jeudi 30 août 2018

La désobéissance

Titre : La désobéissance
Auteur : Naomi Alderman
Édition : Le Livre de Poche
Pages : 336
Note : 2 / 5
Insolente, rebelle, Ronit a quitté l'Angleterre et la communauté juive orthodoxe à dix-huit ans, direction New York. Refusant de se plier au destin tout tracé de mère de famille et d'épouse, elle a désobéi à son père, le grand Rav Krushka. À la mort de ce dernier, quinze ans plus tard, Ronit est rappelée auprès de sa famille à Hendon. Elle retrouve Esti, qui fut sa petite amie, et son cousin Dovid. Eux n'ont pas désobéi. Dovid, choisi par Rav Krushka dès son adolescence pour être son successeur, est devenu rabbin presque malgré lui. Esti a nié son attirance pour les femmes et suivi les préceptes de la Torah : elle a épousé Dovid... sans cesser d'aimer Ronit. Le retour de l'enfant maudite dans ce monde replié sur lui-même va provoquer une onde de choc.



Avis de Cyrlight




La désobéissance a pour héroïne Ronit, une trentenaire qui a passé son enfance dans une communauté juive orthodoxe, avant de couper les ponts. Son cousin Dovid la contacte toutefois à la mort de son père, le Rav Krushka, et elle quitte les États-Unis pour l’Angleterre, où elle retrouve son ancienne petite amie Esti, désormais mariée.

Fan de Rachel Weisz et de Rachel McAdams, j’ai décidé de lire ce livre avant de voir l’adaptation cinématographique (que je n’ai pas encore eu l’occasion de visionner). Il est rare que je dise cela, mais j’espère que le film sera meilleur, car le roman ne m’a absolument pas plu.

Déjà, pour se lancer dans la lecture, il est sans doute préférable d’être de religion juive ou d’avoir de solides connaissances en la matière, parce que le début m’a plus d’une fois perdue en chemin, entre les nombreux termes spécifiques et les traditions. Par exemple, la scène où Esti met du beurre dans la casserole et qui revêt presque une tournure dramatique : eh bien, il m’aura fallu attendre de lire le mot « casher » pour comprendre plus ou moins de quoi il en retournait.

En ce qui concerne l’histoire en elle-même, il ne faut pas s’attendre à une romance, car on en est très loin. Tout est axé autour de la foi, de la pratique religieuse… En tant qu’agnostique, je m’attendais à beaucoup de questionnements, mais finalement, non. Tout au plus a-t-on une critique de la rigidité de l’orthodoxie juive, à travers l’émancipation de Ronit, mais la croyance divine n’est jamais mise en doute, comme le prouve la toute dernière phrase du livre.

Et puisqu’il est question de Ronit… C’est sans doute le personnage que j’ai le moins apprécié, essentiellement parce que j’ai eu du mal à comprendre ses actions et ses motivations. Le fait qu’elle se présente tout au long du roman comme homosexuelle, notamment, me gêne dans le sens où ses deux liaisons les plus évoquées sont, l’une certes avec une femme, mais l’autre avec un homme marié. Il aurait été par conséquent plus logique de la part de l’auteur de la décrire comme étant bisexuelle.

Idem pour la scène où elle repousse les avances d’Esti, tout cela pour lui offrir quelques jours plus tard des hortensias et finir dans son lit. Est-ce qu’elle l’aimait vraiment ? Est-ce qu’elle a simplement voulu assouvir une pulsion charnelle ? Rien de cela n’est développé. Quant aux sentiments d’Esti, s’ils sont plus clairs (que ce soit son attirance refoulée pour les femmes ou son amour indéfectible pour Ronit) me font me questionner sur son choix final. Le seul personnage pour qui j’ai conservé ma sympathie du début à la fin est Dovid, un brave homme patient et attentionné, dépourvu de toute ambition.

Ce roman me laisse perplexe et je ne comprends pas son objectif. J’ai d’abord cru que Ronit avait dû quitter la communauté à cause de sa liaison avec Esti, or il s’avère que personne n’était au courant. Ce n’est que quand toutes ces femmes, pourtant des modèles de piété, cèdent au « lechon ha-ra » que la rumeur commence à se propager, et même lorsque la vérité éclate au grand jour, cela n’a finalement que peu de répercussion.

Pire, c’est à se demander à quoi cela a servi. À nous dire qu’Esti préfère renier ce qu’elle est au plus profond d’elle-même parce qu’elle estime être heureuse ainsi, en étouffant sa véritable nature ? Cette résignation trop conventionnelle n’est assurément pas pour me plaire. M’enfin, ce livre pourra sûrement séduire des lecteurs qui n’auront pas les mêmes attentes ou exigences que moi.

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