...

Non, juste des Vagues. La première pour priver l’espèce humaine de sa technologie. La seconde pour détruire la plupart de leurs infrastructures. La troisième pour réduire drastiquement leur nombre de 97% et la quatrième annonce la fin... Tout cela est très prometteur, mais malheureusement, les parties suivantes n’ont pas été à la hauteur.

Déjà, il n’y a que peu d’action, et l’on sent venir les retournements de situation à des kilomètres. Où se terrent les Silencieux ? Le prologue annonce la couleur, et le Camp des Cendres ne laisse plus planer aucun doute, aussi sait-on ce qui se cache derrière l’intrigue de Zombie à l’instant même où elle débute. Quels mystères entourent Evan Walker ? Là encore, on le découvre bien avant Cassie. Quant à la 5e Vague, elle est relativement décevante par rapport aux trois premières.

Pour ce qui est des personnages, je ne me suis pas spécialement attachée à eux. Ils ne m’ont pas déplu, mais pas emballée non plus. Nugget est assez touchant, j’ai bien aimé Nounours (même si ce n’est qu’une peluche), et si ma préférence va à Evan, je déplore sa mièvrerie dès qu’il est question de Cassie.

La forme du roman m’a également dérangée à plusieurs niveaux. Le langage, déjà. Je sais bien que ce sont des ados, que s’exprimer familièrement leur donne un côté plus réaliste, mais je ne suis pas fan de la familiarité à l’écrit, et encore moins de la vulgarité, or les « putain » sont légion dans ce livre (sans parler du reste).

L’alternance entre les personnages est aussi perturbante. On passe d’un narrateur interne à un narrateur externe, de Cassie à Zombie à Evan à Nugget... Il est facile de se perdre (même si on finit par s’y faire), d’autant que la chronologie revient fréquemment en arrière, puisque des choses sont racontées ou se déroulent en même temps, mais du point de vue des différents protagonistes.

On est donc loin du coup de cœur avec ce roman, mais l’intrigue est tout de même assez intéressante pour que je me laisse tenter par le second tome, d’autant qu’il y a encore tout ou presque à découvrir au sujet des Silencieux.

vendredi 14 juin 2019

La dernière énigme de Léonard de Vinci

Titre : La dernière énigme de Léonard de Vinci
Auteur : Christine Féret-Fleury
Édition : Auzou
Pages : 332
Note : 4 / 5
Milan, Renaissance : Cécilia Gallerani, maîtresse du duc de Milan, est menacée de mort par la femme de ce dernier qui réclame le portrait exécuté par Léonard de Vinci, La dame à l'hermine.
De nos jours : Léonard, un adolescent, reçoit un mail lui enjoignant de rechercher ce tableau. Or ce message provient de son grand-père... enterré le jour-même. Léonard décide de partir à Cravovie, où est exposé le tableau.
Une enquête passionnante mais périlleuse...



Avis de Cyrlight



La dernière énigme de Léonard de Vinci est roman jeunesse, dont le héros porte le nom de l’illustre peintre de la Renaissance. Après la mort de son grand-père (un autre Léonard), il reçoit un mystérieux mail signé de sa main, qui lui conseille de se lancer sur la piste du tableau La dame à l’hermine.

Merci à Babelio et aux éditions Auzou de m’avoir offert ce livre dans le cadre d’une masse critique. Avant d’entamer ma lecture, je dois avouer que j’étais partagée. J’avais très envie de me plonger dans cette histoire et, paradoxalement, j’appréhendais ce que j’allais découvrir.

Je suis passionnée par la Renaissance italienne, et je craignais de trouver dans une œuvre de littérature jeunesse un portrait quelque peu... édulcoré de cette période qui était loin d’être toute rose. Eh bien, agréable surprise, ce n’est pas du tout le cas !

D’un autre côté, cela m’a également interloquée. Je ne crois pas avoir vu d’âge recommandé quelque part sur la couverture ou à l’intérieur du livre, aussi m’attendais-je à lire une histoire destinée à n’importe quel public (ou au moins à partir de 11-12 ans). Or, si je suis maintenant habituée, de par mes autres lectures, à entendre parler de bâtardise, de sodomites, etc..., je pense qu’en début d’adolescence, cela m’aurait quelque peu choquée, raison pour laquelle je conseillerais plutôt ce roman à un public ayant déjà une certaine maturité (ou n’étant pas facilement troublé).

Venons-en à l’histoire, que je décrirais comme un savant mélange entre Da Vinci Code (Dan Brown) et La jeune fille à la perle (Tracy Chevalier). Dans le présent, Léo se lance dans une sorte de jeu de piste qui est censé le conduire à la véritable Dame à l’hermine, tandis que dans le passé, on fait connaissance avec le modèle, la belle Cecilia, et on assiste à la conception de son portrait sous le pinceau de Léonard de Vinci.

Même si j’ai bien aimé le roman dans son ensemble, j’ai préféré la partie qui se déroule au XVème siècle. Cecilia, l’amante bientôt répudiée de Ludovic(o) Sforza, est touchante, et Leonardo est un personnage fascinant à suivre. Il correspond bien à l’image que j’ai déjà eu l’occasion de me faire de lui. En revanche, je me suis moins attachée à Léo, Janka et son entourage. Ils sont sympathiques, mais sans plus. Peut-être auraient-ils mérité d’être un peu plus développés.

La fin est assez rapide. La recherche de La (véritable) dame à l’hermine est plutôt superficielle, et même quand Léo et Hester font les « lièvres » à travers Cracovie, c’est difficilement crédible. Ils se contentent de se promener au hasard dans les rues, aussi comment peuvent-ils duper quiconque en prétendant être en quête d’un tableau perdu ?

Cela fonctionne pourtant, peut-être parce que, comme on le découvre à la fin, ledit tableau n’était pas le véritable enjeu de l’intrigue, et surtout parce que l’on se doute très vite de ce qu’il est advenu de lui. M’enfin, j’ai tout de même trouvé cela dommage que l’intrigue se conclut si vite.

Il s’agit néanmoins d’un très bon roman dans l’ensemble, avec lequel j’ai passé un agréable moment. Je le recommande chaudement.

mercredi 12 juin 2019

Arsène Lupin, L'aventurier T.3 : L'aiguille creuse

Titre : Arsène Lupin, L'aventurier, T.3 : L'aiguille creuse
Auteur : Takashi Morita
Édition : Kurokawa
Pages : 250
Note : 3 / 5

Le comte de Gesvres est victime d’un vol. En s’enfuyant, le chef des voleurs est touché par une balle de fusil. Beautrelet, lycéen détective amateur, résout petit à petit les énigmes qui entourent cette affaire et parvient à retrouver la route empruntée par les voleurs. Quelle vérité se cache donc derrière ces événements ? Un tir de fusil qui donne le signal du début d’une enquête magistrale !




Avis de Cyrlight



L’aiguille creuse est le troisième tome issu du manga Arsène Lupin : L’Aventurier, et contrairement aux deux précédents, l’intrigue ne se clôture pas à la dernière page : elle se décline en trois parties. Dans la première, il est question d’un vol, d’un meurtre, et surtout de la blessure par balle du célèbre gentleman cambrioleur, qui, blessé, disparaît mystérieusement dans l’enceinte de la propriété qu’il est venu voler.

Mon avis n’a toujours pas changé sur ce manga : j’adhère moyennement. Je n’accroche pas spécialement aux personnages, aux intrigues encore moins... Il faut toutefois reconnaître que le suspens final m’incite malgré tout à conclure la série, afin d’avoir le fin mot de l’histoire.

L’histoire... Je dois reconnaître que j’ai du mal à comprendre où veut nous emmener le mangaka, pas spécialement dans ce tome, mais de manière générale. Je m’explique. Au début, dans Le diadème de la princesse de Lamballe, Lupin est présenté comme un aventurier (mention d’ailleurs présente dans le titre), il est vaguement question de son passé et de son enfance, avec sa nourrice, puis...

Plus rien. Ces pans-là sont totalement laissés de côtés dans La lampe juive, où Lupin n’est que peu présent. Au final, on connaît bien mal le personnage, hormis le fait qu’il agisse généralement pour le mieux en dépit de ses méthodes désapprouvées par la loi.

Et voilà que tout au long de cette première partie de L’Aiguille creuse, il se retrouve entre la vie et la mort. Des gens sont visiblement prêts à tuer pour lui, à le venger s’il devait mourir, mais tout ce qui gravite autour de lui est très flou, du fait du peu d’informations que l’on possède à son sujet. À l’exception du premier tome, on a bien plus suivi l’inspecteur Ganimard, Herlock Sholmès, et à présent le petit nouveau, Isidore Beautrelet, alors que Lupin demeure une énigme.

Tout au long de ma lecture, j’ai eu le sentiment qu’il manquait quelque chose, qu’on ne connaissait pas assez Lupin pour être vraiment frappé par la mort qui rôde autour de lui. Et paradoxalement, je me dis qu’il y aura forcément une explication, que cela ne peut pas finir ainsi, déjà parce qu’il s’agit d’Arsène Lupin, et surtout que cela n’aurait aucun sens.

Bref, je suis très dubitative. Peut-être interpréterais-je ce manga différemment si j’avais lu l’œuvre originale de Maurice Blanc, mais ce n’est pas le cas. Il faut voir le point positif, cependant : cela me donne envie de m’y intéresser. Quant à la suite d’Arsène Lupin : L’aventurier, eh bien... Si l’occasion se présente, je pense que je la lirai. Sinon, je l’ignore.

dimanche 9 juin 2019

Bleue

Titre : Bleue
Auteur : Maja Lunde
Édition : Les Presses de la Cité
Pages : 360
Note : 3 / 5
Norvège, 2017. Depuis son plus jeune âge, Signe a fait passer l'écologie avant tout. Ainsi a-t-elle préféré renoncer à Magnus, dont elle ne partageait pas les idées. Aujourd'hui, elle vit sur un bateau amarré dans un fjord, au plus près de l'eau. Et c'est pour sauver l'eau qu'elle décide à soixante-sept ans d'entreprendre un dernier périple en mer, lorsqu'elle apprend qu'une opération commerciale, autorisée jadis par Magnus, menace son glacier natal. L'heure est venue pour Signe d'affronter son grand amour perdu. Pour cela, elle doit prendre la direction du sud de la France...
France, 2041. La guerre de l'eau bat son plein. Avec Lou, sa fille aînée, David a fui les Pyrénées ravagées par la sécheresse pour retrouver sa femme et leur bébé, dont il a été séparé. Mais les réfugiés climatiques sont bloqués à la frontière, et les ressources commencent à manquer. Un jour, à des kilomètres de la côte, David et Lou trouvent un voilier au beau milieu d'un champ desséché : le bateau de Signe...
Une intrigue sophistiquée et palpitante, au service d'une fable dystopique plus nécessaire que jamais.


Avis de Cyrlight



Bleue est un roman d’anticipation qui alterne entre le présent avec Signe, une militante écologique, et un futur proche, celui de David et sa fille Lou, où la sécheresse s’est abattue sur le monde et où l’eau potable se raréfie de plus en plus.

Ce livre est glaçant, angoissant et nous amène à nous questionner sur l’avenir de la planète, voire à nous demander s’il n’est pas déjà trop tard, si nous n’aurions pas mieux fait de réfléchir avant. Qu’adviendra-t-il de nous, dans vingt ans, si nous nous retrouvons à la place de David, de Lou, de ces réfugiés qui n’ont plus de quoi boire, ni se laver ?

L’histoire se divise en deux parties distinctes, rattachées entre elles par un lien relativement ténu. Je vais commencer par parler de celle de Signe : militante écologique plus ou moins extrémiste, elle n’hésite pas à se brouiller avec son entourage pour défendre ses convictions et faire ce qui lui semble juste, même si c’est en vain.

Son intrigue est intéressante, néanmoins elle m’a vite ennuyée. Le message qu’elle véhicule passe suffisamment vite, tout comme il est possible de comprendre et cerner son personnage sans avoir besoin d’autant d’allers et de retours dans le passé, pourtant on s’y attarde. À cause de cela, j’ai trouvé que le roman piétinait souvent de son côté.

Ce qui m’a le plus dérangée, cependant, ce sont les passages en mer. Autant je suis admirative des connaissances de l’auteur en matière de bateaux, autant j’ai été complètement sortie de l’histoire par cette accumulation de termes techniques, notamment lors de la tempête. J’étais complètement perdue, je ne comprenais pas un traître mot de ce dont il était question et, on ne va pas se mentir, j’ai survolé le reste de la scène, pressée d’en finir avec elle.

Les chapitres avec David et Lou sont plus légers, plus fluides, et je les ai préférés. Toutefois, là où je reproche à l’intrigue de Signe de traîner en longueur, la leur manque de développement. J’aurais aimé en apprendre plus sur les personnages qui les entourent (Francis, Marguerite...), or on ne sait au final quasiment rien d’eux. Pareil pour cette « guerre de l’eau » qui fait rage, mais qui n’est finalement pas tant exploitée que cela.

Quant à la fin, elle est très (trop) ouverte, et j’en ressors avec un léger goût de « tout ça pour ça ». Alors non, je n’aurais pas souhaité une happy end miraculeuse qui n’aurait pas du tout était dans le ton du livre, mais le voyage de Signe que l’on suit en parallèle de la (sur)vie de David et Lou ne sert en fin de compte qu’à leur accorder un bref sursis.

En conclusion, Bleue est un roman perturbant, qui amène à se questionner, à trembler, aussi, pour l’avenir de notre planète. De ce point de vue, il est assurément réussi. Par contre, l’histoire en elle-même ne m’a pas emballée plus que cela. Je me suis ennuyée avec Signe, et même si j’ai préféré les moments avec David et Lou, j’aurais aimé davantage de développement de leur côté. Du bon et du moins bon, donc.

jeudi 6 juin 2019

Les Mémoires de Vanitas T.1

Titre : Les Mémoires de Vanitas T.1
Auteur : Jun Mochizuki
Édition : Ki-oon
Pages : 242
Note : 3 / 5
Fin du XIXe siècle. Paris est en plein émoi à la suite d’attaques répétées de vampires. Pourtant, la règle d’or de leur communauté est de ne pas s’en prendre aux humains ! Un mal mystérieux semble ronger ces créatures immortelles...
C’est en cette période troublée que Noé arrive dans la capitale. Né suceur de sang, il suit la trace du grimoire de Vanitas, artefact légendaire craint de tous les vampires. On dit qu’il permet à son détenteur d’interférer avec ce qu’il y a de plus sacré pour eux : le nom véritable, symbole même de leur vie. Le modifier peut les rendre fous, voire les anéantir...
À bord de l’énorme vaisseau flottant sur lequel il a embarqué, Noé fait la connaissance d’Amélia. Alors qu’il l’aide à se remettre d’un malaise, tout s’emballe : elle perd la tête et révèle sa nature de vampire devant les passagers ! C’est alors qu’entre en scène un mystérieux assaillant, se présentant comme... Vanitas ! Devant un Noé bouche bée, il dégaine le fameux grimoire et apaise l’accès de folie de la jeune femme. L’artefact ne serait donc pas qu’une arme mortelle ? Vanitas, héritier du nom et du pouvoir du créateur du livre, a une mission : sauver les vampires de la malédiction qui pèse sur eux !


Avis de Cyrlight



Les Mémoires de Vanitas est un manga qui mêle steampunk et vampirisme. Dans ce premier tome, on suit Noé, un vampire, qui assiste au sauvetage de l’une des ses congénères infectée par une terrible malédiction, et soignée de justesse par Vanitas, grâce au mystérieux livre de son ancêtre.

Je n’ai pas été conquise par cette lecture. Le début est pourtant intéressant, prometteur, avec les énigmatiques Mémoires sur lesquelles Noé est venu enquêter, ainsi que cette histoire de malédiction et de lune bleue, mais malheureusement, cela ne dure pas.

Bien vite, les personnages dévoilent un côté... comique, si j’ose dire, qui ne colle pas vraiment avec l’atmosphère ambiante. Et surtout, eh bien, je ne les ai pas trouvés drôles du tout. Au final, on a l’impression qu’ils n’ont pas de réelle personnalité, et surtout leurs dialogues sonnent faux, voire immatures.

Les dessins sont beaux, mais les scènes d’action s’enchaînent très vite, parfois de façon relativement confuse (je pense en particulier au combat final). Je ne me suis pas attachée aux protagonistes, et je ne me suis pas non plus vraiment laissé entraîner dans leurs péripéties.

Je lirai le tome 2, puisque je l’ai en ma possession, mais si mon avis n’évolue pas à son terme, je ne poursuivrai très certainement pas ce manga. Il me rappelle sur bien des points Black Butler, que je n’avais pas non plus apprécié.

lundi 3 juin 2019

La lanceuse de couteaux

Titre : La lanceuse de couteaux
Auteur : Eve Borelli
Édition : Charleston
Pages : 272
Note : 3.5 / 5
Cette histoire, c'est l'histoire de Siloé, qui ne voit plus la magie du cirque dans lequel elle a grandi et le quitte pour de mauvaises raisons mais qui, en chemin, apprendra à faire ses propres choix et à définir ses envies personnelles. C'est l'histoire d'une indépendance progressive, piquée d'embûches, d'amitié et d'amour.
Siloé est orpheline de mère et vit dans le cirque familial, entourée par toute une galerie de personnages atypiques. Mais la jeune fille rêve d'être lanceuse de couteaux, ce que son père lui refuse obstinément. La voilà donc qui décide de rallier un cirque concurrent pour – enfin – essayer de faire ses preuves... Mais elle est loin d'imaginer les épreuves qui l'attendent !


Avis de Cyrlight



La lanceuse de couteaux est un roman qui prend place dans l’univers du cirque, auquel son héroïne, une jeune femme du nom de Siloé, appartient. Elle est cependant lasse de cette vie qu’elle mène, et de son père qui l’étouffe sans réussir à la comprendre. Elle rêve d’amour, de frissons, d’adrénaline... jusqu’à ce que ses désirs se matérialisent en la personne de Rafael.

Mon opinion sur ce roman a été partagée pendant une longue partie de l’histoire, même si cela s’est un peu arrangé vers la fin. J’ai dans un premier temps trouvé l’intrigue trop attendue, et surtout, elle m’a parue manquer cruellement de subtilité.

Tout d’abord, on a Siloé. Siloé qui s’ennuie dans son quotidien, Siloé qui est blâmée par son père de ne pas prendre part à la vie du cirque, alors qu’il lui interdit tout ce qu’elle souhaiterait faire... Et moins de vingt-quatre heures plus tard, tout bascule. On n’a pas le temps de s’habituer à son univers, de partager sa monotonie qu’elle est déjà arrachée à tout cela.

Et par qui ? Par un beau ténébreux bad boy, au charme duquel elle succombe au premier regard et avec qui elle accepte de s’enfuir après avoir discuté pendant... Une heure ? Peut-être moins ? Direction un nouveau cirque, une nouvelle vie, où Siloé pourra exploiter pleinement sa vocation : celle d’une lanceuse de couteaux.

Évidemment, on se doute d’ores et déjà que tout ne va pas se passer comme elle le voudrait. Et la hiérarchie du cirque dans lequel elle atterrit annonce clairement la couleur : les hommes organisent des réunions où ils discutent et prennent les décisions entre eux, pendant que les femmes restent à l’écart. Voilà qui plante le décor. Tout comme le thème du spectacle, Barbe Bleue. Tout comme le mot « sexiste », qui revient trois fois en peu de pages.

Et cela nous amène à Rafael, qui ne tarde pas à révéler son vrai visage, celui d’un pervers narcissique violent, maladivement jaloux, possessif, et j’en passe... J’ai bien compris qu’il était là pour faire réagir le lecteur sur les violences conjugales et tout ce qui y touche de près ou de loin, mais je ne peux m’empêcher de m’interroger sur les motivations du personnage. Pourquoi avoir jeté son dévolu sur une fille qu’il connaissait depuis moins de 24h ? Pourquoi se comporte-t-il comme ça avec elle, et pas avec Lupa ? D’ailleurs, pourquoi s’être séparé d’elle ? Alors oui, peut-être qu’il n’y a pas besoin de chercher midi à quatorze heures, peut-être qu’il est juste fou, comme Siloé elle-même le souligne à maintes reprises, mais bon...

Un point que j’ai en revanche apprécié dans cette histoire : l’absence totale de réaction de tout le monde, qui est un triste reflet de la réalité. Quoi qu’il se passe, la plupart des gens préfèreront fermer les yeux plutôt que d’agir, et j’ai trouvé pertinent que cet élément soit mis en avant. Il est hélas plus facile de faire semblant de ne rien voir plutôt que de s’impliquer.

À travers toutes ces épreuves, Siloé évolue. Elle devient plus mature, plus réfléchie, moins égocentrique, car elle apparaissait un peu ainsi de prime abord. Néanmoins, un passage m’a fait tiquer. Sa rencontre avec Charlotte. Elle la connaît depuis quelques heures à peine, et Siloé se laisse entraîner par elle au point d’accepter d’emménager sous son toit et celui de son colocataire. Euh... Oui, d’accord. La dernière fois qu’elle a suivi quelqu’un qu’elle ne connaissait ni en noir ni en blanc, mais juste parce qu’elle trouvait que le courant passait bien, elle en a sacrément souffert, pourtant à aucun moment, elle n’a un soupçon de méfiance.

Heureusement, là où Rafael était un parfait connard derrière ses airs de prince charmant, Charlotte est bel et bien gentille, bienveillante, généreuse... Ce qui ramène au gros manque de subtilité susmentionné. Là encore, en moins de 24h, dans une ville qu’elle ne connaît pas, Siloé rencontre quelqu’un qui insuffle un tournant différent à sa vie et la guide sur un nouveau chemin. Un hasard aussi heureux, c’est gros. Trop gros.

En conclusion, je dirais qu’il faut lire ce roman comme étant avant tout une dénonciation : celle du sexisme, des violences conjugales, de l’indifférence générale... C’est également une histoire intéressante dans l’ensemble, avec quelques personnages sympathiques (quoique majoritairement trop manichéens), mais qui pèche par un scénario trop facile et relativement attendu.

lundi 27 mai 2019

À la croisée des mondes T.1 : Les royaumes du nord

Titre : À la croisée des mondes T.1 : Les royaumes du nord
Auteur : Philip Pullman
Édition : Folio
Pages : 533
Note : 3.5 / 5
Ce n'était pas une vie ordinaire pour une jeune fille de onze ans : Lyra vivait, en compagnie de son daemon Pantalaimon, parmi les Érudits de Jordan Collège, passant ses journées à courir dans les rues d'Oxford à la recherche éperdue d'aventures.
Mais sa vie bascule le jour où elle entend parler d'une extraordinaire particule. D'une taille microscopique, la Poussière que l'on trouve uniquement dans les vastes étendues glacées des Royaumes du Nord - est censée posséder le pouvoir de briser les frontières entre les mondes, un pouvoir qui suscite effroi et convoitises...
Jetée au cœur d'un terrible conflit, Lyra sera forcée d'accorder sa confiance aux gitans et à de terribles ours en armure. Et, lors de son périlleux voyage vers le Nord, elle devra découvrir pourquoi son propre destin semble étroitement lié à cette bataille sans merci où s'opposent des forces que nul ne l'avait préparée à affronter.


Avis de Cyrlight



Premier tome d’À la croisée des mondes, Les royaumes du nord nous introduisent dans l’univers de Lyra, une fillette qui entreprend un long voyage pour sauver son ami Roger, enlevé par les Enfourneurs, d’ignobles individus qui pratiquent des expériences sordides sur les enfants. Elle est aidée dans sa quête par des gitans, des sorcières, un redoutable ours en armure, mais surtout un mystérieux objet : l’aléthiomètre.

Ayant découvert l’univers de Philip Pullman grâce au film tant décrié La boussole d’or, je m’attendais à trouver quelque chose de mieux, voire de radicalement différent en lisant le livre, et en fait... Pas tant que ça, si ce n’est la fin qui a été tronquée dans l’adaptation cinématographique, et que le roman est beaucoup plus sombre et violent dans son ensemble.

Je suis heureuse d’avoir eu l’occasion de voir le film au préalable, car cela m’a aidée à entrer dans l’histoire (ce qui n’était pas gagné de prime abord) et à assimiler les caractéristiques de ce monde où les humains sont accompagnés de daemons, des créatures qui sont en quelque sorte le reflet animal de leur âme.

Il m’a également fallu attendre énormément de pages avant de parvenir à trouver Lyra moins antipathique. Au début, elle n’est qu’arrogance, autorité, égoïsme, et éprouve un vif mépris pour les règles. Par la suite, elle fera montre d’altruisme, d’empathie et de courage, ce qui la rend plus estimable.

En dépit de cela, je lui ai préféré la plupart des personnages secondaires, en particulier Iorek. Certains auraient néanmoins mérité d’être plus développés, tels que Lee Scoresby ou Serafina Pekkala, qui ne bénéficient que d’un nombre d’interventions limité. Bizarrement (ou pas), j’ai ressenti une fascination malsaine pour madame Coulter, au contraire de lord Asriel que j’ai pris en grippe dès le départ (ce que je n’ai pas regretté par la suite...).

Pour ce qui est de l’histoire en elle-même, j’ai beaucoup apprécié son aspect théologique, qui m’a paru très original. Les péripéties sont également bien amenées, mais certains passages m’ont semblé plutôt confus, presque brouillons, surtout la fin qui m’a laissée perplexe. Même en la relisant deux fois, j’ai eu toutes les peines à visualiser la scène (madame Coulter qui apparaît comme un cheveu sur la soupe, Lyra qui a tenté d’intervenir mais à qui personne ne prête attention, la description du pont...).

En conclusion, je dirais que je suis un peu déçue par cette lecture, probablement parce que j’en attendais beaucoup plus. Il y a cependant d’excellents éléments, notamment le côté théologique de l’œuvre qui m’a séduite au plus haut point, aussi lirai-je la suite, ne serait-ce que poussée par la curiosité d’en apprendre davantage sur la Poussière.

lundi 20 mai 2019

Pokémon : La grande aventure Or et Argent T.3

Titre : Pokémon : La grande aventure Or et Argent T.3
Auteur : Hidenori Kusaka
Édition : Kurokawa
Pages : 528
Note : 3.5 / 5



La ligue Pokémon est sur le point de débuter ! Mais l'homme masqué aidé par la Team Rocket compte bien gâché la fête. Or, Argent et Cristal réussiront-ils à contrecarrer ses sombres desseins ?!





Avis de Cyrlight



L’arc Or et Argent se referme avec ce troisième tome du manga Pokémon : La grande aventure. Les combats font rage au Plateau Indigo, mais aussi ailleurs dans Johto, et tous les personnages, amis et anciens ennemis, s’unissent pour arrêter le Masque de Glace.

Comme ce fut déjà le cas à la lecture du tome précédent, je suis un peu déçue par ce final, ou plutôt par la façon dont il est emmené. Les affrontements m’ont semblé plus confus que jamais, et j’ai trouvé que les retournements de situation survenaient un peu trop rapidement, parfois même comme un cheveu sur la soupe.

Le traitement des personnages est toutefois plutôt bien réussi dans l’ensemble. Que ce soit la relation Verte/Argent, l’alliance des Champions, le rôle du Conseil 4... Seuls Marion et Clément ne m’ont pas vraiment convaincue, en particulier ce dernier, qui n’aspire qu’à s’amuser. Et l’identité du Masque de Glace, beaucoup trop prévisible. En revanche, mention spéciale à Sandra que j’ai adorée (même si je manque d’objectivité, elle a toujours été l’un de mes personnages préférés).

Il y a donc du très bon dans ce manga, mais je suis moins emballée par le scénario, ou plutôt par son traitement, que j’avais pu l’être dans l’arc Rouge, Bleu et Verte. J’espère sincèrement que j’apprécierai davantage la suite.

samedi 18 mai 2019

Le Théorème des Katherine

Titre : Le Théorème des Katherine
Auteur : John Green
Édition : PKJ
Pages : 360
Note : 3 / 5



Dix-neuf fois Colin est tombé amoureux.
Dix-neuf fois la fille s'appelait Katherine.
Pas Katie, ni Kat, ni Kittie, ni Cathy, et surtout pas Catherine, mais KATHERINE.
Et dix-neuf fois, il s'est fait larguer.






Avis de Cyrlight



Le Théorème des Katherine est un roman de littérature jeunesse, plutôt orienté adolescence, qui met en scène un surdoué du nom de Colin. Ledit Colin a la particularité d’avoir fréquenté dix-neuf filles dans sa vie. Dix-neuf qui l’ont rejeté, et toutes s’appelaient Katherine.

Je suis assez partagée sur ce livre. Autant j’ai adoré Nos étoiles contraires, de John Green, autant celui-ci ne m’a pas particulièrement emballée. Pas que j’ai vraiment un défaut majeur à lui reprocher, c’est plutôt un tout qui fait que je n’ai pas été séduite.

Déjà, j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages. À l’exception de la sémillante Lindsay, Colin et Hassan m’ont laissée de marbre. Colin est un égocentrique condescendant, et Hassan... Il est censé être là pour l’humour, mais je compte sur les doigts d’une main le nombre de fois où il m’aura fait rire.

L’intrigue en elle-même... Mouais. Colin qui sort avec dix-neuf Katherine, pourquoi pas ? Sauf qu’on devine facilement ce qui va se passer dès l’instant où il rencontre Lindsey, si bien que je me demande pourquoi il n’est pas sorti avant de ce cercle inlassable de Katherine, puisqu’il a prouvé qu’il en était capable. Parce qu’il fallait boucler la boucle avec K-I/K-XIX ? Peut-être, mais ça ne me convainc pas.

Au niveau de l’intrigue de Colin, donc, guère de suspens. Le problème, c’est que les intrigues secondaires ne sont finalement que très peu creusées. La relation Katrina/Hassan ? Elle se termine presque aussi vite qu’elle commence. Les problèmes d’Hollis ? Sitôt le pot au roses découvert, il n’en est quasiment plus question.

Je m’attendais à ce que Colin propose de participer à un nouveau jeu télévisé pour remporter de l’argent, qu’ils réfléchissent tous ensemble à une solution pour sauver Gutshot, et en fait... Non. Même l’épilogue est très rapide. Lindsey vit dans le Tennessee, les garçons dans l’Ohio, et on ne sait pas exactement ce qu’il adviendra de leur amitié (et plus si affinités) au terme des vacances.

Au final, l’intrigue principale, celle du Théorème, m’a paru assez superficielle. Sans être un génie en la matière, j’adore les maths, et j’ai été déçue que les calculs de Colin soient si « simples ». Il me semble d’ailleurs qu’il déclare lui-même à un moment avoir associé les variables au hasard, or je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus complexe, de vraiment incompréhensible pour un cerveau lambda, or pour quelqu’un d’aussi intelligent que lui, j’ai trouvé que cela n’allait finalement pas chercher bien loin. Quant aux intrigues secondaires, eh bien... Elles restent irrémédiablement très secondaires.

Déception donc, surtout comparé à l’excellent Nos étoiles contraires. J’espère que j’aurai une meilleure opinion de La face cachée de Margo, qui figure également dans mes envies de lecture.

mardi 14 mai 2019

Pour que le jour de votre mort soit le plus beau de votre vie

Titre : Pour que le jour de votre mort soit le plus beau de votre vie
Auteur : Lionel Abbo
Édition : Plon
Pages : 220
Note : 3.5 / 5
« Je m'appelle Adolphe Goldstein. Je ne suis pas un simple croque-mort. Je propose à mes clients de choisir le moment et la façon dont ils quitteront ce monde. Une personne décède toutes les cinquante-quatre secondes en France. Mon commerce a de l'avenir. Death planner, c'est mon job. »
Jusqu'à présent, le trépas demeurait un sujet tabou, s'accommodant mal de la liberté du commerce. Mais demain, organiser sa fin sera considéré comme un acte aussi anodin que préparer son mariage. Pourquoi craindre cet instant inéluctable et le subir alors que l'on peut décider du moindre détail ? Choisir sa mort comme on a choisi sa vie.
Porté par cette mission qu'il juge d'utilité publique, jusqu'où ira Adolphe pour convaincre le monde ?


Avis de Cyrlight



Pour que le jour de votre mort soit le plus beau de votre vie est, comme son titre le laisse supposer, un roman décalé et cynique, où le personnage principal, un juif ironiquement prénommé Adolphe, décide de se lancer dans le business de la mort.

Commençons par le point le plus positif de l’histoire : l’écriture. La plume de l’auteur est vraiment excellente, et il n’hésite pas à démontrer son talent en multipliant les jeux de mots ou encore en s’amusant avec les sonorités, sans que cela nuise à la fluidité de la lecture.

Vient ensuite l’originalité. Un personnage croque-mort, ce n’est déjà pas courant, mais un « death planner », alias un homme qui organise des funérailles comme on organiserait un mariage, l’est encore moins. L’incongruité de la chose n’a pas été sans m’évoquer Le magasin des suicides, et c’est d’ailleurs parce que j’avais bien aimé le film d’animation que j’ai été tenté de lire ce livre qui me semblait vaguement dans la même veine.

On a donc Adolphe, qui s’efforce d’organiser des funérailles uniques et personnalisées en fonction des défunts, mais qui, bientôt, ne se cantonnera plus à ce rôle. Pourquoi se contenter d’offrir une belle cérémonie quand on peut permettre aux gens de choisir leur propre mort ?

Plus l’histoire progresse et plus les ambitions d’Adolphe s’accroissent, mais j’ai été moins emballée par ce pan de l’intrigue, qui m’a paru oscillé entre trop et trop peu. Les actes du protagoniste ne tardent pas à prendre une dimension démesurée (envoyer des cendres dans l’espace, louer les services d’un cannibale...), mais je déplore que le roman ne s’attarde pas assez sur chacune des étapes qu’il franchit dans ce que l’on pourrait presque appeler sa mégalomanie funèbre.

Par exemple, j’ai beaucoup aimé l’interrogatoire avec l’inspectrice, où Adolphe parvient avec aisance à retourner la situation, et j’aurais aimé voir davantage à l’œuvre ses talents de « vendeur », au lieu de quoi j’ai eu l’impression que chacune de ses prestations n’étaient illustrées que par quelques exemples, avant de passer directement à la suite. Les funérailles sur mesure, puis les morts sur mesure, puis le jeu télévisé...

Et là, paradoxalement, j’ai trouvé qu’on était dans le trop. Que tout allait souvent beaucoup trop loin. Comment quelqu’un qui souhaite rester discret peut-il autant s’exposer ? Comment privatiser un tribunal et louer les services de figurants pour jouer un faux procès (en étant de surcroît soi-même présent) sans que cela n’intrigue qui que ce soit ?

En ce qui concerne la fin, en revanche, on retombe dans le trop peu. Même si elle semble être un parfait retour de bâton pour Adolphe qui s’est littéralement mis à jouer avec la mort, j’aurais apprécié qu’elle soit plus développée. Au lieu de prendre le temps d’assumer les conséquences de ses actes, il préfère s’y soustraire, si bien qu’on ne sait même pas ce qu’il advient de l’enfant, juste brièvement évoqué.

Malgré ces quelques points négatifs, le roman est plutôt bon dans l’ensemble, et il sait surtout sortir du lot, ne serait-ce que par les thèmes qu’il aborde et les questions qu’il soulève au niveau de la morale. Mention spéciale à Benjamin Raspail qui m’aura bien fait rire.

dimanche 12 mai 2019

L'autel des âmes tourmentées

Titre : L'autel des âmes tourmentées
Auteur : Mary Elise
Édition : Auto-édition
Pages : 360
Note : -
Certaines nuits, une musique semble s'échapper du bois. Elle est secrète et mélancolique, pleine de remords et de regrets, comme les habitants de la maison qui jouxte la forêt. Le cœur alourdi par les non-dits, sauront-ils se laisser guider par cette mélodie sur le chemin de la paix ?
Depuis la mort de son mari, Viviane peine à s'entendre avec ses enfants. Elle multiplie les disputes avec Marion, l'aînée, et Thomas, le cadet, a sombré dans le mutisme. Lorsque sa demi-sœur Jessica les invite à passer l'été en sa compagnie et celle de ses fils, Viviane accepte à contrecœur. Rongés par la colère, la rancune et les dissimulations, tous vont devoir apprendre à s'apprivoiser.


Mot de Cyrlight



Encore une chronique qui ne portera pas sur l’une de mes lectures, mais sur l’un de mes romans, puisque c’est de L’autel des âmes tourmentées dont je m’apprête à vous parler.

Si je ne qualifierai pas cette histoire de « joyeuse », je peux tout de même affirmer qu’elle est nettement moins sombre et moins dure que la plupart de mes autres œuvres. Elle est surtout plus humaine, puisque pauvre en action, elle se concentre essentiellement sur les personnages, leurs émotions et les liens qu’ils tissent entre eux.

Ils sont au nombre de six : Viviane, qui a récemment perdu son mari dans un accident de voiture ; ses enfants, Marion et Thomas ; sa demi-sœur, Jessica, dont elle a longtemps ignoré l’existence ; et les fils de cette dernière, Justin et Tristan.

Tous ont une personnalité bien distincte, de l’enjouée Jessica à la colérique Marion, en passant par le discret Thomas ou le taciturne Tristan, mais surtout, tous doivent faire face à leur lot de tourments, qui tantôt les rapprochent des uns, tantôt les isolent des autres.

Bien que ce roman ne soit pas vraiment un huis-clos, il en a des airs, puisque toute l’histoire ou presque se déroule dans une petite maison de campagne cernée par les arbres et la forêt, à l’écart de la civilisation. Les protagonistes doivent apprendre à cohabiter, et surtout à communiquer, ce qui leur pose le plus de difficulté.

Même si les thèmes abordés dans cette histoire se concentrent autour de celui de la famille, ils sont dans l’ensemble assez variés : la fraternité, le deuil, l’enfance, l’adolescence, l’amour, la trahison, la reconstruction... En bref, je dirais qu’il s’agit avant tout de gens meurtris par la vie qui s’efforcent de panser leurs plaies à leur manière, non sans commettre des erreurs.

Si vous pensez que ce livre peut vous plaire, alors n’hésitez pas à le lire et à me communiquer votre ressenti.

vendredi 10 mai 2019

Les Orphelins de Kersey

Titre : Les Orphelins de Kersey
Auteur : Leila Meacham
Édition : Charleston
Pages : 556
Note : 3.5 / 5
1979. Catherine Ann est encore une petite fille lorsqu'elle perd ses parents dans un accident de voiture en Californie. Au Texas, chez sa grand-mère, elle fait la connaissance de deux garçons, John et Trey, également orphelins, qui décident de la protéger. Ils forment un trio remarquable, elle la plus belle fille de la région, eux des champions de football américain adulés par leur petite ville du Texas. En grandissant, ils nourrissent le projet de partir tous les trois à l'université. Mais, à la veille d'un match, une mauvaise blague vire à la tragédie. Le trio se déchire et les trois inséparables doivent apprendre à vivre chacun de leur côté. Le passé est-il éteint pour toujours ? Une histoire d'amitié et de triangle amoureux pleine de suspense et de rebondissements.


Avis de Cyrlight



Les Orphelins de Kersey est un roman de Leila Meacham, qui relate la rencontre de trois enfants au Texas, puis de leur vie qui en découle. Cathy, après avoir perdu ses parents, est adoptée par sa grand-mère. Quoique réticents dans un premier temps, Trey et John, les deux stars de football américain du collège, acceptent de la prendre sous leur aile.

Eh bien ! Je crois que je n’avais pas été aussi perplexe au terme d’une lecture depuis que je me suis lancée dans le manga To your eternity... Une fois encore, je serais bien en peine de dire si j’ai véritablement apprécié cette œuvre ou non.

Une chose est certaine, je l’ai préférée au Ranch des trois collines, le seul autre roman de Leila Meacham que j’ai lu à ce jour. Je reprochais à ce dernier d’être un peu trop plat et de s’étirer en longueur, ce qui n’est pas le cas ici. Les Orphelins de Kersey nous tient en haleine jusqu’au bout, car il est rythmé par de nombreuses péripéties.

Qu’est-ce qui me rend si dubitative, alors ? Pour être franche, si j’ai apprécié l’histoire dans son ensemble, je crois que les actes et les ressentis des personnages mis bout à bout me laissent sceptique. Plus d’une fois, j’ai froncé les sourcils, allant même jusqu’à trouver incohérents certains points de l’intrigue.

Déjà, j’ai eu du mal à m’attacher au trio principal. Trey est rapidement présenté comme quelqu’un d’antipathique, et je l’ai détesté dans un premier temps, mais il est au final celui pour qui j’ai ressenti le plus d’empathie. C’est un salaud, oui, et il ne cherche aucunement à le nier. Il finit même par endosser ce rôle de son plein gré.

Au contraire, j’ai détesté l’attitude de Cathy à l’adolescence, celle de ne voir en John qu’un bon copain, alors que Trey, en dépit de son charme évident, accumulait tous les défauts. Je trouve d’ailleurs cela très ironique lorsque, par la suite, elle prétendra ne pas être tombée amoureuse de John « par défaut », alors qu’on peut facilement en déduire que ses sentiments pour lui n’auraient jamais évolué si Trey était resté dans les parages. Qui plus est, elle se réjouit d’apprendre que John est le vrai père de son fils, sans même songer que si tel n’avait pas été le cas, Trey ne l’aurait peut-être jamais abandonnée.

Ce dernier m’a également désemparé plus d’une fois. Puisqu’il était convaincu que John et Cathy l’avaient trahi, pourquoi avoir fait des dons pour les œuvres de John, tout en laissant Cathy et son enfant dans l’embarras ? Pourquoi s’être marié à deux reprises, perdant ainsi une grande fortune dans les divorces, alors qu’il était clairement incapable d’aimer depuis son départ de Kersey ?

En revanche, je n’arrive pas à le blâmer de ne pas avoir révélé la vérité à propos de Will. Après tout, il avait le sentiment d’avoir été poignardé dans le dos, et Cathy elle-même a par la suite renoncé à épouser John pour ne pas le détourner de sa vocation de prêtre. Les personnages ont tous fait des choix, or seuls ceux de Trey semblent être désapprouvés. Cela se confirme d’ailleurs lors du dénouement, puisqu’il paie pour une personne qui avait des mœurs encore plus dissolues que les siennes.

La temporalité mise en place par l’auteur m’a aussi perturbée. On s’attarde longuement sur l’enfance, puis l’adolescence du trio, mais ensuite, des années de vie s’entassent pêle-mêle en l’espace de quelques chapitres. Le pire étant de loin le fiancé que Cathy paraît presque tirer de son chapeau, tout cela pour qu’il disparaisse en mode Remember me (les cinéphiles auront peut-être la référence) dans la foulée.

Quant à la scène de la mort de Trey, je ne me l’explique pas vraiment. J’imagine que la romancière a voulu brouiller les pistes, mais le problème est que, sur l’instant, tout porte véritablement à croire que c’est bien Cathy qui se trouvait au volant de la voiture. En tout cas, j’ai trouvé ce passage maladroit, à la vue de ce que l’on apprend par la suite.

Au final, je dirais que la lecture de ce roman a été agréable. Il est bien écrit, très prenant, et Trey, en dépit de ses défauts et de ses actes, m’a beaucoup touchée. Néanmoins, son contenu m’a laissée dubitative à maintes reprises, raison pour laquelle j’ai tant de mal à avoir un avis bien arrêté sur cette histoire. Je ne peux donc que vous conseiller de la lire pour vous faire votre propre opinion.