dimanche 1 juillet 2018

172 heures sur la lune

Titre : 172 heures sur la lune
Auteur : Johan Harstad
Édition : Albin Michel (Wiz)
Pages : 474
Note : 2.5 / 5
Des années que le sol lunaire n'a pas été foulé par l'homme. Pour Mia, Midori et Antoine, l'heure du départ approche...
Alors que Midori y voit un ticket gagnant pour la liberté, loin de sa vie étriquée au Japon, pour Mia, c'est l'occasion rêvée de faire enfin connaître son groupe de rock et de devenir célèbre. Quand à Antoine, il ne souhaite qu'une chose : mettre autant de kilomètres que possible entre lui et son ex-petite amie.
Mais ils sont loin d'imaginer que ce qui les attend sur la face cachée de la Lune est bien pire. Et dans l'immensité noire de l'espace, personne ne viendra les sauver...



Avis de Cyrlight




172 heures sur la lune est un roman de science-fiction mettant en scène un trio d'adolescents, gagnants d'un tirage au sort mondial qui leur permet de prendre part à une mission spatiale, organisée par la NASA afin de remettre l'exploration lunaire au goût du jour. De lourds secrets et un grand mystère semblent toutefois se dissimuler derrière cette histoire.

Si vous aimez les récits logiques et cohérents, passez votre chemin, parce que vous risquez fort de vous arracher des poignées de cheveux entre la première et la dernière page.

Le roman commence sur une réunion entre plusieurs personnages inconnus, qui décident de réveiller l'intérêt de l'humanité pour la lune en invitant trois adolescents à rejoindre une base construite sur notre satellite naturel, par le biais d'un tirage au sort. On devine tout de suite que cette mission ne sera pas sans danger, et que l'astre recèle quelque chose de terrible.

Était-il bien utile de rajouter le personnage du vieux monsieur dans sa maison de retraite, sénile et amnésique, qui se met à angoisser et à s'égosiller chaque fois qu'il est question de la lune ? Il réapparaît plusieurs fois, mais au final, ne sert à rien d'autre qu'à donner une piqûre de rappel, au cas où le lecteur n'ait pas compris qu'un danger guette les apprentis astronautes, alors que c'est parfaitement clair dès les premières lignes.

La première partie de l'histoire est trop longue et trop lente. On y suit alternativement les trois adolescents qui vont remporter leur billet pour la lune, et si l'auteur s'attarde probablement sur eux pour les rendre attachant, ça ne fonctionne pas. On s'enlise dans leur quotidien alors qu'on sait pertinemment qu'ils vont être sélectionnés, et on a qu'une hâte, que le voyage spatial commence enfin, sauf qu'il tarde à survenir.

Qui plus est, sur ces trois adolescents, aucun n'a réellement envie de partir sur la lune par intérêt pour l'astronomie. Leurs motivations sont bien plus égoïstes, puisque Mia veut seulement faire la promotion de son groupe de rock, Midori désire quitter le Japon et Antoine mettre le plus de distance possible entre son ex-petite amie et lui (dont, accessoirement, il ne tardera pas à se consoler).

Malgré cela, ils n'ont aucune peine à assimiler en quelques mois une formation d'astronaute accélérée (littéralement, parce que cette partie-là est totalement survolée). Une fois dans l'espace, ils vont même jusqu'à se révéler presque plus réactifs et débrouillards que la plupart des professionnels.

La lune arrive enfin, avec son lot d'incohérences. Tout d'abord, une base secrète, construite dans les années 70 et dans laquelle aucun humain n'a jamais mis les pieds, cela paraît gros, mais il y a pire. Notamment le fait qu'il y a deux bases, et que la première contient une capsule de secours destinée à accueillir trois personnes.

Sachant qu'elle est évoquée une première fois quand l'équipage est encore trop nombreux, pourquoi Caitlin se drogue-t-elle avec les cachets alors qu'elles ne sont plus que trois ? Probablement parce que l'auteur a oublié qu'il avait déjà mentionné la capsule, qui est ensuite réévoquée comme une révélation capitale.

Des questions que l'on se pose aussi en pêle-mêle. D'où viennent les signes que les adolescents ont aperçus sur Terre avant de partir (le fameux 6EQUJ5) ? Ils n'ont aucune justification logique. Pourquoi envoyer des adolescents sur la lune dans le but d'obtenir des financements pour étudier de plus près le danger, alors qu'il y a sur place des missiles destinés à annihiler notre satellite ? Pourquoi Coleman, qui était le seul à avoir conscience du massacre auquel il menait son équipe, se comporte-t-il aussi lâchement au lieu de mener les filles à l'abri ?

Quant à la fin, elle est très trouble. Si le combat entre Mia et son adversaire est assez bien mené, l'épilogue gâche tout. Comment se fait-il qu'il y ait encore des humains, dans le futur, pour découvrir les corps des astronautes et adolescents sur la lune ? Comment l'humanité a-t-elle survécu ?

J'en oublie sûrement, mais vous aurez compris l'idée générale. C'est un roman très long dans sa première partie et qui part ensuite complètement dans tous les sens. Alors certes, la lune réussit à nous faire frissonner et à nous tenir en haleine, mais la conclusion est très décevante, car rien n'est expliqué et tout paraît illogique. Pour résumer, je dirais que cette histoire manque cruellement de sens et je vous conseillerai plutôt de vous tourner vers des récits mieux ficelés que celui-ci.

2 commentaires:

  1. Notamment la question de pourquoi des doppelgangers quand des extra-terrestres auraient été des "monstres" plus crédibles et plus cohérents.
    Doppelgangers déjà mentionnés sur Terre en 1800 et des poussières par Coleman (du coup c'est quoi l'enjeu de la Lune ?).
    Mais j'ai fini par m'attacher à ce livre tant il montre un echec de tout ce qui est entrepris par l'auteur.

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